Départs de Gerson et Thill : passer à autre chose

Seulement vingt-quatre heures après une victoire tout en maîtrise contre le Liechtenstein, un petit séisme a ébranlé la sélection nationale. L’information divulguée par nos confrères de l’Essentiel sur le départ de Gerson Rodrigues et Vincent Thill du groupe, en désaccord avec la politique de Luc Holtz. Une polémique dont se serait bien passée les Roud Léiwen, à vingt-quatre heures d’une rencontre cruciale face à la Bosnie.

Et pourtant, tout semblait bien se passer. Quatre-vingt-dix belles minutes, trois points, deux buts, et une superbe communion avec les spectateurs. L’impression que tous les voyants étaient au vert avant de se déplacer à Zenica, pour affronter la Bosnie de Miralem Panic et Edin Dzeko. Et pourtant… une journée après ce succès tout en maîtrise, une petite bombe est venue secouer la sélection nationale. Le départ de Gerson Rodrigues et Vincent Thill du rassemblement, alors qu’une seconde rencontre se profile pourtant. 

Questionné par le Quotidien, le sélectionneur a d’ailleurs apporté un certain lot de précisions. Si Vincent Thill a pris la décision de lui-même de quitter le groupe, le numéro 10 aurait lui été congédié par Luc Holtz, particulièrement déçu d’une absence d’efforts effectués à l’entraînement, encore une fois. Après avoir été mis sur le banc contre le Liechtenstein suite à une absence déjà de travail, Gerson Rodrigues n’aurait pas réagi positivement, malgré les propos répétés de son entraîneur en conférence de presse après la rencontre. « Je n’étais pas satisfait de son investissement à l’entraînement. J’ai estimé qu’il n’avait pas fait certains efforts. Ce genre de situations coûte de l’énergie à un coach ». Une usure qui s’est confirmée, donc, le lendemain de la rencontre, malgré un but marqué par Gerson, et le sentiment que les choses pouvaient aller en s’améliorant.

Pour ce qui est de Thill, la situation est un peu plus floue. Selon plusieurs sources, le milieu de terrain aurait été « lassé du management » de son sélectionneur. Faut-il voir en son remplacement à la mi-temps de la rencontre la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ? Ou la situation déjà compliquée avec ses deux frères a-t-elle fini par déboucher en une relation proche d’être irréconciliable ? Dur à dire.

Par contre, ce qui est peut être dit, c’est que l’attitude des deux joueurs est elle, particulièrement décevante. Alors que Gerson Rodrigues est coutumier des faits en club, on pensait, naïvement, que la sélection était l’exception qui confirmait la règle, et que l’investissement demeurerait irréprochable envers un entraîneur qui ne l’avait jamais lâché, quand bien même son temps de jeu ailleurs que chez les Roud Léiwen pouvait souvent être famélique. Et on ne peut aussi que sourire devant un joueur critiquant des « passe-droits » pour certains, alors qu’il semble avoir été, pendant plusieurs années, l’un de ces principaux bénéficiaires. Quant à Vincent Thill, le départ sous la colère n’a jamais, et ne sera jamais la bonne réponse à un désaccord. La sélection, doit on le rappeler, est un honneur, et bon gré mal gré, se doit d’être défendu. Alors que jamais dans l’histoire, l’amour entre supporters et joueurs n’a semblé aussi forte au Grand-Duché, le timing de ce coup de sang est particulièrement déplorable, et dénonce un excès d’individualisme à un moment crucial où l’unité se devait d’être de rigueur avant un match crucial face à la Bosnie.

Sur ce sujet, nul besoin de bien développer beaucoup plus. On pourra ressentir de la frustration, des regrets, et de la déception. Mais plutôt que de s’attarder sur cette décision de ne pas donner l’intégralité pour sa sélection, focalisons nous sur le reste du groupe qui, demain, peut réussir un très bon coup. La polyvalence de nombreux joueurs de l’effectif associé à un talent certain sur toutes les lignes nous permet de croire en un joli coup sur la pelouse d’une nation en nette déliquescence ces derniers temps. L’élan positif, après un premier succès depuis un certain temps ne doit pas être dévalué par cette affaire. Et, qu’on se le dise bien : ils ne seront pas grand monde, au Grand-Duché, à repenser aux deux frondeurs, en cas de beau résultat à Zenica.

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