Pour préparer au mieux un événement aussi magique que les Jeux olympiques, un athlète se doit d’être impeccable sur un grand nombre d’aspects différents. Préparation physique et mentale hors-norme, programme diététique adapté, connaissance du parcours et révision de ses gammes sont autant de points qu’il se doit de maîtriser à la perfection. Néanmoins, à cela peut s’ajouter une autre facette devenue tout aussi indispensable ces dernières années : la tenue.
Avec le temps, la force des images et la capacité du net à faire le buzz avec pratiquement n’importe quoi ont amené l’aspect visuel du compétiteur à faire aujourd’hui quasiment jeu égal avec la performance. Fini les équipementiers ayant juste pour but d’offrir des tenues banales à celui ou celle qui les porte. « On remarque clairement une diversification des tenues, abonde Sven Klein, directeur des opérations du COSL. On a aujourd’hui des vêtements qui sortent du cadre de la compétition. On peut en avoir en coton par exemple, à porter hors compétition. Et il est évident, quand on analyse le marché, que le merchandising devient de plus en plus fort dans l’immense majorité des pays.»
La création des nouveaux maillots, survêtements et autres catégories d’équipement est aujourd’hui capitale dans la politique de tout club ou fédération sportive. Certaines tenues sont développées aujourd’hui dans un but purement mercantile, politique ou même identitaire. Une stratégie ayant pour but de réussir à associer en un coup d’œil la tenue et son porteur à l’équipe qu’il représente. Un changement de cap que le COSL a lui aussi pris en compte ces dernières années, avec une attention portée sur la tenue du coureur.
C’est un processus qui dure tout de même plus de 12 mois, entre les premiers débats sur le design et la confection finale, et qui passe par de nombreux partenaires et pays. «Avant tout, il faut savoir combien d’événements vont être couverts. Après ça, Erima et Asport, nos deux partenaires, nous montrent leurs nouveautés, écoutent notre avis sur la précédente collection et se lancent dans la fabrication. Ensuite, il faut réussir à s’entendre sur les délais de livraison, le stockage, pour s’assurer de ne pas avoir un nombre élevé de surplus, mais aussi éviter de ne pas être en rade», poursuit le membre du COSL. D’abord fabriquées en Asie, les tenues sont ensuite finalisées au Luxembourg et en Allemagne où, à titre d’exemple, la sublimation du logo est réalisée.
Si le processus est aussi minutieux, c’est parce que ces tenues ont vocation à être portées durant une période de quatre ans. Avec un changement de modèle tous les Jeux olympiques d’été, il faut donc réussir son ensemble qui couvrira approximativement une dizaine d’événements sportifs, incluant les Jeux d’hiver, d’été, des Petits États européens, de la jeunesse, et le Festival olympique de la jeunesse européenne.
Des athlètes impliqués
Si le processus est longuement diligenté par les hautes sphères ou branches spécifiques du comité olympique, les athlètes ne restent pas totalement en dehors de la fabrication des nouveaux contenus. Grâce à leur feed-back constant sur les tenues précédentes et actuelles, ils influencent évidemment les prochains designs des créateurs, obligés d’écouter avec grande attention ceux qui seront les principaux utilisateurs de leurs produits. Aussi, lors de compétitions, la découverte ou l’analyse de tenues portées par d’autres délégations peuvent aussi donner des idées aux athlètes, qui n’hésiteront pas à les suggérer au COSL, ainsi qu’aux deux partenaires de fabrication que sont Asport et Erima.
Néanmoins, malgré une attention élevée portée à la création et à la recherche de produits marquants et en vogue, il convient de préciser que ces modèles ne sont pas accompagnés au Grand-Duché d’un désir de rentrées financières. Même si, évidemment, les équipements seront mis en vente auprès du grand public, il n’y a pas de véritable objectif ici de faire rentrer des sommes conséquentes dans les caisses du COSL. «Évidemment, certaines personnes achètent les tenues, mais on n’est pas dans une idée de faire de l’argent avec nos vêtements. C’est plus pour donner la possibilité à des athlètes ou des gens qui aiment le sport de pratiquer avec une représentation nationale», confirme Sven Klein.
Aussi, la délégation luxembourgeoise n’impose pas d’obligations au cahier des charges. «Il n’y a pas de motifs obligatoires à insérer. Néanmoins, on a bien conscience que les gens au Luxembourg apprécient toujours de voir du rouge et du blanc dans le rendu final», explique le directeur des opérations. Ainsi, ni drapeau ou couleurs associés au pays ne sont obligatoires, même s’il est évident que l’on retrouve des symboles ou autres se rapprochant de l’identité du Luxembourg.
Durant plus de 365 jours et sous l’égide de nombreuses têtes pensantes du COSL et d’usines de fabrication en Asie, et grâce à l’avis d’athlètes habitant ici, les équipements arrivent enfin au comité olympique. Une fois approuvés par les compétiteurs, qui les porteront de manière officielle le temps des différentes olympiades, il ne reste plus qu’à briller le temps des compétitions, pour garantir que l’on se souvienne d’elles. Un autre challenge.
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