Édito

Cela aurait-pu être si beau. L’occasion, le timing, l’affiche : tout y était. Alors que le pays avait fait ses adieux au vétuste stade Josy Barthel, l’équipe nationale allait pouvoir inaugurer sa nouvelle antre officielle face au Portugal d’un certain Cristiano Ronaldo. Las…

Petit à petit, l’édifice de l’espoir a plié, avant de finalement rompre. Il était entendu qu’au vu de cette crise qui refuse de s’arrêter, un stade ouvert à 100% était impensable. Et, au fil des jours, actualités peu rassurantes, et petites défaites face au COVID et ses nouvelles recrues variants, l’espoir baissait, baissait, avant de finalement se volatiliser. Cette première affiche se jouera donc sans spectateurs. Une déception certaine, mais compréhensible. Au moins, le Grand-Duché n’aurait plus à subir de violentes critiques des équipes visiteuses choquées par la qualité du stade qui les accueille. Au moins. Mais non. À l’image de cette dernière année difficile en termes de football au pays, un couac s’est produit. Prévisible, mais enrageant. Justifiée par des soucis de réseaux et autres pépins techniques qui ne permettaient pas à la sécurité de correctement encadrer cette rencontre, la décision a été prise de retourner, encore une fois, à un Josy Barthel qui ne s’attendait définitivement pas à jouer son rôle d’hôte une nouvelle fois.

Néanmoins, ce contrecoup ne doit pas nous empêcher de nous rappeler que dans quelques jours, notre équipe nationale va affronter le gratin du football mondial. Et parmi le petit groupe de nations pouvant prétendre à ce statut, le Portugal est indubitablement celle qui parle le plus au Grand-Duché. Si la simple présence d’une icône du football mondial comme Cristiano Ronaldo est suffisante pour exciter tout amateur de ballon rond, les liens profonds qui rattachent la péninsule au Luxembourg transportent cette affiche dans un contexte qui dépasse le simple football.

Il est d’ailleurs profondément réjouissant de se dire qu’aujourd’hui, annoncer qu’une telle rencontre est un bon test pour les Roud Léiwen de jauger leur niveau ne sonne pas comme une désillusion. Au fil d’une progression constante ces dernières années, l’équipe nationale ne prépare plus ce genre de rencontres dans le but de simplement éviter une défaite humiliante. Non, soyez-en certain : les hommes de Luc Holtz aborderont cette rencontre avec des ambitions réelles, et avec comme objectif ultime de sortir de cet affrontement entre cousins avec autre chose que zéro point.

Cristiano Ronaldo, un premier match de qualification pour la Coupe du Monde, un pays et sa communauté principale passionnés par la rencontre, et le retour des choses sérieuses : ne boudons pas notre plaisir, quand bien même tout ceci ne se fera pas dans le flambant neuf nouveau stade. Après tout, personne n’a jamais refusé une part de gâteau, sous prétexte qu’une cerise ne trônait pas dessus.