Engagé surprise des Legend Boucles de Bastogne 2025, Bruno Thiry a étonné tout le monde. Âgé à présent de 62 ans, le Champion d’Europe 2003 a démontré qu’il n’a rien perdu de sa vitesse, tenant tête à tout le monde, si ce n’est Cédric Cherain, le champion de Belgique 2024. Jusqu’à ce qu’une crevaison lui coûte le podium… Pour nos autres pilotes nationaux, le weekend a été mi-figue mi-raisin.
Le plateau des Legend Boucles 2025 était tout simplement exceptionnel. On retrouvait pas moins de trois Champions du Monde au départ. Ceux-ci sont : Tom Boonen, Champion du Monde de cyclisme sur route en 2005, André Lotterer, triple vainqueur des 24 Heures du Mans et Champion d’Endurance en 2012 et enfin, Thierry Neuville, revenu en héros sur ses terres après son sacre au Championnat du Monde des Rallyes 2024.
Pourtant, ce n’est pas parmi ces trois noms qu’il fallait chercher le vainqueur final. En effet, si Boonen et Lotterer ne sont pas à proprement parler des pilotes de rallyes, Neuville, lui, roulait sur une BMW M3 plus récente et se voyait ainsi infligé un coefficient de pénalité qui rendait impossibles ses éventuels espoirs de victoire finale. Avec l’absence du double vainqueur sortant, Stefaan Stouf, cet opus 2025 s’annonçait particulièrement indécis. Deux noms revenaient quand même avec insistance dans la bouche des suiveurs : Stéphane Lefebvre et le Champion de Belgique en titre, Cédric Cherain. Les deux étaient engagés sur une Ford Escort RS MKII. Il n’en fallait pas plus pour attirer les foules lors de la traditionnelle parade du vendredi.
Samedi, place à l’action ! Dès la première spéciale, on tombe des nues. Si Cherain prend bien le meilleur envol, Neuville étonne en se classant troisième malgré son coefficient de pénalité. En revanche, Lefebvre cède déjà plus d’une minute. Problème mécanique ? Non, il a échangé sa place avec son copilote. Plus que jamais, Cherain devient le grand favori. Son dauphin après les premiers tours de roues n’est autre qu’un certain Bruno Thiry. À désormais 62 ans et 8 ans après sa dernière participation à l’épreuve, le Champion d’Europe 2003 nous rappelait au volant de sa Ford Escort RS 2000 que l’âge n’est qu’un nombre et que le talent ne se perd pas. “À la différence de ce que montrent les chronos, l’adaptation n’a pas été évidente. Je suis un pilote de traction. J’ai rarement roulé en propulsion. Mais c’est une voiture qui m’a fait rêver dans ma jeunesse avec Ari Vatanen et David Richards. Alors pouvoir piloter une machine de guerre comme celle-ci à bientôt 63 ans, c’est extraordinaire et j’essaie d’en profiter un maximum”, réagissait-il à notre micro.
Cette tendance allait se confirmer pendant la journée du samedi. Cherain se démarque, en tête, mais Bruno Thiry lui tient tête, signant même le meilleur score de la dernière spéciale de la journée, courue en nocturne. Du côté des autres Luxembourgeois, Philip Waterschoot et Annick
Folschette roulant également sur une Ford Escort MKII, achevaient la journée en 40e position. Hugues Lecomte, copilote de Renaud Verreydt (Ford Escort MKI), et Luc Kalmes, associé à Samuel Burnon, ont connu des soucis. Ils se classent respectivement 41e et 43e. Après une première boucle qu’ils n’ont pas su terminer, Charles Munster, qui secondait son papa, Bernard, termine quant à lui la journée en 31e position. Quant à Neuville, un souci d’alternateur combiné à un excès de vitesse, lui fait écoper d’assez de points de pénalités pour rétrograder en 26e place.
Bien que les conditions étaient très difficiles tout le weekend, avec un gel matinal qui ne faisait rien pour arranger les choses, une erreur le samedi ne se payait pas systématiquement cash. Cela changeait avec les spéciales du dimanche qui se déroulaient en grande partie dans les forêts de la Province du Luxembourg. Maxime Vilmot était victime de la première sortie de la journée parmi les leaders, mais il pouvait continuer. Émile Breittmayer ne pouvait pas s’estimer aussi chanceux. Alors qu’il titillait Guino Kenis pour s’installer sur le podium, il est sorti et a terminé sa course contre un arbre. L’équipage n’avait rien, mais leur Escort MKI ne pouvait pas repartir. Abandon aussi du côté luxembourgeois des équipages Verreydt-Lecomte et Burnon-Kalmes.
Pour Bruno Thiry, tout se passait bien. Il s’est résigné à laisser s’échapper un Cédric Cherain en état de grâce, mais il gardait bien Guino Kenis et Stéphane Lefebvre à distance, sécurisant sa deuxième place. Jusqu’à l’avant dernière spéciale… Bruno Thiry et Xavier Portier sont alors victimes d’une crevaison. Celle-ci leur coûte le podium. Un véritable crève-coeur. En se contentant de gérer sur les derniers chronos, Cédric Cherain s’assurait la victoire finale. Il terminait avec une avance confortable de 3 minutes 10 sur Guino Kenis et sa BMW 325 et de 4 minutes 30 sur un Stéphane Lefebvre revenu du diable vauvert. Au volant de la Porsche 911, Charles Munster a roulé toute la journée du dimanche, actant ainsi le retour du père et du fils dans le Top 20 du rallye. Enfin, Philip Waterschoot et Annick Folschette ont terminé le rallye en 37e position.
Podium pour Van Hove – Windeshausen
En catégorie Challenger, Dimitri Van Hove et Lionel Windeshausen sont montés sur la boîte. Longtemps à la lutte avec Bruno et Florent Nielen, ils ont dû s’avouer vaincu face à la paire belge. Ils finissent finalement en troisième position.
Andy Foyen
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