La capitale suisse a de beaux jours devant elle avec son club de football. Les Young Boys de Berne, qui participent cette saison à l’UEFA Champions League, sont dans un groupe F plutôt relevé puisque les helvètes doivent faire face à des adversaires bien meilleurs qu’eux sur le papier : Manchester United, Villarreal et l’Atalanta Bergame. Le premier est un club légendaire dans le monde du ballon rond et retrouve petit à petit les sommets du football anglais. La signature du quintuple Ballon d’Or, Cristiano Ronaldo, à la fin du mois d’août confirme le retour des mancuniens sur le devant de la scène. Le second est, contrairement à ce qu’on pourrait facilement penser, un adversaire bien plus coriace qu’il en a l’air. Car s’il réalise un début de saison mitigé en championnat (11e de Liga), le club entraîné par Unai Emery est un habitué des joutes européennes. D’ailleurs, le « sous-marin jaune » a remporté la dernière Europa League face à… Manchester United. Le dernier, quant à lui, est un club italien qui monte sérieusement en puissance ces dernières saisons. Quarts de finalistes de la Ligue des Champions il y a un peu plus d’un an, les hommes de Gian Piero Gasperini jouent régulièrement le haut de tableau en Serie A tout en pratiquant un football alléchant.
Trois ogres comparés à une équipe des Young Boys de Berne qui a débuté sa campagne européenne… le 21 juillet dernier, lors du deuxième tour préliminaire de Ligue des Champions. Pour arriver jusqu’aux phases de poules, Berne a dû se sortir d’un certain bourbier en se déplaçant en Slovaquie, en Roumanie ou encore en Hongrie. Et parmi son équipe se trouve un certain luxembourgeois, le milieu de terrain Christopher Martins Pereira. Le milieu défensif entame aujourd’hui sa troisième saison chez les jaune et noir. Et peut se féliciter d’un parcours parfois semé d’embuches.
Un combat permanent
Car Christopher Martins a quitté très tôt le Luxembourg. En U13, il est repéré par un club professionnel voisin, le FC Metz, qu’il rejoint pour une saison. Mais les grenats ne le retiennent pas, le luxembourgeois repart dans son pays natal et signe au Racing Union, chez qui il restera jusqu’à l’âge de 16 ans. Surclassé avec les U19 des Roud Léiwen, il participe à un tournoi de qualification pour l’Euro et tape dans l’oeil des recruteurs d’un club réputé pour sa formation de qualité : l’Olympique Lyonnais. Le club français, septuple champion de l’hexagone, possède en effet l’un des meilleurs centre de formation en Europe et on ne compte plus le nombre de joueurs produits au sein de celui-ci. Après des essais réussis dans le club rhodanien, Martins s’engage à l’OL pour poursuivre son apprentissage et accéder un jour au monde professionnel. À 16 ans, le milieu se fait une place dans l’effectif U17 et monte peu à peu en puissance et intègre même régulièrement les entrainements du groupe professionnel trois ans plus tard, en 2017. Il connait ses premières minutes sous le maillot lyonnais lors d’une rencontre face à Guingamp, le 10 septembre 2017, et rejoue une semaine plus tard dix-huit minutes sur la pelouse du PSG. Mais la concurrence est forte et pour passer un cap, l’Olympique Lyonnais décide de le prêter en Ligue 2, à Bourg-Peronnas. Il réalise néamoins une saison en demi-teinte (21 matchs toutes compétitions confondues) marquée par des blessures et surtout par la relégation de son club en troisième division. Peu importe. Christopher Martins a convaincu un autre club, qui arrive lui en Ligue 2 lors de la saison 2018/2019 : l’ESTAC Troyes, actuel club d’un autre international luxembourgeois, Gerson Rodrigues. Sous les couleurs troyennes, Martins se relance sérieusement et dispute 31 rencontres, pour 2 buts et 6 passes décisives. Le club de l’Aube réalise une bonne saison et joue même les barrages d’accession à la Ligue 1, qu’il doit disputer face au Racing Club de Lens. Mais Christopher Martins et ses coéquipiers échouent à accéder en Ligue 1 et le milieu grand-ducal est inconsolable car son souhait à lui était de rester au club. Hélas, Troyes ne pouvait le conserver qu’en cas de montée. Il retourne donc à Lyon à l’été 2019 et participe dans un premier temps à la préparation du groupe, avant de trouver un nouveau point de chute, cette fois-ci définitif, dans un pays voisin : les Young Boys Berne. Le club de la capitale suisse est alors double champion en titre et sort d’une saison exceptionnelle en devançant son premier concurrent, le FC Bâle, de 20 points. « Kiki » Martins entre rapidement dans les plans de son entraineur et dispute ses premiers matchs dès le mois de juillet avant de se blesser un mois plus tard, en août, ce qui lui fera manquer deux mois et demi de compétition. Pourtant, dès son retour, le milieu reprend sa place et est un titulaire en puissance. Lors de sa première saison avec le club helvète, il réalise le doublé coupe-championnat. Des débuts de rêve qui se transformeront vite en cauchemar, car la saison d’après, en 2020/2021, Martins la passe plus à l’infirmerie que sur les terrains. Une première blessure aux adducteurs en septembre 2020 lui fait manquer trois mois de compétition, dont une phase de poules d’UEFA Europa League qu’il attendait forcément. À son retour, il enchaîne cinq rencontres, pensant repartir du bon pied. Mais rebelote, une blessure viendra gâcher sa deuxième partie de saison. Sa hanche le fait souffrir entre janvier et mars 2021, et il manque une nouvelle fois trois mois de football. Il fera son retour seulement en avril dernier et participera à sept rencontres jusqu’à la fin d’une saison gâchée par des pépins physique qui l’ont tenu éloigné des terrains de nombreux mois.
Aujourd’hui, tout laisse à croire que ses soucis sont derrière lui. Christopher Martins a en effet disputé la quasi totalité des rencontres avec les Young Boys cette saison et a même découvert la Ligue des Champions. Une Ligue des Champions au groupe certes relevé, mais pas imbattable puisque les suisses ont créé la surprise face aux Red Devils. Sur leur pelouse, les bernois ont en effet vaincu Manchester United, 2 buts à 1. Lors de ce premier match de la phase de poule, Martins a disputé 82 minutes, suivies d’une nouvelle titularisation et de 90 minutes face à l’Atalanta, malheureusement ponctué par une défaite 1-0. Situé à la deuxième place du groupe F, Berne a encore toutes ses chances. Et même s’il finit troisième, une épopée en Europa League n’est pas à exclure. Quoi qu’il en soit, les Young Boys sont sur une pente ascendante et Christopher Martins en est le symbole parfait.
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