C’est aussi là le risque d’enchaîner les excellents résultats. La chute en devient brutale, et les critiques se font sans pitié. Après avoir remporté quatorze rencontres sur les quinze premières rencontres de la saison, le F91 a chuté. Deux fois. La première, contre le Progrès, pour un match de reprise dans lequel Niedekorn ne se sera pas privé de piquer un leader encore un peu groggy. Puis, ce week-end passé, c’est le Racing qui, à son tour, est venu l’emporter au Nosbaum. Deux défaites coup sur coup à domicile qui amènent le tenant du titre à pointer aujourd’hui à cinq points du Swift, après avoir achevé la phase aller avec un point d’avance. Suffisant pour asséner un gros coup au moral ?
Selon Mehdi Kirch, non. Le capitaine du F91 Dudelange l’assure, le mental est bon. « On est dans un bon état d’esprit. On est conscient qu’on a perdu deux matchs sur trois, mais on discute beaucoup ensemble. Il ne faut pas oublier ce qu’on a fait avant, avec 14 victoires en 15 matchs ». Un rappel d’une première partie de saison glorieuse, qui n’empêche pas le défenseur d’assumer une reprise jusqu’à présent ratée. « On a une période de moins, on ne s’en cache pas. Quand on analyse les matchs, on n’a pas l’impression de passer à côté. C’est plus quelques petites erreurs ici et là qui font qu’on a perdu des points importants, mais on est en train de faire le maximum pour gommer ça. »
Il est vrai qu’en reprenant le match contre le Racing, dire que Dudelange est passé à côté serait trop fort. Les joueurs de Carlos Fangueiro ont eu les opportunités de prendre les devants, et auraient pu, avec un peu plus de diligence, éviter d’encaisser ce but dans les dernières minutes. « Ce genre de matchs, si on était dans la dynamique positive de la première partie de saison, les occasions auraient fini au fond » confirme Charles Morren. « En ce moment, on a un peu plus de mal à se remettre dans cette spirale positive. Sur le plan défensif aussi, en prendre quatre contre Niederkorn, ce n’est pas dans nos habitudes, et on encaisse ce week-end un but évitable. Ce trou fait un peu mal au moral, mais je pense que le Swift va bien finir par faire des erreurs aussi et à nous de rester dans leur sillage. »
Ce Swift, justement. Hesperange dispose aujourd’hui de cinq points d’avance, de statistiques historiques, et bien entendu d’un effectif pléthorique, là où Dudelange est actuellement en grande souffrance vis-à-vis d’un groupe limité. Motif d’inquiétude ? « C’est vrai que le mercato nous a un peu inquiété avec plus de départs que d’arrivée » concède le milieu de terrain. « C’est une discussion qu’on eu en interne. On a un effectif un peu réduit, mais à nous de travailler avec nos armes. Tout le monde sait que le Swift a un énorme vivier de joueurs, mais à nous de faire avec ce qu’on a et ne pas l’utiliser comme excuse ». Il n’empêche. Devant à la trêve avec un petit point d’avance, le F91 se retrouve dorénavant cinq points derrière, si ce n’est six, en analysant la différence de buts. Un écart qui, si on ajoute les dynamiques, peut vite paraitre énorme. Énorme, mais pas insurmontable pour Kirch, certain que le championnat est tout sauf plié. « Je suis un compétiteur, donc tant qu’il y aura 0,5% de chance, je continuerai de le jouer à fond. Je suis au Luxembourg depuis très longtemps, je sais qu’un championnat se gagne en deuxième partie de saison » rappelle le latéral gauche. « J’ai déjà été premier à la trêve avec sept points d’avance au Fola sans terminer champion. Pour le moment, on ne peut qu’applaudir ce qu’Hesperange est en train de réussir. Ils sont dans une très belle période, mais à voir comment ça se passe après. Il peut suffire d’un échec. On ne peut pas être toute une saison au top dans le football ».
Le public, boost attendu ?
Cette saison, Dudelange a une particularité rare : le tenant du titre a remporté tous ses matchs à l’extérieur. Un bilan formidable, qui tranche forcément avec les résultats à domicile, où par trois fois, le F91 a mordu la poussière. Si ces défaites ont été concédées face à un candidat assumé au titre et deux prétendants à l’Europe, la question peut se poser néanmoins, de pourquoi cela s’est passé au Nosbaum, et pas ailleurs. La réponse se trouve peut-être dans un stade qui, en particulier ces dernières semaines, sonne bien vide. « C’est sur que les supporters sont importants » admet Morren. « Sur la première partie de saison il y avait une belle ferveur et ici elle a un peu disparu. On ne sait pas trop le pourquoi du comment. Mais oui, ça peut faire la différence. Les supporters qui poussent, j’adore ça. C’est quelque chose dont il faudra peut-être discuter avec le comité pour savoir où sont les supporters, pourquoi il y en a moins, et si on doit faire quelque chose pour les attirer à nouveau ». La première étape pour retrouver plus de monde dans son enceinte serait assurément de retrouver le goût de la victoire, et se maintenir aux basques d’une équipe d’Hesperange au train d’enfer. En cela, le F91 le sait pertinemment : il n’a plus la maîtrise de son destin, et doit compter sur un faux pas de son nouveau grand rival. Et si ce dernier ne flanchait pas ? « Pour moi, ce n’est jamais fini » réassène Mehdi Kerch. « Maintenant, s’ils font vraiment un sans faute, alors félicitations à eux… »
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