Les années se suivent et se ressemblent malheureusement pour Differdange. Éliminés à domicile face aux Slovènes de Ljubljana l’été dernier, les joueurs de Pedro Resende se sont cette fois faits sortir par Maribor, en Slovénie, à nouveau au deuxième tour de qualification à la Conference League. Mais cette fois, l’issue est cruelle. Injuste. Après avoir fait jeu égal sur l’ensemble de la double confrontation, mené 3-1 à la quarante-sixième minute du match retour, le FCD03, à bout de force, se voit infliger un penalty pour un accrochage entre Théo Brusco et Xhuliano Skuka, entré à la mi-temps des prolongations. Pourtant, à vitesse réelle, tout le monde semble voir une faute de l’attaquant albanais, prêté par le FC Metz, sur le défenseur français. « J’ai vu que Skuka venait relever Théo et lui dire que c’était lui qui faisait la faute, pas Théo », raconte Kévin D’Anzico. « Tu ne peux pas faire ça après un combat de 120 minutes, c’est incompréhensible. On nous a volés à l’aller et au retour, la frustration est énorme. C’est pire que Ljubljana. » « C’est pire parce que Lubljana, c’était à cause de notre finition », poursuit Guillaume Trani. « Cette année, au-delà des erreurs d’arbitrage, on mène plusieurs fois au score, même après avoir été mené ici, mais on prend ces deux buts sur coups de pied arrêtés. C’est beaucoup plus dur. »
« L’arbitre s’est permis de décider
ROMAIN RUFFIER, GARDIEN FC DIFFERDANGE
du sort du match. »
Les erreurs d’arbitrage font partie du foot. Un joueur peut rater un contrôle, une passe, une frappe. Un gardien peut faire une boulette et laisser le ballon entrer dans ses filets. Un arbitre peut lui se tromper sur une touche, un hors jeu ou sur une faute. Les conséquences sont en revanche décuplées, bien plus visibles. Comme accorder un penalty dans les ultimes secondes des prolongations avec une once d’hésitation, alors que tout le monde retient son souffle. La pression du stade et de ses supporters en feu ? Le souvenir d’avoir accordé un penalty à Erico Castro en début de match ? « Malheureusement l’arbitre s’est permis de décider du sort du match », lâche Romain Ruffier. « C’est frustrant, on voit sur la vidéo qu’il n’y a rien. À vitesse réelle, je peux comprendre, mais si tu n’es pas sûr, ne siffle rien. Là c’est vraiment ‘’J’ai décidé que Maribor allait gagner’’. Il n’y a pas d’action, le ballon est dans nos pieds, c’est dommage de siffler. Il n’y a rien à leur enlever, ils ont fait un bon match, nous aussi, mais on aurait aimer avoir cette chance de bonifier ce bon match en allant aux tirs au but. C’est le foot et c’est pour ça qu’on l’aime. Des fois on gagne, des fois on perd. »
« ON PENSAIT AVOIR FAIT LE PLUS DUR. »
GUILLAUME TRANI, MILIEU OFFENSIF FC DIFFERDANGE
Le moral dans les chaussettes en attendant de monter dans le bus qui ramène l’équipe à l’hôtel, le métronome marseillais se voyait déjà à Istanbul lorsqu’il inscrit ce deuxième but salvateur, seulement une minute après le retour des vestiaires. « On nous a volés notre rêve », confie Trani, héros déchu malgré son doublé. « C’est une grosse déception par rapport à tous les efforts qu’on a pu faire. Encore une fois, il n’y a pas faute et ça nous coûte extrêmement cher. C’est dégoutant. On pensait avoir fait le plus dur, même si on marque assez tôt dans cette deuxième mi-temps. Les conditions climatiques étaient très compliquées pour jouer au ballon, on avait les chaussures trempées. Physiquement, on courait beaucoup, on a eu des pépins et on a fait des changements. Il n’y a rien à dire, du premier au vingtième joueur, jusqu’au staff, tout le monde a fait les efforts, mais on n’a pas été récompensé. »
Differdange, à force de subir, encaisse deux buts en deuxième mi-temps et voilà Maribor à nouveau en vie. « On a bien réagi après être mal rentré dans ce match. On a commencé à prendre confiance, on les a faits douter. Mentalement, ce n’était pas évident de revenir comme ça, dans un stade où il fallait hurler pour se faire entendre. On a su les éteindre, mais c’est une grosse équipe, ils ont poussé. De notre côté, on sort quatre joueurs et on perd plus rapidement le ballon sur les phases de transition. On a pris des vagues et on a fini par plier », résume Ruffier. « On va retenir le positif, on a malmené une équipe pro chez elle, alors qu’elle a l’habitude de ce genre de match. Est-ce qu’on sera récompensé un jour ? Il faut y croire », conclut Trani. Contrairement à l’été dernier, où trois semaines séparaient l’élimination face à Ljubljana du début du championnat, Differdange retrouve déjà la BGL Ligue, dimanche, face au Fola Esch. Pas le temps de gamberger. Au contraire, le timing est parfait pour se remettre dans le bain et se nourrir de cet échec pour retrouver les sommets du championnat à l’issue de la saison. Et, pourquoi pas, retrouve une équipe slovène l’été prochain pour prendre une belle revanche.
Mental Médias SARL
15 Rue Emile Mark
L-4620 Differdange LUXEMBOURG
m : moien@mental.lu