Dan Santos : « Il y a 3 ans on aurait été contents de ce résultat, là nous sommes frustrés c’est bon signe »

Deux matchs, quatre points. Voici les résultats très positifs de la sélection luxembourgeoise féminine après cette entame en Nations League. Actuellement 2e de son groupe (Ligue C), derrière la Turquie, ce rassemblement a été riche en enseignements pour Dan Santos, qui s’est achevé par un match nul hier face à la Géorgie (1-1). Bilan après cette entrée remarquée.

Quel état des lieux faites-vous après ces deux premiers matchs contre la Lituanie et la Géorgie ?

Un constat positif bien sûr. Il y a trois ans en arrière, tous ces matchs on les perdaient. Aujourd’hui on gagne et on produit un jeu plus attractif. Typiquement l’image parlante c’est hier soir après le match nul : mes joueuses étaient frustrées comme pas possible, car auraient pu gagner la rencontre. Il y a quelques années tout le monde aurait ravie de ce résultat. C’est que notre niveau a augmenté, tout comme notre exigence, et on sait désormais ce que l’on vaut.  

Je pense que le match d’hier nous l’avons dominé dans le football. J’ai été très content du contenu, de la construction, de la possession, de l’utilisation des espaces. Ça ça m’a vraiment plu. 

Qu’est-ce qu’il vous manqué justement pour prendre ces deux points supplémentaires, qui étaient tout proches ?

Le dernier geste, la dernière passe, sur les 20 derniers mètres de la fraîcheur. On a clairement senti qu’il y’avait eu un match avant. Je pense très sincèrement que si on joue les deux rencontres de manière inversées, à savoir d’abord la Géorgie puis la Lituanie, je suis convaincu que nous gagnons les deux. Mais avec 4 filles dans l’effectif de moins de 18 ans, et ce que j’ai vu sur le terrain, c’est malgré tout une belle satisfaction. C’est très prometteur pour l’avenir.

L’absence de Laura Miller, la capitaine, vous a beaucoup impacté ?

Les filles au milieu de terrain ont répondu présentes, mais ce qui aurait changé c’est qu’elle aurait apporté de l’impact et aurait apporté d’autres options dans les changements. Cela nous aurait permis de casser un peu plus leur agressivité. 

Vous avez parlé des jeunes, qui sont d’ailleurs à l’étranger, cela se ressent sur le niveau global ?

Il y a aujourd’hui un très beau mix entre joueuses locales et à l’étranger et pour nous c’est super. C’est vrai que d’avoir par exemple Caroline, Charlotte, Ana et Leila dans des structures pro, elles grandissent encore plus vite. Le niveau du championnat luxembourgeois a lui aussi augmenté, donc on en tire les bénéfices de partout.

La Géorgie et la Lituanie sont en plein championnat, alors qu’ici cela démarre tout juste, comment est-ce que vous allez aborder les matchs retours en novembre ?

C’est sûr que cela fait une grosse différence, elles sont en plein régime. Déjà sur ces deux matchs passés on l’a senti, mais ça risque de l’être encore plus en novembre car elles seront en fin de championnat. Leur sélectionneur aura les joueuses deux semaines non-stop en rassemblement pour se préparer contre nous, c’est un avantage considérable ! Mais ce ne sera pas une excuse pour nous. Nous allons continuer à travailler jusque-là. 

Les stades sont de plus en plus pleins lors de vos matchs, c’est une belle récompense et signe d’évolution j’imagine ?

C’est sûr, cela fait plaisir de voir l’engouement qu’il y a désormais au stade lorsque l’on joue à domicile. Et puis au-delà du nombre, ça me touche quand je reçois des messages de personnes avec qui j’ai peu de contacts, pour me dire que le jeu produit était beau à regarder et plaisant. Le travail de base et de fond fait depuis 3 ans commence à porter ses fruits. Les joueuses savent désormais ce que l’on attend d’elles et assimilent beaucoup plus rapidement les principes et schémas de jeu. On a travaillé avec un fil rouge stable pour en arriver là. Et j’ai vraiment vu le cap passé sur ce stage-là.

Je félicite mon staff et je tire mon chapeau à tout le groupe, on a senti une vraie équipe, une belle cohésion, une solidarité, où le collectif est vraiment passé avant les individualités.  

Betty Noël

Dernières nouvelles