12 juillet dernier, aux alentours de 22 heures. Le F91 vient d’achever son premier match officiel de la saison 2023/2024 face aux Irlandais du St Patrick’s Athletic par une victoire 2 buts à 1. Plus qu’un résultat, c’est une prestation pleine d’enthousiasme et de fougue que viennent de présenter les Dudelangeois, quelques semaines après la fin d’une saison éprouvante marquée par le départ d’un coach qui aura marqué de son empreinte le club, Carlos Fangueiro. Le technicien portugais, parti du côté du Swift, prend avec lui plusieurs cadres de l’effectif — Dejvid Sinani, Charles Morren et Aldin Skenderovic — et voit d’autres éléments de son onze s’envoler vers d’autres cieux.
Le F91 Dudelange entre alors dans une nouvelle ère et Jamath Shoffner est nommé à la tête de l’équipe première pour entamer ce renouveau. Les débuts sont donc rêvés, d’autant plus qu’au match retour de ce premier tour de qualification pour la Conference League, le F91 sort une nouvelle prestation pleine de caractère dans un match au rythme effréné. De quoi se qualifier pour le tour suivant. On se dit alors que ce Dudelange nouvelle génération pourrait jouer les têtes d’affiche malgré les craintes légitimes de l’intersaison.
Elles firent à nouveau surface quelques semaines plus tard. Car aujourd’hui, le F91 a perdu sa fougue du tout début de saison. Après une élimination cruelle mais regrettable au deuxième tour de C4 face aux Maltais du Gzira United, Dudelange ne gagne plus qu’un match sur deux en championnat. D’autant plus que les adversaires affrontés jusqu’à présent n’ont rien d’effrayant sur le papier. Si Wiltz, le Racing et Käerjeng ont été vaincus par Vincent Decker et ses hommes, trois autres équipes se sont imposées. La dernière en date : l’US Mondorf, d’une claque cinglante 4-0, au terme d’un match où le club de la Forge du Sud n’aura jamais vraiment existé.
C’était l’attraction de ce début de saison. Auteur de quatre buts lors du premier tour de Conference League dont un triplé au retour en terres irlandaises, Oege-Sietse Van Lingen, arrivé quelques semaines auparavant en provenance de Rosport, paraissait devenir le nouveau maillon fort de l’attaque dudelangeoise, voire le facteur X de cette équipe. Mais depuis, le Néerlandais est resté quasiment muet (1 but en 5 matchs de championnat) et a beaucoup moins pesé dans le jeu de son équipe. Blessé depuis plusieurs semaines, il laisse les clés de l’avant-garde à Samir Hadji, redevenu l’atout offensif numéro 1 de Dudelange qui, malgré un triplé contre Käerjeng, est un peu esseulé sur le front de l’attaque. Yahcuroo Roemer, arrivé aussi cet été, a du mal à confirmer les attentes placées en lui et n’a toujours pas été décisif en championnat.
Mais c’est aussi du point de vue défensif que le F91 patauge. Avec dix buts encaissés en 6 matchs, le bilan est mitigé et un seul clean-sheet a été enregistré. La faute à une assise défensive moins solide que les saisons passées et à un problème de gardien qui persiste. Les automatismes de la charnière ont dû être retravaillés apfrès le départ d’Aldin Skenderovic (et celui de Jules Diouf, parti libre il y a quelques semaines) et le passage d’une défense à 5 à une défense à 4. Si Kino Delorge a plutôt convaincu, le côté gauche se cherche encore, tandis qu’en défense centrale, ni Decker, ni Sidibé n’ont totalement rassuré lors de leurs dernières sorties. Une incertitude qu’on retrouve aussi au poste de gardien de but puisque Didier Desprez, titulaire en début de saison, a payé cher ses erreurs et a laissé sa place dès la troisième journée de championnat à Enzo Esposito, revenu au club au départ en tant que numéro. Tant de facteurs qui plongent aujourd’hui le F91 dans le doute, le club de la Forge du Sud n’apparaissant aujourd’hui qu’à la huitième place de BGL Ligue. Loin d’être catastrophique, mais assez pour se poser des questions sur la capacité du club à jouer encore le haut de tableau, sans même parler de places européennes.
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