Charlotte Schmit : la Rout Léiwin a les dents longues !

8 minutes
Charlotte Schmit, un talent précoce mais déjà une Lionne rouge indispensable
©Jules Regrenil

Un talent précoce, une technique aguerrie qui compense un petit gabarit et une maturité incroyable caractérisent celle qui se voit évoluer dans un grand championnat et étudier la psychologie. Entretien avec Charlotte Schmit, internationale hors normes. 

Charlotte Schmit a débuté le football à 4 ans chez les bambinis de Hostert. À 14 ans, elle rejoint l’Entente WMG pour laquelle elle marque 30 buts en deux saisons en Ligue 1 (2020-2022). Ses performances remarquables lui valent d’être la plus jeune joueuse nommée au Dribble! d’Or en 2021, et de se faire repérer par le SC Freiburg. Un club professionnel dans lequel elle signe à 16 ans et qui lui ouvre les portes de la sélection : elle intègre les rangs de l’équipe A à 15 ans et joue en parallèle chez les U17 (auteure d’un triplé contre la Géorgie en 2022) puis les U19. Elle marquera son premier but chez les Senior en 2024 contre l’Albanie, suivi d’une réalisation en 2025 face au Liechtenstein.

Tu as eu un destin hors du commun à un âge très précoce, et tout semble te réussir. Quel est ton prochain objectif ?

Charlotte SCHMIT : Jouer en équipe première, c’est mon objectif à court terme. Si possible dans un grand championnat, peut-être en Allemagne ou en France, ou même dans le Sud de l’Europe. Jouer un jour à Barcelone, ce serait vraiment mon plus grand rêve !

On a pu voir que Dan Santos peut compter sur trois offensives spectaculaires et techniques qui sortent du lot : toi, Caroline et évidemment la capitaine Laura. Évoluer à l’étranger, ça t’a fait passer un cap ?

Oui, vraiment. C’était nécessaire pour mon évolution. Le foot en Allemagne, en France ou en Belgique, c’est autre chose. Cela nous a donné à toutes davantage d’expérience, et footballistiquement ça nous a fait avancer, du point de vue tactique comme de l’intensité. En Allemagne, la mentalité est exemplaire : tu dois être concentrée à tous les entraînements, ce n’est pas seulement le plaisir, c’est ton travail !

Comment as-tu vécu ton départ si jeune ? Ce n’était pas trop difficile au niveau familial et mental ?

Au début c’était vraiment dur… Je suis une fille très proche de ma famille, de ma soeur, mon frère et mes parents. La deuxième année, je me suis habituée et maintenant je n’ai plus aucun problème. Je pense qu’être la plus jeune dans la famille te donne une certaine maturité, car tu as des frères et soeurs aînés. Et partir à 16 ans m’a donné encore plus de recul et de maturité.

Avec les U20 de Fribourg, tu vis une situation stressante : vous occupez la dernière place de Bundesliga 2 et allez devoir lutter pour le maintien jusqu’au bout. La victoire surprise contre la réserve de l’Eintracht Frankfurt (2-0) en match en retard vous donne de l’espoir ?

Tout à fait ! On a fêté ça comme si on avait gagné la Champions League ! On n’avait plus gagné depuis 4 mois, on avait même oublié ce que ça faisait de gagner. Heureusement, avec l’équipe nationale, j’avais pu goûter à la victoire, mais les filles de Fribourg, certaines ne se rappelaient pas ce sentiment. Ça nous donne beaucoup d’espoir !

©SC Freiburg

Deux matchs de Women’s Nations League en 2025, deux rencontres à domicile, 4 points pris et une belle prestation pour toi au cours de ces 180 minutes. Quelles sont les trois choses que tu retiens de cette fenêtre internationale ?

