CS Marítimo : un renouveau après la crise ?

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Avec huit défaites en autant de journées de championnat, le CS Marítimo a connu le pire début de saison de son histoire. Des prestations sportives décevantes, accentuées par une crise institutionnelle qui a entraîné plusieurs changements à la direction. De quoi espérer un nouveau départ ?

La dixième place acquise la saison passée ne laissait en aucun cas présager de telles difficultés lors de l’édition suivante. Habitué à terminer le championnat d’élite du football portugais dans le ventre mou du classement, le CS Marítimo s’était en effet plutôt bien remis d’un exercice 2020-2021 particulièrement délicat durant lequel la course au maintien s’est disputée jusqu’aux dernières échéances. Du haut de ses 39 ans, le jeune entraîneur Vasco Seabra était même parvenu à refaire du Marítimo une équipe joueuse, capable de faire preuve de régularité au plus haut niveau.

Cependant, les événements positifs n’ont pas su s’enchaîner bien longtemps pour le club basé sur l’île de Madère. Quelques semaines après le début de la nouvelle saison, Vasco Seabra a eu l’occasion de constater une fois de plus la précarité du poste d’entraîneur, alors que son club l’a invité à plier bagage suite à une série de mauvais résultats. Une décision radicale, comme le symbole de l’instabilité constante qui règne au sein de la direction du Marítimo. À l’heure actuelle, le club de Madère se trouve en grand danger, profondément enfoui dans le fond du classement en Liga Bwin, mais il pourrait bien envisager un retournement de situation positif.

Le pire début de saison de son histoire

C’est un véritable calvaire qu’ont vécu les fidèles de l’Estádio dos Barreiros en cette première partie de saison. Après une édition 2021-2022 globalement prometteuse, « Os Verde-Rubros » ont connu un départ chaotique en août dernier, avec une large défaite sur la pelouse du FC Porto pour débuter le championnat (5-1). Aucun mal à perdre chez le champion en titre, me direz-vous ? Mais lorsqu’une petite dizaine de jours plus tard, le CS Marítimo s’est incliné à domicile face au promu, le GD Chaves (1-2), des doutes ont commencé à s’installer au sein du club. Une deuxième défaite de rang, puis une troisième à Braga (5-0), une quatrième à domicile contre le Portimonense (0-1), et voilà tout un club plongé dans l’inquiétude.

Les fans du CS Marítimo n’étaient alors pas au bout de leurs peines : ils ont dû attendre la neuvième journée de championnat pour enfin voir leur équipe favorite engranger son premier point de la saison lors d’un déplacement à Porto pour affronter Boavista (1-1). Avec cette incroyable série de huit défaites consécutives pour entamer la nouvelle saison, le CS Marítimo a, sans surprise, enregistré les pires débuts de son histoire, ce qui n’a clairement pas arrangé la situation du club, qui a notamment dû procéder à plusieurs changements sur son banc.

Déjà trois entraîneurs cette saison

Face à cette situation désastreuse, le CS Marítimo a dû employer les grands moyens. L’entraîneur Vasco Seabra, arrivé au club en novembre 2021, a été prié de faire ses bagages après la cinquième journée de championnat, ponctuant la cinquième défaite de rang de l’équipe. À sa place, la direction a décidé de faire confiance à João Henriques, connu notamment pour son passage plutôt prometteur au CD Santa Clara quelques années plus tôt. Mais malgré ce changement majeur, les problèmes sont restés les mêmes. À la tête d’un effectif pauvre et mal conçu, l’entraîneur de 50 ans s’est heurté aux mêmes difficultés que son prédécesseur et n’a pu remporter qu’une seule rencontre durant les neuf matchs de championnat disputés avant d’être, à son tour, mis à la porte.

Un grand classique pour le CS Marítimo. À Madère, les entraîneurs ne font généralement pas de vieux os. Depuis l’été 2018 et le départ de Daniel Ramos, le CS Marítimo a enchaîné pas moins de dix entraîneurs sur son banc. Dix, en l’espace de quatre ans et demi. Parmi ces dix techniciens, seul Vasco Seabra a ainsi eu le privilège de fêter son premier anniversaire à la tête du club, deux mois avant de connaître le même sort que ses confrères.

