La Fédération Luxembourgeoise de Badminton (FELUBA) a pris son destin en main et entend voler un peu plus haut. Rétrospective d’une année qui se verrait bien devenir charnière pour le bad luxembourgeois encore trop confidentiel.
L’année passée a marqué un tournant décisif pour la FELUBA. Des performances intéressantes sur la scène internationale et un développement de la ligue nationale forment les premiers jalons de la nouvelle direction du comité central.
La ligue a en effet été renommée NSI Badminton League. Objectif avoué : renforcer d’abord le soutien financier d’une discipline qui voudrait prendre son envol mais reste encore à la marge des autres sports de raquette. Pour cette première partie de saison, Junglinster se démarque devant Schifflange et un trio resserré de prétendants au podium formé de Itzig, Differdange et Kayl. La deuxième moitié a déjà débuté depuis le 12 janvier.
Le naming de la ligue n’est pas le seul changement notable en terme de communication : la fédération s’est dotée d’un nouveau logo qui s’inscrit dans une identité visuelle d’envergure nationale. Un design simple aux couleurs du Grand-Duché et un slogan énigmatique « Badminton Your Way! » qui serait une passerelle entre la résilience sur le court pour accrocher chaque point disputé et le dépassement de soi dans la vie de tous les jours. Un vrai coup de peinture sur la façade de la FELUBA qui pourrait n’être qu’un coup marketing mais entend surfer sur les résultats de ses têtes d’affiche pour se développer.
Car sur la scène internationale, Kim Schmidt pourrait bien laisser espérer de figurer dans le top 100 en 2025, elle qui s’en est déjà approchée par le passé (105 pour son meilleur rang BWF en octobre 2023). Actuellement classée 166e mondiale avec 11.460 points (164 fin décembre), elle s’est illustrée l’an passé en tournoi à l’Egypt International (5e de la compétition) avant d’atteindre la finale du Zambia International en novembre. N’y concédant la défaite que face à Era Maftuha, représentante d’un Azerbaïdjan qui a dominé outrageusement les débats lors de l’édition 2024, elle a poursuivi sa fin d’année avec brio, terminant 9e successivement au El Salvador International et au Yonex Canadian International Challenge. Un sacrée perf quand on sait qu’une blessure l’a éloignée des courts pendant 4 mois en début d’année et que la fédération ne l’a pas autorisée à s’entraîner avec l’équipe nationale les 5 mois suivants. Kim Schmidt est également devenue la première Luxembourgeoise à jouer en 1ère Bundesliga pour le BC Saarbrücken-Bischmisheim.
C’est d’ailleurs dans la deuxième équipe de ce prestigieux club allemand que s’illustrent en 2e Bundesliga Yannick Feltes et Jérôme Pauquet en double masculin. 186e au ranking mondial, eux aussi ont atteint leur première finale internationale au Zambia International, ne pouvant prendre le dessus sur les Azeris Agil Gabilov et Dicky Dwi Pengestu. Mais ils ont brillé également au Salvador fin novembre avant de tomber contre les Brésiliens. Pauquet également engagé en simples messieurs a disputé les quarts de finale du Zambia International, tandis que Feltès forme avec Zoé Sinico la seule paire mixte luxembourgeoise de l’élite, forcément très loin classée (actuellement 486e mondiale).
Pour arriver à développer le badminton, il n’y a pas trente-six solutions. Attirer plus de licenciés au niveau local. À ce jour, 2056 membres sont répartis dans 25 clubs de bad sur notre territoire : c’est davantage que le cyclisme, sport historique au Grand-Duché, mais à des années-lumière du Tennis de table (4433) qui a le vent en poupe ou du tennis (15473)*, véritable institution. Faire venir les jeunes, les former et les rendre compétitifs.
Les badistes luxembourgeois ont donc eu en 2024 trois occasions de s’affronter en tournoi. Les Masters Series, destinés aux joueurs seniors, ont enregistré plus de 600 inscriptions(toutes disciplines et catégories confondues). Les Grand-Prix Series, conçus spécialement pour les jeunes, ont attiré près de 400 participants de la nouvelle génération. Enfin, les Talent Cup Series réservés aux débutants ont permis par exemple d’établir un « record » de 150 nationaux inscrits aux Youngsters 2025 à La Coque, 20e édition de cette compétition internationale. L’édition 2024 qui a réuni environ 300 participants issus de 6 pays avait vu des jeunes pousses luxembourgeoises comme Chengyuan Yu, Zoé Du et le double U19 Tom Feltès et Noah Warning remporter le trophée dans leurs catégories respectives. Le Yonex Luxembourg Open a également attiré des joueurs comptant parmi les talents d’Europe et permis aux joueurs grand-ducaux de se mesurer au gratin mondial, comme le Français Alex Lanier, vainqueur en 2024 et désormais 18e mondial.
À noter enfin, le Grand-Duché accueillera pour la première fois un tournoi officiel Badminton Europe : les Luxembourg U17 International Series se dérouleront en effet sur nos terres du 24 au 26 octobre. On constate que le nouveau comité central récemment élu a surtout pris en charge la gouvernance et la communication d’une fédération qui veut s’inscrire dans une nouvelle ère à l’heure où des sports plus populaires après les Jeux attirent toute la lumière. De l’aveu de son président Joel Feltès, « On a fait énormément de choses mais on ne communiquait jamais sur rien ! Il fallait envisager la communication de façon homogène, c’est pour cette raison qu’on a eu recours à une société spécialisée pour le logo et le slogan par exemple. » Un nouveau branding, s’il était nécessaire, ne suffira cependant pas sans un sérieux coup de pouce financier et un élan de modernité qui va au-delà du simple marketing. Alors la fédé s’emploie à se professionnaliser, notamment grâce au projet du Label Pro Club : la FELUBA engage des entraîneurs pro qu’elle redistribue aux clubs. Une idée de développement fort appréciée par le Ministère des Sports et le COSL, et qui porte le nombre d’employés à la fédé à 17 avec ces 12 coachs professionnels. Le volant est dans leur camp.
* Source : Rapport d’activité du ministère des Sports – Exercice 2023
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