Début janvier 2021, ils sont près de 85.000 abonnés au compte Instagram de Bob Bertemes. Un chiffre qui ferait saliver n’importe quel autre sportif du pays. À titre de comparaison, le leader en la matière au Luxembourg reste Bob Jungels avec ses 115.000 abonnés, alors qu’un joueur au niveau international comme Gerson Rodrigues en revendique 51.300 et Danel Sinani seulement 6.979.
« Maintenant, il y a une certaine obligation pour moi à poster des vidéos de mes entraînements », avoue Bob Bertemes. « Mais c’est aussi une source de motivation ! De plus, j’essaie d’être honnête, et quand je ne suis pas en forme ou que j’ai passé une mauvaise journée, je le dis aussi. Il y a en tout cas un feed-back intéressant, ce que je fais motive les gens et c’est encourageant parfois de recevoir une cinquantaine de messages de soutien », explique le coureur à la moustache foisonnante.
Le succès « instagramesque » de Bob Bertemes débute il y a deux ans et demi, où chaque jour ou presque il poste une photo sur son compte @berte.bob. Mais c’est durant le premier confinement mis en place en mars 2020 que la machine se met en route. Le coureur de 26 ans raconte : « Mon meilleur ami a commencé à me filmer pendant que je courais, il m’accompagnait à vélo. Et c’est devenu viral ! À partir de ce moment, je me suis dit qu’il fallait continuer à le faire, d’autant plus que j’y prenais du plaisir. » Encouragé par sa communauté, il poste ensuite une vidéo chaque jour de ses entraînements, en essayant de varier les plaisirs : « J’essaie de montrer ce que je fais, j’essaie de trouver des petits exercices ludiques, c’est ce que les gens aiment beaucoup.»
De 17.000 à 85.000 followers
Grâce à ses vidéos quotidiennes postées sur le géant des réseaux sociaux, le nombre d’abonnés à son compte grandit de manière impressionnante, à tel point qu’il a été multiplié par cinq en quelques semaines ! « Parfois je perds 100 abonnés, mais ensuite j’en gagne 500… Cela fluctue. Mais si je compare avec d’autres coureurs de fond de haut niveau à l’étranger, il n’y en a pas beaucoup qui ont plus d’abonnés que moi », s’étonne le compagnon de Vera Hoffmann.
Au-delà du Luxembourg, et même de l’Europe, c’est depuis les quatre coins du monde que les coureurs de tout niveau s’inspirent des vidéos postées par le runner moustachu. Et les retours des internautes sont pour la plupart toujours motivants : « Le matin, quand je me lève et que j’ouvre Instagram, je regarde mes messages privés. Parfois il y a des petites conneries dedans, mais la grande majorité des messages sont vraiment positifs, donc tu te dis que les gens croient en toi et aiment ce que tu fais, alors tu continues. »
Au-delà des photos et des vidéos dont le réseau social américain regorge, ce dernier devient de plus en plus le repaire des « influenceurs » en tout genre, plus ou moins sérieux. Bob Bertemes a lui aussi été contacté par des marques pour vanter les mérites de leurs produits, mais attention, le coureur sélectionne méticuleusement les sollicitations dont il fait l’objet : « Il y en a beaucoup qui me contactent pour des partenariats, mais je n’accepte pas tout. Je fais une bonne sélection, je filtre, et je n’accepte que les choses en rapport avec mon sport, rien concernant ma vie privée. Si ça me semble intéressant, je leur demande de m’envoyer le produit, et si c’est convaincant, là je suis d’accord pour faire de la pub. Mais si je trouve que ça ne sert à rien, je ne donne pas suite à leur demande. »
Objectif 100.000 ?
Accompagné dans la vie par une autre mordue de course à pied, Vera Hoffmann, Bob Bertemes avoue que c’est cette dernière qui lui a soufflé l’idée de multiplier les publications sur les réseaux : « En fait, elle me rappelle toujours : ‘C’est moi qui t’ai donné l’idée.’ (rires) Elle est aussi sur Instagram, mais je suis plus régulier qu’elle pour poster. »Mais alors, est-ce que notre influenceur-runner vise désormais un nombre d’abonnés à six chiffres ? « Honnêtement, d’un côté, oui, j’aime quand ça continue à augmenter, mais si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave ! J’ai une grande communauté qui me plaît beaucoup, qui me motive beaucoup. Mais maintenant, grâce à mes plus de 1.000 publications, c’est comme un journal de bord pour moi. En regardant ma page, je me rends compte que chaque post a sa propre histoire, et c’est super cool au fil du temps. »
Mais il n’y a pas qu’Instagram dans la vie du runner, et les restrictions liées à la crise sanitaire concernant le sport commençant doucement mais sûrement à rendre la pratique sportive un peu plus libre, Bob Bertemes a comme tous ses homologues très envie de reprendre la piste, et espère que la saison indoor pourra tout de même avoir lieu, avec notamment dans le viseur le traditionnel meeting CMCM, toujours programmé le 13 février prochain : « Oui, j’espère bien ! J’espère qu’il y aura une saison en salle, et le meeting CMCM est la course la plus importante, même si ce sera sans public. »
Seul passage obligé selon Bob pour reprendre une vie normale : la vaccination. Et lui n’a aucune arrière-pensée quant au vaccin, au contraire : « Si on me le propose, je dis oui tout de suite ! Je ne vois pas pourquoi on ne devrait pas le faire, même si, quand on fait des vaccins, on peut être un peu malade ensuite. Une petite piqûre, et une deuxième pour le rappel, cela permettra de revenir à la normalité, et je n’ai aucun doute sur ce vaccin. »
En attendant la reprise des compétitions, Bob continuera donc d’alimenter le fil d’actualité des plus de 85.000 personnes qui le suivent sur Instagram. Un chiffre qui risque encore d’augmenter lorsque ces derniers le verront victorieux au prochain meeting CMCM ? Nul doute que le runner luxembourgeois en vogue en ce moment aura à cœur de faire parler sa pointe de vitesse afin de valider son programme d’entraînement acharné…
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