Quel bilan faites-vous du match d’hier face à l’Autriche ?
On encaisse quatre buts en onze minutes en première mi-temps après le choc de la blessure (double fracture du tibia péroné) de la joueuse autrichienne. À ce moment-là, on a pris un plus gros coup au moral que nos adversaires et on a eu un peu peur d’aller au duel, on était trop loin d’elles. On doit apprendre à gérer les émotions, se concentrer les prochaines actions et rester dans le match.
Vous pensez donc que vos joueuses sont sorties du match après cette blessure ?
Oui clairement, parce qu’ensuite on a tout de suite encaissé les quatre buts. Après, on s’est remis dedans mais à 0-4, le match est déjà fini. Les autrichiennes ont beaucoup mieux joué qu’au match aller, on était moins bien en place. Le mois de novembre est l’un des plus compliqués parce que les organismes commencent à vraiment fatiguer, les filles n’ont jamais joué autant de matchs de qualification, donc ça n’a pas été facile mentalement et physiquement. On avait également trois titulaires absentes… Mais c’est le football, il faut qu’on apprenne de ces matchs-là.
Y a-t-il tout de même des points positifs à retirer de ce genre de rencontres ?
Oui bien sûr. Ce qui m’a plu, c’est qu’on a réussi à tenir lors des vingt dernières minutes, là où on avait craqué face à l’Angleterre. On s’est bagarré jusqu’à la fin. On a eu un quart d’heure de défaillance lors de chaque mi-temps où on a encaissé quasiment tous nos buts, mais on a montré du caractère et on ne s’est pas laissées démonter. Quand on perd contre les deux meilleures nations du groupe 0-10 et 0-8, ce n’est pas beau, mais on savait que ça serait dur. Mais je félicite tout de même mes joueuses pour les cinq matchs de qualification. Sur ces cinq, on a fait trois beaux matchs, deux moins bons, c’est un bilan correct pour une première participation avec une moyenne d’âge de 21 ans.
Ces lourdes défaites n’entachent-elles pas un peu la confiance de vos joueuses ?
Non du tout. On le savait dès le départ que lors de ces rencontres, on allait apprendre et qu’on ressortirait plus grand.Lors de la prochaine campagne, on fera mieux qu’aujourd’hui.
Qu’est-ce qu’il vous manque encore par rapport à ces sélections de ce calibre ?
Il nous manque beaucoup ! On est un petit pays et quand certaines de nos titulaires sont absentes, ça fait très mal. Elles peuvent remplacer des joueuses sans voir le niveau changer. Mais je suis persuadé que dans cinq, six ans, on ne gagnera peut-être pas contre l’Autriche, mais on pourra les embêter bien plus qu’hier.
À l’instar de la sélection masculine, est-ce que l’accumulation des joueuses jouant dans un championnat professionnel permettra de passer un palier supplémentaire ?
Si bien sûr, c’est pour cela que nous avons instauré des entrainements fédéraux où nous avons à ce jour 117 jeunes filles qui s’entrainent trois à quatre fois par semaines. Il y en a quelques unes qui sont à l’étranger, à Metz, en Allemagne et en Belgique… Et d’autres suivront l’année prochaine. L’objectif, c’est d’avoir le maximum de joueuses à l’étranger pour augmenter notre niveau.
Qu’est-ce que ça fait, de jouer dans un stade pareil ?
C’est toujours spécial, même si le stade n’était pas plein. Jouer dans une arène pareille, c’est génial pour les filles, pour nous et même pour les spectateurs qui viennent nous voir. On ne jouera pas toujours ici, ce qui est logique face à des adversaires moins attractifs, mais face aux grandes nations, l’objectif sera aussi d’engranger des points au nouveau stade.
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