Après un bon tiers de championnat déjà disputé, l’entraineur du Tornado Luxembourg revient avec nous sur le début de saison délicat en terme d’organisation, mais encourageant pour la suite de l’aventure en D2 française.
Comment jugez-vous le début de saison de l’équipe ?
Christer ERIKSSON : Je trouve que nous sommes à notre place. Nous sommes promus, et on a battu des concurrents directs pour le maintien en D2. On a chuté plus lourdement contre les grosses équipes, ce qui reste frustrant car on veut toujours gagner, mais ce n’est pas illogique.
Selon-vous et avec ce début de saison, l’objectif maintien est-il bien engagé ?
C’est difficile de faire un vrai bilan car on n’a pas pu jouer encore avec l’équipe au complet. On a aussi des clubs qui sont encore en phase de structuration à ce niveau-là, donc je ne sais pas si ça va durer, mais pour le moment, ça va dans le bon sens de notre côté.
La politique du club de ne pas payer de joueurs ne touche-t-elle pas ses limites face à des adversaires qui peuvent se permettre ce type de dépense ?
Nous restons malgré tout attractif. À ce niveau-là, l’argent que touchent les joueurs ne leur permet pas forcément de vivre sans travailler à côté, il leur offre plutôt des meilleures conditions de vie. Si nous avons la capacité d’offrir de bonnes conditions de vie à nos joueurs qui viennent au Luxembourg pour le travail, et que nous arrivons à combiner tout cela avec quelques avantages, alors on parvient à se hisser au niveau de nos concurrents. Nous restons cependant un club promu avec de belles infrastructures certes, mais qui ne sont pas à la hauteur d’une équipe semi-pro, comme on peut le voir chez nos concurrents pour le moment.
Comment voyez-vous le club évoluer dans les prochaines années ?
Nous devons dans un premier temps nous installer en D2, en assurant le maintien. Pour la deuxième étape, il faudra parvenir à devenir une équipe qui atteint de manière régulière les playoffs, avant de passer à la troisième et dernière étape, où l’on serait une équipe capable d’atteindre le carré final pour tenter de monter. Je pense qu’à la suite de cela, ce sera nos moyens structurels et fonctionnels qui nous dirons quand nous pourrons passer à la prochaine étape. En termes de temps que ça prendra, je pense que tout dépendra de notre travail autour des clubs, de notre coopération avec les institutions, la fédération etc.
Je suis d’ailleurs très satisfait car nous avons eu des discussions avec les directions de patinoire et les mairies qui sont des acteurs importants pour notre développement dans le futur, et ça se passe bien.
Même si le début de saison est correct, l’équipe ne compte toujours aucune victoire à domicile. Est-ce qu’il y a une pression qui s’installe à la maison, ou est-ce dû au calendrier et le fait d’avoir joué tous vos principaux concurrents pour le maintien à l’extérieur ?
Pour moi, c’est le calendrier. Ce dernier a fait en sorte que nos matchs les plus compliqués aient lieu à domicile sur ce début d’exercice. Si jamais je découvre un jour une sorte de complexe de jouer à domicile, on peut se lever tôt, faire huit heures de bus et jouer chez nous si ça aide les joueurs à gagner des matchs (rires).
Y a t-il un aussi gros écart avec les équipes de haut de tableau que les scores le laissent à penser lors des lourdes défaites face à Chalons (2-10) ou encore Reims (9-3) ?
Le hockey sur glace est un sport où le score peut très très rapidement évoluer. Quand tu es derrière, tu as forcément tendance à t’ouvrir un peu plus pour revenir au score. De plus, nous jouons tous les matchs pour les gagner, avec notre philosophie et nous n’essayons pas de fermer le jeu, même contre les grosses équipes, ce qui peut parfois donner lieu à des gros scores, qui auraient peut-être été moins lourds si nous avions joué contre nature en défendant plus. De plus, avec les joueurs formés au Luxembourg (JFL) que nous devons avoir dans l’effectif, nous essayons de nous montrer malins et de recruter les meilleurs joueurs nationaux. Mais nous n’avons pas les mêmes outils que les autres équipes du championnat.
Avez-vous senti votre groupe commencer à douter lors de la série de 3 défaites consécutives ? Comment expliquez-vous les difficultés aperçues dans le jeu ?
Non, pas du tout concernant les doutes, car je pense que nous avons la chance d’avoir un groupe très soudé et très mature. Sur le côté humain et vie de vestiaire, ça se passe parfaitement bien. Concernant les difficultés, elles résident peut-être dans le fait que nous n’avons pas ce renfort, ce joueur capable de faire la différence à tout moment. De plus, il n’est pas facile pour les joueurs qui sont au club depuis plusieurs années de passer d’un semi-loisir à quelque chose qui se rapproche du haut niveau, le tout passé la trentaine, en conciliant cela avec la vie de famille parfois bien remplie.
Les trois victoires depuis le début de la saison l’ont été face aux trois équipes actuellement derrière vous au classement, est-ce qu’il va être possible d’aller chercher beaucoup plus haut que cette 7e place actuelle ?
Je pense que c’est possible. Nous avons beaucoup galéré depuis le début de saison et nous sommes en retard de plusieurs mois dans notre préparation, tout a pris du retard. Nous sommes toujours à la recherche de stabilité au niveau de l’effectif et du fonctionnement. Nous devons encore assimiler nos systèmes de jeu, le niveau individuel de certains joueurs n’est pas encore au top, donc il y a encore beaucoup de facteurs qui peuvent être améliorés selon moi, ce qui laisse de l’espoir pour encore être meilleur et qui sait, faire mieux que cette 7e place. Il faut aussi se rappeler que la saison passée s’était un peu déroulée de la même manière, et nous avions réussi à nous améliorer lors de la deuxième partie de championnat.
Quelle est la plus grosse différence entre la D3 et la D2 française ?
Les infrastructures et le fonctionnement des clubs sont vraiment très différents entre les deux divisions. Dans les clubs établis en D2 depuis un moment, les rôles sont clairement définis, alors que chez nous, on va avoir tendance à bricoler. Ce n’est évidemment pas anormal et je pense que le club peut progresser très vite, mais c’est aussi une question de décisions et de déterminations.
Quels sont les points positifs du début de saison et les axes d’amélioration ?
Le positif reste le fait que l’on progresse, doucement mais sûrement, et ce malgré les défaites. Notre effectif est composé de joueurs motivés, qui se donnent du mal pour y arriver. Pour les choses à améliorer, on a dans notre effectif trop de joueurs avec des contraintes qui les empêchent parfois de s’investir à la hauteur de ce niveau de compétition semi-professionnel. C’est aussi pour cela que je pense que les jeunes joueurs ont un rôle important à jouer dans un futur proche, car nous sommes à la bascule entre deux générations, et la saison prochaine sera cruciale dans cette optique. La nouvelle génération doit prendre la relève.
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