C’était la surprise du chef ! Après Ralph Schon et Chris Philipps (FC Wiltz), le défenseur du FC Differdange est le nouveau venu de BGL Ligue fraîchement appelé par Luc Holtz pour faire partie de la sélection nationale lors du stage pour l’UEFA Nations League. Entretien.
Contacté quelques heures après la révélation de son nom sur la liste des sélectionnés pour les matchs contre l’Irlande du Nord et la Biélorussie, Kevin D’Anzico s’est prêté au jeu de quelques questions.
Comment as-tu appris ta sélection ?
Kevin D’ANZICO : « C’était hier soir, après ma journée de travail, en rentrant à la maison J’ai vu un numéro que je ne connaissais pas. C’était le coach qui me félicitait pour mon parcours avec Differdange ces derniers temps et m’a dit qu’il aimerait bien me voir dans ses rangs dans l’équipe nationale. »
Tu t’y attendais ou est-ce une surprise ?
« C’était un objectif oui : tous les joueurs de foot de n’importe quel pays espèrent avoir la chance un jour de représenter leur nation, avoir la fierté de porter les couleurs de l’équipe nationale. Mais honnêtement, à ce moment-là, pour ce stage précisément, je n’attendais pas ce coup de fil. Je me disais peut-être qu’un jour je serais récompensé de mon travail, mais je ne savais pas quand dans ma carrière. J’étais très content ! »
À quelques jours du derby contre le Progrès, sur quoi est-ce que tu mets la priorité : le championnat ou la sélection ?
« Je prends les choses les unes après les autres : d’abord dans ma tête je suis concentré sur le match du week-end, et une fois la rencontre jouée, je vais changer d’état d’esprit le lundi matin. Je me laisse le temps : ce sera nouveau pour moi, je dois connaître l’équipe, voir comment les choses se passent dans un groupe comme ça qui est professionnel de A à Z. Je suis très heureux de pouvoir vivre cette expérience, mais je pense que ce serait un mauvais chemin à prendre de me focaliser sur la sélection nationale alors que j’ai un match important avec mon club. C’est un surplus de motivation. »
C’est une pression supplémentaire avant un match aussi important et le risque de blessure qui va avec ?
« Non, je ne change pas ma façon de jouer. Ma mentalité, c’est de continuer à faire ce que je fais de bien. Si désormais je suis appelé avec l’équipe nationale, ça veut dire que je suis sélectionné pour le joueur que je suis, ça n’aurait aucun sens de changer ma manière de jouer. Je reste le même, je rentre comme toujours dans les duels, dur (rires). Mon but est de faire gagner Differdange et prendre la tête du classement avant mon départ en stage. C’est toujours mieux pour le mental de rejoindre le groupe après une victoire importante. »
Lors de la présentation de sa liste, Luc Holtz a dit explicitement qu’il comptait te voir sur le terrain: t’attends-tu à rentrer en jeu en Irlande du Nord ou contre la Biélorussie ?
« Je pense que si tu es sélectionné et que tu intègres le groupe, il faut être à tout moment à 100% pour pouvoir rentrer sur le terrain, c’est clair. Mais c’est au coach de choisir. Je suis un nouveau joueur, je dois d’abord m’intégrer, bien m’entraîner et prouver mes capacités. Le coach doit pouvoir voir mes forces et mes faiblesses. De toute façon, je ne serai pas déçu même si je ne rentre pas : je suis déjà très content d’être avec eux ! »
Tu vas retrouver Timothé Rupil que tu as connu dans la sélection U21. D’autres têtes connues ?
« Oui, Barreiro : j’ai joué avec lui en U19 ! Le voir à Benfica, ça change ! Dans le groupe, je connais tout le monde, même si eux ne me connaissent pas encore (rires).
Le sélectionneur avait pour principe de ne plus appeler de joueurs en-dehors des championnats professionnels, donc forcément à l’étranger. Qu’est-ce qui l’a fait changer d’avis sur ton compte ?
« Je dois honnêtement dire que je lui donne tout-à-fait raison. C’est pour ça que même si je gardais l’espoir qu’un jour il m’appelle, je n’étais jamais déçu car je pense que c’est la bonne méthode pour amener le Luxembourg plus haut au niveau international. Il a bien fait et on en voit les résultats : depuis 5 à 10 ans, le Luxembourg est bien plus fort qu’avant, où l’équipe était principalement constituée de joueurs qui jouaient ici. J’ai donc toujours compris ses décisions, d’autant plus que parmi les joueurs de la sélection actuelle, beaucoup sont de très très bons joueurs. D’un autre côté, je crois que le coach est quelqu’un de très réaliste : son opinion sur la BGL Ligue n’était pas définitive. Cela ne voulait pas dire que si un jour un joueur réalisait de belles prestations, était capable avec son club de gagner la coupe puis le championnat national et méritait sa sélection, il ne serait pas appelé. Cela montre aussi qu’il est ouvert et est capable de changer d’avis face à de belles performances. Et je lui en suis très reconnaissant. »
Tu as déjà fêté ça ?
« (Rires) Pas encore, honnêtement j’étais un peu bouleversé ! Ce n’est un secret pour personne, je ne suis pas professionnel, donc je travaille 40 heures par semaine, je venais de rentrer de ma journée quand le téléphone a sonné. Je suis indépendant dans la rénovation et je pensais qu’il s’agissait d’un appel professionnel ! Le lendemain, au travail, sincèrement je ne pensais qu’au foot et au stage ! Après à Differdange à l’entraînement le soir, c’était vraiment incroyable la façon dont ils m’ont accueilli. Bien sûr, je l’ai dit à Pedro Resende et à Geoffrey Franzoni : du coup, quand je suis arrivé sur le terrain, ils m’ont tous applaudi et félicité, c’était génial ! J’ai reçu aussi beaucoup d’appels et de messages, je n’ai pas vraiment eu une journée tranquille au travail… Mais il faut garder la tête sur les épaules, il y a un match dimanche et le stage dès lundi. »
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