Avant la réception de Differdange ce dimanche (15h), Dudelange marche sur l’eau avec huit victoires en huit journées de BGL Ligue. Un début de saison tambour battant entamée le 6 juillet dernier, en Albanie.
Tirana, Pyunik, Malmö, Poznań… le parcours d’un road trip en Europe de l’Est ? Pas exactement. Plutôt celui de Dudelange à travers les différents tours de qualification pour une place en Coupe d’Europe. Un périple entamé le 6 juillet dernier à Tirana, capitale de l’Albanie, avec le rêve d’une première qualification historique en Ligue des Champions. « C’était difficile à gérer. Pour la première fois, on était obligé de changer notre méthode de travail, parce qu’on a eu seulement trois semaines pour préparer ce match. Habituellement, on travaille sur des cycles de six semaines, où l’on commence à charger en fin de cycle. Là, on a chargé dès le début de la préparation », confie Carlos Fangueiro, le coach dudelangeois.L’aventure dans la plus prestigieuse des compétitions européennes s’arrête dès le deuxième tour, en Arménie, face au FC Pyunik. Premier revers de l’été pour le F91. Le champion de BGL en titre est reversé en tour de qualification d’Europa League. Les oreilles sont plus petites, mais le prestige reste immense pour ce club qui n’a connu que deux campagnes en C3 dans son histoire. « L’objectif était l’Europe, même si on avait le début du championnat dans un coin de la tête. »
« J’ai toujours voulu inculquer un culte de la victoire »
La claque reçue à Malmö n’entame pas le moral des troupes dudelangeoises, qui débutent le championnat quatre jours plus tard par une manita face à la Jeunesse (5-0). Le point de départ d’une série exceptionnelle et historique. Et si les parcours en coupe impactent souvent les résultats en championnat, les joueurs de Carlos Fangueiro imposent leur rythme en BGL. « Je suis tellement content, parce que ça nous a permis de donner l’opportunité à certains joueurs, qui ne jouaient pas en Coupe d’Europe, de se montrer. On a changé quatre ou cinq joueurs à chaque fois, sans que ça impacte le collectif. Depuis que je coache des seniors, je fais confiance à la préparation des matchs pour permettre de bien débuter. On travaille nos automatismes offensifs par vague à l’entraînement. On motive énormément nos joueurs, même ceux qui n’ont pas beaucoup d’opportunité, parce que quand elle se présente, ils doivent être prêts pour assurer. »
Titulaires ou remplaçants, le technicien de 45 ans a établi un véritable « cadre de groupe » et n’a pas relâché son exigence après le titre de champion du Luxembourg, remporté il y a quelques mois. Résultat, le club de la Forge du Sud est invaincu en huit journées de championnat. « J’ai toujours voulu inculquer un culte de la victoire. Match après match, victoire après victoire, si on a l’habitude de gagner dès le début de la saison, même quand notre qualité de jeu est moins bonne ou que nous ne sommes pas dans un bon jour, cette dynamique nous permet de trouver la solution pour l’emporter quand même. »
« Tout le monde a eu trop de confiance »
Seule ombre au tableau de ce début de saison idyllique, le parcours dans les différents éliminatoires pour se qualifier en Coupe d’Europe. Alors que les victoires s’enchaînent en championnat, le F91 n’a pas une aussi bonne tenue de route sur la scène continentale. Après Pyunik en Ligue des Champions et Malmö en Ligue Europa, Dudelange a pris la porte en barrage de Conference League face aux Polonais du Lech Poznań. Comme quoi, on ne peut pas gagner à tous les coups. « Le match retour à la maison face à Pyunik a été décisif », confie Carlos Fangueiro. « Au match aller, c’était difficile. On a joué à 1 200 m d’altitude et sous 38 degrés. Donc chez nous, tout le monde pensait que ce serait plus simple et qu’on n’avait plus besoin de jouer. Mais je pense que tout le monde a eu trop de confiance et ça nous a fait faire un mauvais match. Dans l’agressivité, gagner les deuxièmes ballons, la manière d’encaisser des buts sur des erreurs individuelles… Ça fait partie du football, je n’ai aucun problème avec ça, mais l’ensemble a fait qu’on a fait un mauvais match. Un match nul nous aurait pourtant assuré une place en Conference League », regrette, un brin amer, le technicien portugais. Le F91 peut tout de même se féliciter d’avoir donné « une belle image du Luxembourg en Europe ».
Les rêves d’Europe désormais derrière eux, les partenaires de Mehdi Kirch se sont recentrés sur la BGL Ligue avec à la clé, un grand 8. Cette performance avait déjà été effleurée du bout des doigts par Dudelange en 2020, lors de l’arrivée de Carlos Fangueiro. Le Portugais aurait-il une recette miracle ? « C’est le résultat d’une méthodologie. Il n’y a pas de secret, nos exercices sont spécifiques pour répondre à l’exigence du match du week-end », reconnaît-il. Le plus dur désormais, maintenir cette série de victoires le plus longtemps possible, sans forcer les choses, au risque de transformer ce record d’invincibilité en cadeau empoisonné. « Si ça peut devenir néfaste ? C’est possible, mais c’est à nous d’être derrière eux. En comptant la fin de saison dernière, nous restons sur 13 victoires consécutives en championnat. Nous devons garder les pieds sur terre et ne pas être trop confiants. On a eu l’exemple avec Pyunik. »
Face à Differdange dimanche après-midi au stade Jos Nosbaum, le F91 a l’occasion d’asseoir encore davantage sa domination en BGL cette saison. Mais attention : les joueurs de Pedro Resende, vice-champions l’an passé, étaient les premiers à faire chuter la bande de Carlos Fangueiro, après une série de 4 victoires consécutives. Un succès 3-2 à 10 contre 11, avec un but de Bertino Cabral, ancien de la maison dudelangeoise.
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