Le weekend dernier, Gianluigi « Gigi » Pitisci a mis le FC Luxembourg City sur les bons rails pour cueillir sa première victoire de la saison face à l’Etzella Ettelbrück. Exclu en fin de match, il en gardera néanmoins un souvenir doux-amer. Cette situation hors du commun cadre bien avec ce joueur et son parcours hors du commun, qui l’a mené jusqu’en Italie et qui fait qu’il est aujourd’hui en concurrence avec son petit frère dans le milieu de terrain de Luxembourg City. À la découverte d’un joueur qui ne craint pas d’élargir sa zone de confort.
Vous êtes un peu passé par toutes les émotions lors du match contre Ettelbrück. Vous marquez, vous gagnez votre premier match, mais vous devez prendre votre douche avant tout le monde. Quel sentiment domine à la fin du match ?
Cette victoire, on l’a attendue longtemps, mais elle est arrivée. J’ai ressenti de l’euphorie, puis une toute grande déception au moment de l’exclusion. Mais, c’est quand même le positif que je garde à l’esprit.
Qu’est-ce que vous avez fait de différent contre l’Etzella par rapport aux autres matchs ?
On a été davantage solidaires. On a fait plus de courses et on a limité le nombre d’erreurs individuelles. Ça a fait toute la différence. Il y a des matchs lors desquels on a gâché des
occasions parce qu’il n’y avait pas la course nécessaire qui aurait fait la différence.
Ce que vous me racontez, est-ce que ce n’est pas le pêché typique d’une équipe promue qui n’avait pas besoin de mettre une telle intensité pour gagner ses matchs la saison dernière ?
Il y a peut-être un peu de ça, mais ce n’est certainement pas la raison principale. Une bonne partie des joueurs de l’effectif n’a pas connu la D1 l’année dernière. Je pense que c’est plutôt un manque d’automatismes. Et puis, on n’est pas épargné par les blessures non plus.
Évoquons votre parcours personnel. Vous avez pas mal bourlingué pour votre jeune âge. Luxembourg, Belgique, France, Italie …
J’ai commencé à jouer à Arlon. Le premier centre de formation que j’ai connu, c’était à Virton. Puis j’ai fait Seraing et enfin, j’ai terminé ma formation à Sedan. Une fois que j’ai eu 15 ans, j’ai signé mon premier contrat à Pétange. J’ai joué mes premières minutes à l’âge de 16 ans sous le coach Carlos Fangueiro. Puis il y a eu le covid au moment où j’ai été prêté à Canach en PH et je n’ai pas su jouer. J’ai retenté l’aventure en PH l’année d’après à Wasserbillig. C’était une bonne expérience pour moi, mais les résultats ne suivaient pas (n.d.l.r. Mertert Wasserbillig termine la saison bon dernier avec 11 points). J’ai donc décidé de tenter ma chance à l’étranger et j’ai signé à l’US Arce en cinquième division italienne. Ça a été une grande expérience. J’ai beaucoup appris au niveau tactique et technique. C’est un autre monde. Je suis ensuite revenu à Pétange dans l’espoir de m’imposer en BGL Ligue, mais je n’ai pas vraiment reçu ma chance. Alors, il était temps que je fasse un petit pas en arrière pour prouver ma valeur, prendre plus de responsabilités et me faire plus respecter avec comme but de retourner en BGL Ligue la saison prochaine.
La première saison où vous obtenez un temps de jeu régulier, c’est la saison cauchemardesque à Mertert-Wasserbillig. Est-ce qu’aujourd’hui, c’est un transfert que vous regrettez ?
Non. Il y a aussi du positif à en retirer. J’ai appris à évoluer dans une équipe qui perd. Quand on gagne, tout va bien dans le meilleur des mondes. L’ambiance est bonne, tout le monde est motivé. Mais, quand on perd, il faut beaucoup de résilience et pour moi, il fallait ajouter dans l’équation que j’habitais en Belgique et que, jusqu’à Wasserbillig, la route était quand même longue. J’ai vraiment beaucoup appris, mais arrivé à la mi-saison, j’ai senti que c’était le moment de changer d’air.
C’est donc à ce moment-là que vous arrivez en Italie, à l’US Arce. Maîtrisiez-vous la langue à votre arrivée ?
Je le pensais, mais quand je suis arrivé là-bas, j’ai remarqué que … non (rires). Je comprenais très bien l’italien, par contre pour le parler, j’ai mis un mois à me sentir à l’aise.
Est-ce que vous avez connu la joie de marquer lors de votre passage en Italie ?
Non, malheureusement. J’ai donné des assists, mais je n’y ai pas marqué. Ce n’est pas ma qualité première.
Pourtant, à l’heure actuelle, vous êtes meilleur buteur de Luxembourg City…
(Rires) Oui, pour le moment, c’est vrai. Je ne sais pas si je dois espérer le rester le plus longtemps possible ou pas (rires). J’espère quand même que nos attaquants vont trouver le chemin des filets le plus rapidement possible.
« La concurrence nous booste depuis tout jeune. »
Le weekend prochain, vous ne pourrez pas augmenter votre nombre de buts. Mais ce n’est pas pour ça qu’il n’y aura pas de Pitisci sur la feuille de match…
Oui, j’ai la chance de jouer dans la même équipe que mon petit frère Matteo. Il était, lui aussi, à Pétange et on ne pensait pas qu’il aurait du temps de jeu. J’ai proposé son nom au vice-président. Le profil de mon frère l’a immédiatement intéressé. Il va essayer au fur et à mesure de l’année à s’imposer dans l’effectif. Pour l’instant, il fait tous les entraînements avec l’équipe première. J’espère qu’il va être le plus vite possible dans les 16.
Si je ne me trompe pas, c’est votre concurrent direct. Est-ce que ce n’est pas une situation compliquée, la concurrence entre deux frères ?
On n’évolue pas tout à fait à la même position. C’est plutôt un 10. Moi, je suis plutôt un 6. Il est plus technique que moi et il joue beaucoup à l’instinct. Moi, par contre je suis plus dans la réflexion et l’analyse, même si j’ai aussi une bonne vista. Mais, c’est vrai que selon si on évolue en 3-5-2 ou en 4-3-3, on peut devenir concurrent. Cela nous booste depuis qu’on est tout jeune, quand on jouait dans le jardin à qui tirait le mieux, jonglait le plus … C’est ce qui nous a toujours poussé à travailler.
Est-ce que vous vous fixez des objectifs de nombre de buts et d’assists cette saison ?
Un chiffre concret, non. Maintenant des objectifs individuels, oui, je m’en fixe. Mais, ce qui compte avant tout ,c’est ce que je peux apporter à l’équipe. Notre objectif à tous, c’est que le club se maintienne.
Andy Foyen
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