Une instabilité constante qui témoigne d’une direction en manque de repères. Dans un entretien accordé à RTP, João Henriques s’est confié sur son passage au club et sur les nombreuses difficultés rencontrées. « Il y a eu des turbulences et beaucoup de personnes en sont responsables », s’est-il exprimé avant d’ajouter : « Dans ce club, il y a beaucoup de personnes qui sont restées à l’écart du football pendant plusieurs années et tentent désormais de faire les choses comme on les faisait il y a vingt ans. »

Par le terme « turbulences », l’ancien entraîneur du CS Marítimo, désormais sans club, évoque notamment la fracture qu’a connue le club ces derniers mois, entre son président et le responsable de sa société économique.

Une direction longtemps fracturée, source d’une crise institutionnelle

Au CS Marítimo, il semblerait que la crise sportive ne soit que le reflet des difficultés institutionnelles présentes depuis plusieurs années. Si le club est réputé instable, le début de saison a été marqué par un changement majeur avec la destitution de plusieurs membres du conseil d’administration de la SAD, à savoir la société qui encadre les activités économiques du club. En désaccord avec le responsable de la SAD, João Luis, le président du club Rui Fontes a tenu à écarter son collaborateur afin de prendre en charge les deux structures majeures du CS Marítimo : l’entité sportive, ainsi que la société économique. « C’était la meilleure décision pour le club, à tous les niveaux. Ceux qui ont vécu au club ces derniers temps ont ressenti que son président devait aussi diriger la SAD », s’était exprimé le patron du club, dont les pratiques ont été contestées par certains supporters.

Un nouveau départ ?

Ce changement à la tête du club pourrait apporter un certain renouveau au sein du CS Marítimo. D’autant plus que celui-ci a été accompagné par une arrivée majeure à sa direction sportive : celle de Tiago Lenho, devenu directeur sportif des Verde-Rubros à la fin du mois de septembre dernier.

Auteur d’une carrière de joueur plutôt moyenne, durant laquelle il a notamment porté les couleurs de Leixões dans les divisions inférieures portugaises, Tiago Lenho s’est récemment fait un nom en exerçant cette fonction dans les rangs de Gil Vicente. À tout juste 34 ans, il est l’un des acteurs majeurs de l’étonnante progression des Gilistas, qui ont eu le mérite de se qualifier pour la Ligue Europa Conference la saison passée. Considéré comme un véritable prodige du recrutement, Tiago Lenho compte plusieurs faits d’armes à son actif. C’est notamment lui qui est allé dénicher le jeune Samuel Lino dans les divisions inférieures brésiliennes pour le vendre trois saisons plus tard à l’Atlético de Madrid pour près de 7 millions d’euros. Le recrutement de Fran Navarro, actuel deuxième meilleur buteur de Liga Bwin avec Gil Vicente, est également à mettre à l’actif du nouveau directeur sportif du CS Marítimo.

Devenu le principal décisionnaire de tout ce qui se rapporte au sportif au sein du club, Tiago Lenho a choisi de se séparer de João Henriques au début du mois de décembre dernier. S’il avait d’abord coché le nom de son ancien associé à Gil Vicente, Ricardo Soares, c’est finalement José Gomes qui a été sélectionné pour prendre les commandes de l’équipe basée à Madère. Plutôt expérimenté, le nouvel entraîneur du CS Marítimo possède la particularité d’avoir principalement exercé loin de ses bases : à Almeria en Espagne, à Reading en Angleterre, ou encore à Al Taawon en Arabie Saoudite.

En parallèle de l’arrivée du nouvel entraîneur, le CS Marítimo a pu compter sur plusieurs recrues au mercato hivernal. Le gardien de but géorgien Giorgi Makaridze, qui a déjà côtoyé José Gomes par le passé, a ainsi rejoint les rangs du club de Madère, tout comme l’ailier brésilien Leo Pereira, arrivé en prêt en provenance du Brésil. On note également les arrivées du gardien de but Marcelo Carné et du milieu de terrain Val, également venus du championnat brésilien.

Aligné dans le couloir, Leo Pereira était d’ailleurs l’une des grandes nouveautés du onze concocté par José Gomes pour le premier match de l’année 2023, en championnat contre le Sporting. À la surprise générale, c’est le CS Marítimo qui s’est imposé sur la plus petite des marges, grâce à un penalty inscrit par le latéral droit Cláudio Winck.

Une deuxième victoire de la saison en championnat qui pourrait bien avoir l’effet d’un déclic pour la formation madérienne. Si sa situation est toujours aussi précaire au classement, l’équipe désormais dirigée par José Gomes a prouvé qu’elle était capable de réagir pour tenter de se rapprocher de ses standards habituels.

Alexandre Ribeiro

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