Le directeur de l’Eneps (Ecole nationale de l’éducation physique et des sports) devenue récemment Inaps (Institut national de l’activité physique et des sports) revient sur les missions fondamentales de la structure dont il a la charge.
Charles, tout d’abord l’actualité principale de l’Eneps c’est évidemment son changement de nom, que va changer le fait de passer d’une école comme c’était le cas jusqu’ici à un institut ?
C’est un changement prévu depuis 2018. On connait tous l’importance de l’activité physique, et la crise du Covid nous l’a encore rappelé. Désormais nous sommes donc l’Institut national de l’activité physique et des sports, avec des missions élargies. Nous sommes un centre de compétence, qui va chercher ici et là, partout dans le monde sportif, va chercher les nouvelles évolutions dans le monde de l’activité physique et des sports, pour ensuite les transmettre au public luxembourgeois, via le conseil, via le soutien au travers de ressources, et via les formations comme on l’a toujours fait. On travaille également avec les informations, les compétences et les résultats d’autres instituts, et on les transmet sous forme de concept, de formation, de matériel didactique à la population luxembourgeoise, et aux différents acteurs du monde sportif du pays.
Quel est votre principale mission si l’on doit la définir concrètement ?
Notre mission initiale est la formation. On forme les cadres techniques et administratifs, pour les fédérations et les clubs. Ensuite, on contribue également à l’élaboration des formations destinées à l’éducation nationale. Mais au-delà de la formation, l’INAPS a un rôle de centre de compétence et de ressources. On veut rassembler du savoir et le transmettre, que ce soit à travers la formation ou le conseil. L’INAPS a l’ambition et la mission de contribuer au développement continue de la qualité du sport et de l’activité physique au Luxembourg, et ce à tous les niveaux et à travers toutes les parties de la société. Nos missions se résument en 4 mots : former, conseiller, développer et soutenir !
On assiste à une professionnalisation de plus en plus accrue du sport luxembourgeois, de plus en plus d’entraîneurs, d’encadrants seront nécessaires. On peut dire que vous constituez un maillon essentiel de toute cette chaîne ?
Oui c’est une de nos missions, nous devons contribuer aux besoins du monde sportif, en développant les métiers en soutenant la professionnalisation du secteur, en développant continuellement la qualité et en facilitant le développement des métiers du sport.
Vous avez également un rôle à jouer dans la sensibilisation du jeune public afin de l’encourager à la pratique sportive ?
Nous avons un rôle d’information et de sensibilisation auprès des jeunes mais plutôt de façon indirecte. Ainsi, nous contribuons à ce que les compétences nécessaires soient transmises aux éducateurs et enseignants qui seront en contact direct avec eux. Il faut transmettre ce message que le sport est important pour la santé, la plus-value qu’il apporte à ce niveau est indéniable, mais il y a aussi les valeurs que véhicule le sport. Nous avons d’ailleurs créé une formation de métier de préparateur en motricité, qui est spécialisé pour travailler avec des enfants jusqu’à 12 ans. En fait il utilise le sport d’une manière générale afin de développer la motricité et les compétences physiques des enfants, ainsi que leur gout pour le sport, plutôt que de les spécialiser dans une discipline sportive.
Question très simple mais dont la réponse n’est sans doute pas aussi évidente qu’on pourrait le croire. Est-ce que selon vous on pratique assez de sport au Luxembourg ?
Il y a beaucoup de travail, et de plus en plus car il y a une nécessité et un besoin de donner des opportunités de bouger, de se défouler par le sport. La demande augmente, et d’un autre côté la sensibilité politique se développe aussi dans la bonne direction. De plus en plus d’acteurs politiques se rendent compte de l’importance du sport afin de mener une vie équilibrée. Et aussi de profiter en tant que société des bénéfices qu’il apporte.
Est-ce qu’en terme de moyens financiers alloués au sport on va assez loin selon vous ?
Je crois que la Chambre des Députés a donné une réponse très claire à cette question. Ils ont fait appel au cours d’une séance plénière en mars dernier à augmenter considérablement les investissements dans le sport, dans le développement des fédérations, mais aussi des clubs. Il faut maintenant montrer où et comment investir afin d’augmenter la quantité de l’offre, mais aussi la qualité. En tant qu’institut nous sommes surtout impliqués par le développement qualitatif de l’offre sportive au Luxembourg.
Il y a le concept LTAD dont on parle depuis quelques temps, vôtre rôle c’est de rendre cela concret ?
Oui mais en collaboration avec les acteurs du sport. On essaye de former et de développer les compétences des multiplicateurs qui seront sur le terrain. Notamment les fédérations sportives qui jouent un rôle extrêmement important dans ce domaine, car ils sont en relation avec les clubs présents dans les villes et les villages du Luxembourg. Le concept LTAD est théorique, il veut mettre en place une philosophie pour le sport et l’activité physique au pays, qui servira de base pour les différentes disciplines sportives pour être adapté à la réalité de leur sport. Il y a des évolutions des sportifs qui sont différentes, que l’on pratique la natation, la gymnastique ou le football. Les facteurs de performances sont différents selon les disciplines sportives. Il faut donc adapter le concept-cadre et faire en sorte qu’il soit bien mis en pratique. A côté de cela, le monde du sport se veut désormais plus inclusif, et il est important d’avoir une offre sportive destinée à tout le monde, peu importe le niveau. Le message clé, c’est qu’il n’y a pas qu’un seul chemin qui vaut la peine d’être soutenu, mais il y en a beaucoup. Il faut par exemple un cadre pour les sportifs qui ne font pas de compétition, et aussi un cadre pour le sportif qui veut aller aux championnats du monde. Ce concept LTAD essaye de combiner tout cela. Tout le monde doit pouvoir se retrouver dans cette philosophie « Lëtzebuerg lieft Sport ».
Ce qui est important dans le sport c’est de travailler en équipe, comment se déroulent vos rapports avec les autres acteurs d’importance du sport luxembourgeois, à l’instar du Comité olympique par exemple ?
Nous avons des échanges formels, autour d’une commission consultative à l’Inaps, où est représenté le COSL, mais aussi des représentants des différents ministères, afin d’échanger au niveau stratégique sur nos missions. C’est le cadre formel, mais nous avons pleins d’échanges informels avec nos partenaires, notamment pour s’échanger autour de publications communes ou encore sur la mise en œuvre de projets communs.
En 2021 ont aussi été instaurées les commissions des programmes, où le mouvement sportif et l’INAPS se rencontrent afin de déterminer le contenu des formations. En même temps il y a une multitude de réunions avec les fédérations que nous soutenons dans le développement de leur concept LTAD. Nous conseillons les fédérations dans cet exercice et nous leur donnons des possibilités logistiques.
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