Bryan Marcolino : «Un projet gagnant gagnant des deux côtés »

Depuis deux ans, Bryan Marcolino fait le don de tenues lorsqu’il retourne au Cap-Vert. Un projet de charité qui commence à prendre de l’ampleur, avec le soutien de plusieurs clubs de BGL qui donnent eux aussi dorénavant des maillots. Rencontre avec le créateur de ce projet.

Est-ce que tu peux commencer par te présenter ?

Je m’appelle Bryan, j’ai vingt-sept ans. Je suis passionné de football depuis tout petit, avec une préférence pour le club de Benfica. Je suis né au Luxembourg et ai joué au foot ici jusqu’en juniors assidûment.

Avec pour objectif d’en vivre ?

Non j’étais à Bertrange en juniors, qui a ensuite fusionné avec Strassen. Et quand on a du passer en équipe première, c’est vrai qu’on a tous un peu abandonné, à cause du taf, de la famille, etc… Et puis aussi, pas assez bon (rires) ! Par contre j’ai toujours suivi mon père qui a joué en BGL Ligue et en moins de 21 avec le Luxembourg. Tous les weekends, c’était donc foot foot foot… Ça fait maintenant quelques années que je ne joue plus, mais avec mes amis on est resté absolument passionné du sport. Et on s’est dit qu’on devait faire quelque chose autour du foot, sans nécessairement savoir si cela devait être des projets, évènements ou articles… On commence donc par ce petit projet de charité.

Peux-tu décrire concrètement en quoi consiste tout ce projet ?

Le projet s’appelle « Objetivo football pra +238 »,  238 étant l’indicatif du Cap-Vert. Le but avant tout est de faire une action de charité au pays, en ramenant des tenues, maillots de BGL Ligue aux locaux. Il y a deux ans, je suis parti là-bas. Avec des amis on a décidé, de manière personnelle de ramener des habits à nous et les offrir. Les gens ont été extrêmement heureux. Et, alors qu’on était en train de distribuer des vêtements à côté d’un café, on a vu deux jeunes débarquer avec le maillot de Dudelange. C’était à l’époque où le club était en Europa League ce qui lui avais donné pas mal d’exposition. C’est sûrement là que l’idée a germé. On a énormément de Cap-verdien qui jouent dans l’équipe nationale, dont le niveau s’élève continuellement. Si cela peut nous permettre de rendre des gens heureux, et de faire un clin d’oeil à la communauté Cap-Verdienne, trop souvent oubliée à mes yeux, alors c’est parfait. C’est un projet qui est gagnant gagnant des deux côtés. Plus de visibilité pour le Luxembourg et ses clubs, et des dons forcément bénéfiques pour le Cap-Vert.

Quand a t-il commencé exactement, et comment cela s’est-il structuré ?

On a débuté il y a un peu plus d’un mois, c’était quelque chose de très spontané. On veut réellement le développer au fil du temps, et en faire une association. On a commencé par contacter tous les clubs de BGL Ligue. Malheureusement, on n’a pas eu des retours de tous.

La réception a t-elle été bonne dans l’ensemble ?

Par certains, on a eu des retours inattendus et extrêmement positifs. Par contre, pour ceux qui n’ont pas donné suite, c’était assez douloureux de ne même pas avoir l’opportunité de présenter le projet, ce qui est assez dommage. Mais cela nous a motivé encore plus à travailler avec les clubs qui ont montré de l’intérêt et donné des choses.

Quels clubs participent au projet ?

Differdange, UNA Strassen, Hostert, Jeunesse Esch, Ettelbruck, Racing et aussi des joueurs privés qui donnent de manière individuelle.

Quel message enverriez-vous aujourd’hui aux clubs qui ne participent pas encore ?

Le but n’est pas d’envoyer un message, mais plus de les sensibiliser à cette cause. Ils ont fort souvent des maillots encore dans les stocks, c’est un peu dommage. Je sais que certains clubs comme le Fola font des actions similaires avec d’autres pays, donc c’est parfaitement normal qu’ils ne passent pas par nous. Mais notre véritable but est de rapprocher les différents peuples qui font le Luxembourg. On passe beaucoup de temps dans notre vie à dire « c’est cool ce que fait un tel ou un tel », il est aussi important parfois d’agir.

La BGL Ligue est-elle suivie au Cap-Vert ?

Pas trop. La priorité est évidemment au football Portugais, suivie par les autres championnats. La visibilité n’est pas assez grande pour réussir à vraiment captiver l’attention. Mais cette action peut évidemment aider à accroître sa popularité.

Dernières nouvelles