Seconde au classement des matchs de poule derrière la Suède, la Roja s’est qualifiée sans forcément convaincre ses supporters dans un groupe loin d’inspirer la terreur, et qui comportait également la Pologne et la Slovaquie. Sa dernière victoire 5 à 0 face à de très modestes Slovaques, n’a pas rehaussé sa côte d’amour dans la péninsule ibérique. Tant est si bien qu’au lieu d’être rassembleuse, cette équipe divise et exacerbe les rivalités régionales. Les fervents fans du Real Madrid ayant d’ores et déjà annoncé qu’ils supporteraient pour ce 8eme de finale, leur joueur… le Croate Luka Modric.
Ce manque d’identification à une sélection nationale irrésistible il y a peu (l’équipe a remporté l’Euro 2008 et 2012 et le Mondial 2010) est symptomatique de la crise identitaire et footballistique que connait l’Espagne. Son style de jeu tout en possession (souvent stérile), est décrié puisque malgré la page tournée des Xavi, Fabregas et Iniesta elle ne leur a pas forcément trouvé des successeurs dignes de ce nom.
Morata et sa famille menacés de mort
Autre sujet de discorde, l’absence d’un véritable avant-centre. Auteur d’une seule petite réalisation malgré de nombreuses occasions, Morata a même reçu des menaces de mort à son encontre mais aussi celle de ses proches. Nostalgiques de leur passé glorieux, les socios n’ont enfin apprécié que très modérément la non sélection de Ramos (ni d’aucun autre joueur du Real Madrid, une première pour une telle compétition). Sur un siège éjectable avant même le début de la compétition, Luis Enrique, pourra néanmoins compter sur une rare éclaircie pour ce 8eme de finale avec la présence de son métronome barcelonais Sergio Busquets, absent lors des deux premiers matchs de poule.
Modric toujours à la baguette
Privée de Perisic, meilleur buteur de l'équipe jusqu'ici avec 2 réalisations, testé positif au Covid, la Croatie n'aborde pas non plus ce 8eme de finale sous les meilleurs auspices. Au Parken Stadium de Copenhague face à la Roja, c'est une nouvelle fois sur son joyau Luka Modric que la Vatreni fondera l'essentiel de ses espoirs.
Le Ballon d'Or 2018 avait déjà endossé le costume du sauveur en qualifiant les siens face à l'Ecosse avec sa spéciale de l’extérieur du droit. Il est également celui qui connait le mieux l'Espagne dans l'aréopage croate, lui qui évolue au Real Madrid depuis 2012.
A 35 ans, El Maestro dirige donc toujours ses troupes à la baguette bien que sur le gazon les absences conjuguées des retraités Rakitic et Mandzukic se fassent parfois cruellement ressentir. L'équipe de Dalic compte néanmoins quelques bons joueurs de ballon comme Kovacic, Rebic ou encore Vlasic capables de fulgurances, mais aussi d'un manque de constance dans leurs performances. Parvenue en finale du Mondial 2018 et déjouant les prévisions des bookmakers, l'équipe au damier rouge et blanc ne s'avère jamais aussi dangereuse que lorsqu'on ne l'attend pas. Les Espagnols sont donc prévenus.
Karim Imessad
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