Une Bosnie vacillante
Petit rappel de la situation sur le plan comptable : alors que le Portugal, intouchable jusqu’à présent trône en tête du classement avec neuf points, c’est la Slovaquie qui est pour le moment son dauphin avec sept unités récoltés. Derrière, c’est bien le Luxembourg qui est sur la troisième marche du podium, avec quatre points, suivi de la Bosnie et l’Islande, qui compte une victoire chacun. Ainsi, comme le rappelait hier Luc Holtz, la pression est bien sur la Bosnie, qui doit impérativement commencer à engranger sous peine de voir tout espoir de qualification disparaitre.
Les joueurs de Farud Hadzibegic sont en effet déjà dos au mur. Evidemment, le calendrier, qui leur a offert deux déplacements contre les favoris du groupe pour commencer n’a pas été clément. Et, à domicile, la Bosnie s’est largement imposée face à l’Islande. Néanmoins, le constat demeure : avec trois points en autant de journées, les coéquipiers de Miralem Pjanic sont déjà au bord du précipice. Une situation périlleuse qui pourrait peser dans les têtes, mais aussi au sein des supporters, lassés des résultats en déliquescence ces dernières années. Si l’affluence ce soir devrait dépasser les 10 000 personnes, rien ne dit que ce soutien initial ne puisse se transformer en hostilité en cas de difficulté à prendre les devants.
L’an passé, lors d’un match certes amical, la Bosnie avait éprouvé de sérieuses difficultés à surpasser les Roud Léiwen. Les locaux avaient du attendre la rentrée de l’inévitable Dzeko pour finalement prendre à défaut la sélection luxembourgeoise (1-0). Mais il n’est pas certain qu’avec un tel scénario et la pression du résultat, l’adversaire du soir demeure calme et organisé devant la perspective d’une nouvelle déconvenue.
L’heure de l’union sacrée ?
Alors que le Luxembourg vit une rare crise interne avec le départ de deux de ses joueurs cadres, les résultats ont, jusqu’à présent été assez prometteurs. Et le groupe semble, en apparence, bien déterminé à continuer cette progression, avec ou sans certains de ces membres. On pourra d’ailleurs noter, dans les propos d’Anthony Moris en conférence de presse hier, un certain sens de défi – voire désaveu – envers Vincent Thill et Gerson Rodrigues. En insistant sur la notion de collectif avant tout, et en rappelant le désir du groupe de « prouver qu’il n’y a personne plus grand que le groupe », le portier semblait tendre vers un soutien de l’effectif envers son sélectionneur, et sur l’unité de la sélection.
Oui, le Luxembourg, dans son histoire, n’a connu que la défaite face à la Bosnie. Oui, quand bien même les Roud Léiwen sont actuellement mieux classés que leur futur adversaire, les légitimes favoris du match sont bien les Zmajevi. Et oui, préparer une rencontre avec une telle controverse extra-sportive n’est pas nécessairement la meilleure des situations. Mais il n’empêche qu’on ne peut s’empêcher de penser que ce soir, un coup, un gros coup, est réalisable. Une Bosnie en plein doute, l’élan d’un succès précieux, un groupe qui veut prouver qu’il n’est pas qu’une somme d’individualités : tant d’ingrédients qui nous font dire qu’après plusieurs jours tumultueux, la félicité pourrait revenir.
Tendai Michot, à Zenica, une ville où on sert les pizzas avec un bol de ketchup, et rien que pour ça, il faut gagner.
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