Madame Reckinger, pour commencer, pourriez-vous nous décrire comment votre histoire a commencé à l’Atert Bissen et nous expliquer comment vous vous êtes retrouvée derrière le comptoir ?
Très jeune, à six ou sept ans, j’ai commencé à suivre mon papa qui a quasiment toujours joué pour Bissen. Après qu’il a arrêté, j’ai continué à suivre le club. Le père de mon fils y a d’abord joué. Ensuite c’était le tour de mon fils et finalement de mes filles. Ma famille a toujours été impliquée dans le club de Bissen. À l’époque, je n’assistais aux matchs que comme spectatrice. Anitta Mossong s’occupait à cette période-là déjà de la buvette. À la fin des années 90, voire au début des années 2000, il manquait de main-d’œuvre à la buvette, je suis venue dépanner et ils ne m’ont plus laissée partir (rires). On ne m’a jamais vraiment demander d’aider. C’est un concours de circonstances qui a fait que je travaille aujourd’hui à la buvette. On est une véritable équipe. Tout le monde se comprend et on travaille ensemble. Quand l’équipe fanion joue, en comptant la buvette et le barbecue, on travaille régulièrement à sept personnes, à savoir Anitta Mossong, que je surnomme la maman du club, Pascale Wolter, Manuela Viaggi, Conny Beelener pour la buvette ; Jeannot Wolter et Steve Viaggi pour le barbecue. Il va sans dire que je suis très attachée au club. L’Atert Bissen est profondément enraciné dans mon cœur. Il représente environ 50 ans de ma vie.
Vous êtes bénévole et vous sacrifiez beaucoup de votre temps libre pour le club. Pouvez-vous nous donner un bref aperçu de la quantité de travail que vous fournissez en une semaine ?
Il y a une grosse différence entre maintenant et avant la pandémie. Avant la pandémie, on participait à beaucoup d’activités. On représentait le club au Grand Feu par exemple et il fallait faire toutes les préparations. Quand on organisait un bal, on devait aussi le préparer. Ça représente entre 3 et 4 jours de travail. Depuis 2 ans, il n’y a quasiment plus rien. Maintenant, ça reprend petit à petit. Il n’y a pas encore eu de fêtes, mais ça va revenir. Quand on organisait des tournois d’exhibition, il y a beaucoup de travail à faire et ce sur quatre jours. C’était très dur. Mais la bière coulait à flot. Mètre de bière après mètre de bière. C’était excellent pour la trésorerie du club, mais on était quand même contentes quand on revenait à la maison pour se mettre au lit et se préparer à faire la même chose le lendemain. Quand on travaille à la buvette pour un match de championnat, on commence à 15 heures et on termine toujours aux petites heures. On ne rentre pas tôt, mais c’est tant mieux pour le club. C’est d’autant plus remarquable lors de derbys : Les clubs se font la guerre sur le terrain, mais se retrouvent autour d’une bière après le match. La troisième mi-temps, ça a toujours été une réussite à Bissen.
Votre travail n’est pas vraiment allégé par les mesures sanitaires qui sont actuellement en vigueur. Pouvez-vous nous les rappeler et nous dire si vous les trouvez contraignantes ?
Actuellement, nous sommes obligés de porter le masque et de se désinfecter régulièrement les mains. Nous sommes certes tous vaccinés, ce qui est un bon point, mais puisqu’on peut toujours contracter le virus, il faut respecter les mesures. Je ne vous le cache pas, c’est compliqué. Porter le masque tout le temps est désagréable. Mais comme les rencontres se déroulent sous le régime du covid-check, on est un peu plus libres.
Changeons complètement de sujet. Quels sont les meilleurs souvenirs que vous liez à l’Atert Bissen ?
Je me rappelle que pour les fêtes du village, telles que le Grand Feu (lux. Buergbrennen), on se retrouvait tous ensemble et on cuisinait. On préparait une soupe et à l’époque, on n’utilisait pas encore de machine pour la remuer. On devait donc le faire à la main pendant deux jours. Et pendant ce temps- là, il y avait un musicien qui jouait de l’harmonica. L’ambiance était géniale. Cela fait partie des moments inoubliables. Autre chose que je n’oublierai jamais, ce sont nos fêtes quand le club était promu en division supérieure. Il y avait une telle cohésion ! Et les troisièmes mi-temps. Avant, personne ne s’en allait après le match. La troisième mi-temps était toujours la meilleure. Aujourd’hui, c’est définitivement moins le cas. Mais notre buvette tourne quand même toujours bien. Il y en a beaucoup qui restent pour un bon moment après la rencontre. Et même l’équipe adverse nous fait parfois cet honneur.
Le constat que les buvettes se vident plus rapidement qu’avant, vous n’êtes pas la seule à le faire. Une autre observation qui est fréquemment faite, c’est la diminution du nombre de spectateurs. Remarquez-vous le même phénomène ? Si oui, comment l’expliquez-vous ?
Oui, il y a malheureusement beaucoup moins de personnes dans le stade maintenant. Je pense que cela tient au fait qu’avant, les joueurs jouaient pour leur village et s’identifiaient beaucoup plus au club. Ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui et cela entraîne des conséquences sur le nombre de spectateurs. Avant, tout le monde connaissait les joueurs qui défendaient les couleurs du village. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de transferts et il est beaucoup plus compliqué de retenir les noms, parce que les joueurs viennent une saison pour parfois repartir dès la saison d’après.
De par son parcours, Paul Hunnewald ne rentre certainement pas dans la catégorie de personnes que vous venez de citer, mais malgré tout il sera sur le banc adverse dimanche. Vous, qui l’avez connu lorsqu’il était entraîneur de Bissen, que pouvez-vous nous dire de lui ?
Paul Hunnewald est quelqu’un de très gentil et de très sympathique. Je n’ai que du bien à dire de lui. Chaque entraîneur a ses idées, elles ne plaisent peut-être pas à tout le monde, mais à mon avis, il faut laisser du temps à l’entraîneur de les mettre à place. Ce qu’il faut surtout mentionner à son propos, c’est que même après avoir quitté le club, dès qu’il avait une minute de libre, il est revenu à Bissen pour voir son ancienne équipe jouer. Il a toujours dit qu’il reviendrait nous voir et il a toujours tenu parole.
Pour terminer notre interview, où voyez-vous l’Atert Bissen terminer la saison ?
Je suis de nature optimiste. J’espère de tout cœur que les garçons parviendront à jouer les premières places. Je pense que c’est ce que chaque membre espère. Il faut attendre et espérer. Cette saison, tout est possible. On a bien entamé le championnat, mais je me rappelle certaines saisons qu’on avait très bien commencées, mais à un moment donné, les blessés se sont accumulés et l’équipe a perdu en niveau. Cette année, on a un entraîneur formidable et une très bonne équipe. Je pense qu’il y a quelque chose de bien à faire.
Propos recueillis par Andy Foyen
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