Il aura fallu du temps. Beaucoup de temps, même, avant que ce derby sur le papier bouillant entre Differdange et Niederkorn atteigne le niveau de dramaturgie tant espéré. Car, disons le, comme toute pièce de théâtre en trois actes, le premier ne fut pas fameux.
Après le calme, la tempête
La faute à deux équipes bien en place, et un désir évident, d’un côté comme de l’autre, de ne pas se dévoiler. Le public restait alors sur sa faim, ne réussissant à se réchauffer au premier abord que sur une échauffourée entre Bilal Hend et Franzoni qui s’achevait sur un jaune pour le second. Le premier, lui, au fil des minutes, devenait le véritable (et seul) détonateur offensive d’une équipe de Niederkorn maitre de la gonfle, mais bien stérile. Le numéro 11 essayait de prendre les choses à son compte avec, avant tout, une volée bien contrée par D’Anzico. Puis, Hend, par le biais d’un magnifique une deux avec Karayer créait la panique dans la surface adverse, mais Filet, dans une position compliquée, ne réussissait pas à conclure. La fin d’un premier acte terne, vite remplacé par un second bien plus fou. Car, au plus fort de la « domination » des visiteurs, c’est bien les locaux qui allaient frapper les premiers. Karayer commettait une faute synonyme de carton jaune à l’entrée de la surface, et Differdange se chargeait de transformer cette irrégularité en double peine. Lempereur bottait parfaitement le ballon pour Naifi, qui, d’une tête imparable, permettait aux siens de prendre les devants (1-0, 30e). Le début d’un quart d’heure plutôt fou, qui voyait s’enchaîner les rebondissements. Le FCD03 passait d’abord proche de faire le break sur une sublime action collective et un plat du pied de Trani, sauvé sur la ligne par un Peugnet héroïque. Pas suffisant pour rassasier Differdange qui, sur l’action suivante, s’offrait le second but : Lempereur trouve Naifi sur le côté gauche, qui passe de buteur à passeur d’un ballon parfait pour Joao Simoes, qui fusille sereinement Flauss (2-0, 38e).
Un second but qui fait alors écho au match de championnat quelques mois plus tôt, lorsque Differdange avait mené 2-0 avant de se faire punir. Dur de savoir si cela a trotté dans la tête des joueurs, mais force est de constater que très vite, le Progrès rattrape son retard. Filet, en renard des surfaces, se trouve à la réception d’une frappe de Muratovic déviée par Mafoumbi pour offrir le but de l’espoir à ses partenaires (2-1, 40e). Pas le temps de respirer que Bilal Hend passe proche de l’égalisation : après une perte de balle stupide de la défense locale, l’ailier balance une sacoche monstrueuse que Mafoumbi détourne magistralement en corner. La dernière opportunité d’une première mi-temps finalement riche en occasions et tensions, à l’image des cartons jaunes récoltés par Helder Dias et Jeff Strasser.
Au bout du suspense, Differdange arrache sa victoire !
Obligé de recoller au score, le Progrès essaie bien de revenir au score avec de meilleurs intentions, et prend le contrôle de la rencontre. Mais ne réussit pas néanmoins à se procurer d’opportunités nettes, tout en veillant à une équipe de Differdange pas fermée à l’idée de marquer un troisième but. Commence alors un troisième acte de domination, constante, indéniable, mais ô combien stérile. La faute à des locaux particulièrement bien en place, et qui ne laissent véritablement que des bribes d’opportunités à leur adversaire, frustré de ne pas trouver la solution. Et, comme souvent dans ce genre de situations, la punition finit par arriver. Naifi, auteur d’un excellent match et trouvé aux vingt-mètres sert parfaitement Joao Simoes dans la surface. L’attaquant ne tremble pas au moment de conclure, et élimine parfaitement Flauss d’un plat du pied tout en contrôle (3-1, 70e). Alors que la rencontre semble conclue, Luisi, rentré en jeu, va à nouveau offrir à cette rencontre une touche de suspense supplémentaire : profitait d’un contre favorable aux abords de la surface, le nouvel entrant élimine Mafoumbi, avant de feinter parfaitement face au but un défenseur revenu en catastrophe, et planter dans les cages vides (3-2, 79e). De quoi offrir un dernier quart-d’heure de folie, dans lequel les deux équipes se procurent des opportunités, mais ne réussissent pas à modifier le tableau d’affichage. De quoi créer l’ivresse pour Differdange, qui s’offre un dernier carré et le scalp de son grand rival. Pour Niederkorn, il faudra se contenter de la qualification européenne via le championnat.
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