Il n’y avait quasiment pas de suspense, cette fois, tant il a marché sur l’eau et sur la concurrence au cours de cette année 2022, notamment avec ses doublés et triplés lors des phases finales de la Ligue des champions qu’il a remportée, égalant au passage le record de buts de Cristiano Ronaldo dans cette compétition (15 buts en 12 matchs), la Liga dans sa poche, 44 buts en 46 matchs toutes compétitions confondues, la Ligue des nations avec la France… Karim Benzema a enfin soulevé, à 34 ans, le Ballon d’or dont il rêvait tant.
Le parcours de l’ancien Lyonnais est un modèle de travail et de persévérance. Jeune pépite de l’OL, déjà ultraperformant en Championnat de France et marquant quelques pions sur la scène continentale, il débarque au grand Real Madrid à 21 ans, en juillet 2009, au milieu d’un vestiaire de stars et de joueurs aguerris. Il a dû être patient et très solide mentalement lorsque le public de Santiago Bernabéu le sifflait, trouvant que son rendement n’était pas suffisant. Mais Karim Benzema est un bourreau de travail et d’humilité et se fait peu à peu sa place dans l’équipe. Il doit ensuite composer à l’ombre de Cristiano Ronaldo, intouchable à la pointe de l’attaque merengue. Il va faire mieux que ça : il deviendra le meilleur binôme du Portugais, jouant pour lui, délivrant galette sur galette. Les deux deviennent inséparables sur le terrain. Cet esprit d’équipe, cet appétit pour le collectif, ce sacrifice pour les autres, c’est la grande force de Benzema et c’est certainement ce qui a fait le joueur exceptionnel qu’il est aujourd’hui. Le plus bel hommage après les résultats et la cérémonie de ce Ballon d’or est certainement venu de José Mourinho – qui l’a pourtant secoué par moments au Real – qui a justement insisté sur cet altruisme : « Karim a une super personnalité. C’est un type obsédé par l’équipe, pas par lui-même ni par le fait de vouloir marquer plus qu’A, B ou C […]. Je suis vraiment heureux parce que parfois, le Ballon d’or ne consacre que le talent pur. Là, il sacre à la fois un talent individuel et un homme qui a toujours incarné l’essence du foot : le collectif. »
Bron et l’OL, là où tout a commencé
Au moment de recevoir son prix prestigieux, l’enfant de Bron, dans la banlieue lyonnaise, repense aux heures de travail, à tous les sacrifices, et à là d’où il vient. Ému, il fait face à ses proches, ses parents, sa famille, venus en nombre pour assister à la cérémonie. Jean-Michel Aulas, le président de l’OL, est également présent. Car c’est bien là que tout a vraiment commencé, quand Karim Benzema signe une licence chez le futur septuple champion de France à 9 ans, en 1997. Discret, timide, il évoluera plus tard chez les jeunes, dans l’ombre d’autres pépites comme Hatem Ben Arfa… Mais il va les doubler. À 17 ans, il signe son premier contrat et intègre le groupe professionnel, alors que l’OL marche sur le Championnat de France. L’histoire est en route.
Des moments difficiles
En sélection, elle sera plus tumultueuse, notamment à cause de l’affaire de la sextape, une traversée du désert qui dure cinq longues années. Lors de son discours, il évoque d’ailleurs ces moments compliqués : « Il y a eu des moments plus difficiles pour moi. Des périodes où, par exemple, je n’étais pas en sélection. Je travaillais beaucoup aux entraînements et mon entraîneur (Zinédine Zidane) me disait de conserver ma joie de jouer et, qu’un jour, je gagnerais ce trophée-là. Je suis fier de mon parcours. Et comme je l’ai dit, ça a été difficile. » Après un échange entre les deux hommes et une longue réflexion, Didier Deschamps finit par le rappeler juste avant l’Euro 2021. L’attaquant répond présent et s’éclate. Aujourd’hui, Karim Benzema en Équipe de France, ça reste 37 buts et 97 sélections. Après la cérémonie, il a confié « avoir faim » et espérer décrocher la Coupe du monde au Qatar.
Le Madrilène, après des années d’efforts, aura dû attendre 34 ans pour réaliser son rêve de Ballon d’or, devenant l’un des lauréats les plus âgés. Mais comme l’a souligné Carlo Ancelotti au cours de la cérémonie, « Karim est comme le bon vin, plus il vieillit, meilleur il devient. » La cuvée 2022 aura été une sacrée année.
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