C’est difficile ! Ce stage, c’était comme un rêve. Je l’ai dit à ma mère : « Je vis un rêve en ce moment ». L’équipe nationale, c’est comme une famille ! On se bat toutes ensemble les unes pour les autres, et même en dehors du terrain on est amies. Ces matchs nous ont donné beaucoup de confiance. Il y a 4 ans, on l’emporte seulement 2-1 contre le Liechtenstein, maintenant on leur met 7-0 ! C’est quand même une grande différence. Et puis à tous les matchs, voir que le public nous supporte, la famille, les amis et même les petites filles qui commencent à jouer au foot, qui nous encouragent. Après les matchs, j’ai toujours la chair de poule d’entendre mon nom crié par des toutes jeunes qui veulent une photo ou le tricot ! C’est quelque chose de spécial…

Prochaine fenêtre internationale du 6 au 10 avril, vous allez affronter l’Arménie et le Liechtenstein en déplacements. Comment le groupe appréhende ces deux rencontres ?

On est très confiantes. On a envie de gagner, et on sait qu’on doit gagner, ce qui est un objectif réaliste. Donc on est concentrées. Je ne sais pas ce qui nous est arrivé en première mi-temps contre le Kazakhstan mais on sait qu’on ne doit plus le reproduire !

En championnat, tu évolues plutôt à la construction, alors que Dan te fait jouer plus dans la projection, quel est ton positionnement préféré pour faire la différence ?

J’aime plutôt le milieu offensif. Jouer les balles finales, dans le dernier geste. Je me dis toujours que je dois tirer davantage au but, car tout le monde me dit « tire plus, il faut que tu marques! ». Tout le monde a raison, c’est un but que je me fixe : marquer plus de buts. Il faut que de moi-même j’ai plus la confiance pour prendre ma chance. Parfois j’ai l’impression de ne pas tirer assez bien, mais si je n’ose pas, je ne pourrai pas marquer ni aider l’équipe.

Comment juges-tu l’évolution du football féminin, en termes de niveau de jeu mais aussi de mentalité de la société ?

Je pense que le foot féminin a beaucoup évolué, et aussi dans le monde médiatique. On voit plus de publicités, de relais sur les réseaux sociaux. Techniquement, quand on regarde les matchs de Champions League de Barcelone ou de Wolfsburg, c’est du top niveau ! L’évolution est aussi remarquable au Luxembourg, mais elle est plus lente. Cela pourrait progresser plus rapidement ! Personnellement, j’aimerais bien jouer au Stade de Luxembourg. On a vu le terrain contre le Liechtenstein qui était vraiment horrible, alors j’espère un jour jouer dans le grand stade, même s’il n’est pas rempli. Cela nous donnerait une motivation supplémentaire et une ambiance favorable !

Quelle est ta source d’inspiration ?

Ma joueuse préférée, c’est Aitana Bonmati [ndlr : internationale espagnole, championne du monde en 2023 et double Ballon d’or féminin, évoluant comme milieu au Barça]. Petite comme moi, elle est techniquement très forte et a une super vision du jeu. À chaque fois que je la vois jouer, je suis littéralement inspirée ! En dehors du terrain, ceux qui m’inspirent sont ma famille. J’ai une chance incroyable d’avoir un environnement fantastique… Je ne sais pas pourquoi je mérite ça, mais ils sont une telle source d’énergie, à chaque fois que je rentre au Luxembourg !

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter à titre personnel à la fin de saison ?

En dehors du maintien, je ne peux pas vraiment dire ce que je vais faire. Ce qui est sûr, c’est que si je n’arrive pas à faire le pas vers la première équipe à Fribourg, je ne sais pas si je resterai. Je suis plutôt aventureuse, j’aime bien franchir des étapes. Peut-être dans d’autres pays : quand je regarde le football en Espagne ou au Portugal, plus axé sur la technique, je trouve que cela me correspondrait mieux. Le problème que j’entends tout le temps, c’est le développement physique… Mais j’ai 19 ans, je ne ferai jamais 1m70, donc il faut me prendre comme je suis, sinon ça ne sera pas possible ! Il faut que je me concentre sur moi-même, que je prenne en compte la philosophie du club, pour savoir si je resterai ou pas à la fin de la saison. Je passe mon bac cette année, donc une fois que je l’ai, je n’aurai plus l’école ici. Ce que je sais, c’est que je veux jouer à bon niveau dans une première ligue.

©Jules Regrenil

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