Scuderia Enzo Kart, au nom du père et du fils

Dirigée par Sébastien Spano depuis 2015, l’écurie basée à Esch veut se faire une place sur les circuits de la région, mais aussi accompagner ses jeunes pilotes vers d’autres catégories du sport automobile, et pourquoi pas en monoplace.

Enzo. Au fil du temps, ce prénom est devenu bien plus que le diminutif de Vincenzo ou Lorenzo. Il est devenu synonyme de passion, d’exigence, et même de séduction. Et cette passion du sport automobile, c’est son père, baptisé du fameux patronyme et aujourd’hui disparu, qui l’a transmise à Sébastien Spano. Un amour de la course que lui-même a communiqué à son fils, prénommé… Enzo. Un héritage familial qui s’exprime au travers du karting : « J’ai toujours fait ça avec mon papa depuis des années, on a eu plusieurs sociétés, on a même tenu la piste à Lommerange à l’époque. Je vole maintenant de mes propres ailes, mais depuis que j’ai 12 ans, je fais du karting, et depuis l’âge de 15 ou 16, je fais aussi de la réparation mécanique », raconte Sébastien.

Et le karting, au sein de la famille Spano, on le vit dans tous ses états. Que ce soit de la vente de matériel neuf ou d’occasion à l’entretien, la réparation, la révision et également la préparation, en passant par la compétition avec actuellement cinq pilotes composant le team, la structure fonctionne comme une véritable écurie. Avec son atelier, son petit camping-car qui l’accompagne sur les circuits, et ses deux mécaniciens : « On a deux tentes de 18m2, avec la camionnette où je transporte du matériel. Elle sert à faire du service ‘courses’, afin d’avoir du matériel pour dépanner en cas de pépin. J’ai toujours des pièces de rechange, que ce soit moteur ou châssis, pour pas que l’on reste en panne si un élément vient à casser.»

Freinée comme tant d’autres par la crise sanitaire due au Covid, la Scuderia Enzo Kart attend avec impatience un retour à la normale, car les objectifs et les ambitions sont là, comme l’explique Sébastien Spano : « Tout doucement, notre nouvel axe de développement, c’est le management de pilotes. C’est mon nouveau but : les repérer jeunes, entre 7 et 15 ans, les hisser dans un niveau très élevé en karting, et pourquoi pas ensuite les orienter vers de grands teams de karting. Et là, je suis en pourparlers pour conclure un partenariat avec une grosse usine en Italie. »

Les adultes sont aussi les bienvenus

L’Italie, douce musique qui revient souvent lorsque l’on se penche en détail sur l’équipe. C’est en effet de la péninsule italienne que proviennent les machines de la Scuderia, juste à côté de Bassano del Grappa, dans la province de Vicence. Parolin, leader dans la construction de châssis de kart, fournit en effet le matériel nécessaire aux activités sur piste, une marque dont Sébastien est également l’importateur pour le Benelux et le Grand Est voisin. « Ils construisent également pour d’autres marques, et ils ont vraiment des résultats exceptionnels depuis de nombreuses années, que ce soit au niveau mondial ou européen », détaille Sébastien.

En 2021, cap sera mis notamment sur le championnat du Grand Est, qui démarrera seulement le 24 avril à Mirecourt, après le report de la première manche. Mais également sur l’Italie et la Belgique, avec Genk. Des terrains de jeu propices au développement des jeunes pilotes de l’écurie, comme le fiston : « On a cinq pilotes en tout. Mon fils va avoir 13 ans, et il va rouler en catégories national et junior dans le championnat du Grand Est. Mais on aimerait aussi le faire participer à des grandes courses en Italie, en Belgique, et peut-être en Allemagne vers le milieu de saison.»

Avec une section loisir et une section sport, la Scuderia Enzo Kart veut s’adresser à n’importe quel amateur de karting. Pour la partie compétition, Sébastien s’appuie sur son expérience passée, en tant que pilote d’abord, mais aussi comme manager : « Avec Enzo Richer, on a été champions du Luxembourg et vice-champions Grand Est en 2015. Mais c’est mon rêve d’emmener un jeune assez loin. Je me suis occupé de beaucoup de jeunes auxquels j’ai appris à rouler en kart. Malheureusement, comme je n’avais pas les reins assez solides, ils sont partis dans d’autres structures. C’est pour ça que je souhaite mettre en avant désormais ce côté management. Il y a aussi Joffrey De Narda qui a commencé avec mon père et moi le karting en 2008, et on était devenus vice-champions ensemble et on conserve une grande amitié. »

Concernant l’avenir des jeunes pilotes sur le marché, Sébastien Spano a une conviction à propos de leur évolution, et qu’il souhaite mettre en place au sein de la Scuderia Enzo Kart : « Est-ce qu’aujourd’hui un jeune pilote peut percer sans faire de monoplace ? Si on ne fait pas de formule après le karting, c’est fichu, on devient rapidement gentleman driver et cantonné à de l’endurance ou de la GT. » Compétition, loisir, mais aussi management, la Scuderia Enzo Kart nourrit de belles ambitions pour l’avenir et espère emmener loin ses jeunes pilotes sans brûler les étapes.

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