Comment avez-vous vécu ces deux semaines avec la sélection ?
Tout d’abord, ça a été beaucoup de plaisir. C’était deux semaines très intenses, avec beaucoup de matchs dans un court laps de temps, beaucoup d’entrainements, beaucoup de voyages… On a eu de bons résultats, même si on espérait mieux. Avec du recul, on arrive à voir que ce qu’on a fait était un belle performance.
Qu’est-ce qu’il en ressort justement, de ces rencontres ?
Ce qui ressort surtout, c’est que les plus jeunes de l’équipe ont emmagasiné beaucoup de confiance pour les prochains rassemblements. On s’est envolés aux Iles Féroé sans trop savoir ce qui nous attendait, et finalement au dernier match, on avait encore le destin entre nos mains. Ce n’est pas arrivé souvent en plus de dix ans !
Est-ce que l’adaptation à cette nouvelle équipe, plus jeune, a été facile ?
C’est vrai que les jeunes, même si je n’aime pas trop dire les jeunes et les vieux, ont d’autres codes, d’autres manières de communiquer entre eux. Par exemple dans le bus, j’étais plus à l’avant avec les entraineurs qui sont de ma génération (Rires) ! Je ne suis pas trop consoles et compagnie, j’étais plutôt avec mon livre. Mais sur le terrain, il n’y a eu absolument aucun problème. Ce sont des joueurs qui, malgré leur jeune âge, ont d’énormes qualité et déjà du vécu, que ce soit dans le championnat luxembourgeois ou à l’étranger. Il n’y a eu aucun soucis d’intégration ou de communication, mais j’ai plutôt senti du respect envers moi étant donné mon âge.
Vous avez décidé de prendre votre retraite internationale après ce dernier match de barrage face à la Belgique. Était-ce une décision difficile à prendre ?
Non, cela n’a pas été pas une décision difficile à prendre. J’aurais forcément aimé que ça dure plus longtemps, mais cela semblait logique que ça allait être la dernière. Ce genre de rencontres n’arrive que tous les deux ans. J’ai 38 ans, une famille… C’est un investissement énorme, à chaque fois qu’il y a une petite relâche en championnat, j’ai à peine le temps de souffler que je suis déjà en équipe nationale. Là, en janvier, il y a eu un voyage aux Iles Féroé, où j’ai connu ma toute première sélection, donc j’ai voulu y aller, mais c’était aussi en quelques sortes l’un des indicateurs qui ont fait que c’était ma dernière.
Comment voyez-vous l’avenir de cette sélection ?
En dix ans, je n’avais jamais vécu dix jours comme ceux-là. Par le passé, on aurait lâché ce genre de rencontres. À un moment, si on perdait un match avec dix buts d’écart, on était content. Quelques années plus tard, si on perdait avec cinq buts d’écart, on était satisfaits. Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans cette mentalité. On ne veut tout simplement pas perdre. On a vu qu’on était capables d’aller très loin dans la motivation et qu’on était capables de tout donner. Pour moi, l’avenir est assuré. Un autre point très positif, c’est le nouveau duo d’entraineurs avec Nikola Malesevic et Alexandre Scheubel. Un entraineur seul ne peut rien faire, ils ont besoin d’être à deux pour toujours améliorer le jeu. Il y a eu une vraie amélioration dans le jeu.
Vous avez failli prendre votre retraite de joueur à l’issue de la saison dernière avant de finalement signer aux Red Boys. Cette saison sera-t-elle la dernière ou vous avez encore l’envie de jouer ?
L’interrogation est surtout physique. J’ai eu une opération au dos il y a deux ans et même si aujourd’hui je suis bien physiquement, je ne me suis engagé qu’une seule saison avec les Red Boys. On fera le bilan en cours de saison et on verra si je continuerai. Mais j’en ai envie car jusqu’à présent, ça se passe très bien.
À 38 ans, quels sont les objectifs que vous avez encore dans le handball ?
Mon objectif, c’est toujours de gagner. Avec les Red Boys, on est encore en course en championnat et en coupe. J’ai déjà gagné deux fois le championnat et la coupe, je ne dirai pas non à un nouveau trophée ! Mais comme toujours, ça se jouera sur des détails.
Devenir entraineur, c’est quelque chose que vous envisagez, une fois à la retraite ?
Oui, devenir entraineur est quelque chose qui m’intéresse vraiment, ce n’est un secret pour personne. Il faut juste que les conditions soient réunies. Si j’arrêtais aujourd’hui, je ne deviendrais pas entraineur dès le lendemain. Ça se fera certainement un jour, mais on verra sur le moment. J’ai envie de transmettre, pas seulement pour les gardiens, mais je me fais une vraie réflexion sur le projet de jeu des équipes. Diriger une équipe, ce sera un objectif un jour.
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