Comment es-tu rentrée dans le monde de la gymnastique artistique ?
J’ai commencé la gymnastique lorsque j’étais toute petite, et je n’ai jamais arrêté depuis. Je m’entraîne dorénavant à l’INS tous les jours – sauf le dimanche – entre quatre et cinq heures par jour. Je viens aussi de finir ma dernière année de lycée au SportLycée. Je n’ai jamais fait d’autres sports, j’ai toujours fait de la gym. Quand j’avais 10 ans, je suis rentré dans le cadre national.
Quand as-tu réalisé que tu avais un réel potentiel ?
Il n’y a jamais eu un moment où je me suis dit « ok, je suis vraiment talentueuse ». Je faisais de la gym car j’aimais ça, tout simplement. Quand je suis rentrée dans le cadre national, j’étais heureuse, mais je ne me suis jamais vraiment posé la question. J’ai profité tout simplement, et petit à petit, les compétitions, et le plus haut niveau sont arrivés. Il n’y a pas eu de déclic, cela a été assez progressif. Et maintenant, je sais ce que je peux faire (sourire).
Comment vit-ta famille cette passion, et tout le temps qui y est consacré ?
Quand j’étais petite, c’était définitivement dur pour elle car ils devaient m’emmener aux entraînements. Avec le temps, j’ai commencé à me débrouiller toute seule, ce qui a forcément aidé en termes de charge de travail. Mais dans l’ensemble, ils me soutiennent énormément, ils m’aident si j’en ai besoin, en particulier ma mère. Elle a fait de la gym par le passé, et d’ailleurs, je ne le savais pas quand j’ai commencé cette discipline. Mon père habite à Munich, donc il me soutient de plus loin, mais il essaie d’être réellement présent.
Durant l’adolescence, passer tant de temps à s’entraîner dans des années où beaucoup aiment sortir et se lâcher, n’est-ce pas un peu difficile à certains moments ?
L’avantage d’être au SportLycée, c’est qu’on est tous dans le même moule. Evidemment, certains font un peu moins de sport que d’autres, ou s’arrêtent à un moment et sont donc plus « à la cool ». Mais en général, c’est une très bonne atmosphère, où tout le monde est sur la même longueur d’onde. C’est vrai que je me demande parfois comment la vie serait sans cela, mais je ne le vis pas comme un sacrifice. C’est ce que je préfère dans la vie. Je sors rarement, mais ça me permet d’encore plus en profiter.
Quels sont tes objectifs ?
Je viens de finir le lycée, et je pars vivre et faire mes études à Amsterdam en septembre. Je vais m’entraîner là-bas, dans un club qui est prêt à m’accueillir. Dans deux semaines, je pars au championnat d’Europe à Munich. Je ne me fixe pas d’objectifs en particulier. Vu que je n’ai pas fait de compétitions depuis longtemps, j’aimerais surtout prendre du plaisir, et profiter d’être avec toutes les autres gymnastes tout en gagnant de l’expérience.
Est-ce que ce genre de gros évènement, tu les appréhendes, où tu arrives dans l’ensemble à bien gérer les émotions ?
Il y a toujours le stress de la compétition qu’il faut réussir à gérer. Mais avec l’expérience, cela s’améliore à chaque fois. Cela devient de plus en plus « habituel » au fil des compétitions, mais bien entendu, le stress fait partie intégrante des grands évènements. Mon but est vraiment de profiter du moment, et de ne pas passer à côté de l’expérience parce que je suis trop figée.
Aller vivre dans un nouveau pays, quitter le Luxembourg, c’est quelque chose que tu appréhendes ?
Cela ne m’inquiète pas car je suis déjà allée m’entraîner plusieurs fois là-bas. J’ai aussi visité l’université, mon futur appartement, donc je suis tranquille. Je suis contente d’y aller. C’est une nouvelle étape pour moi, et je la vis avec joie.
Quels sont tes axes de progression ?
Du progrès à faire, il y en a partout ! Je ne pense pas avoir un agrès où je suis plus forte ou plus faible. J’essaye de m’améliorer dans chacun, et, à Amsterdam, les excellentes infrastructures devraient permettre de m’apprendre des nouvelles choses dans de très bonnes conditions.
Que penses-tu du soutien des institutions au Luxembourg ?
Le SportLycée est un excellent soutien, qui m’a beaucoup aidé. On a vraiment tout pour correctement se développer : des professeurs « normaux », qui ne sont donc pas dans le sport, des tuteurs et personnes qui nous aident à combiner les études et le sport, et des entraîneurs. C’est vraiment très bien structuré. Evidemment, il y a toujours des choses à améliorer, car certains sports demandent plus d’entraînement que d’autres, mais j’étais très heureuse là bas. C’était vraiment une grande famille.
Cette famille, c’est une tristesse de la quitter ?
Oui, bien sûr. Mais je sais que nous nous reverrons. Et je suis contente d’avoir vécu cette très belle expérience. Ce n’est pas comme si nous disparaissions, nous allons rester en contact. Ce ne sont pas des adieux, juste un chapitre qui se termine.
Où te vois-tu dans cinq ans ?
Je n’ai pas de plans réellement définis. Je veux faire des études à un rythme qui me convient avec les entraînements. J’aimerais continuer la gym autant que je peux. J’aime profondément ça. Savoir où je serais dans cinq ans… Je ne sais pas. Je veux simplement prendre les choses comme elles viennent, et de continuer de progresser dans la gym afin de monter dans les classements.
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