Depuis quand le golf de Clervaux existe-t-il ?
Martine Malecki, manager du golf : sa création remonte à 1989, avec les premières ébauches, la planification et l’acquisition des terrains. En 1992, la société du golf de Clervaux a été créée pour amener des capitaux supplémentaires et développer des infrastructures comme le club-house, qui n’était pas comme ça au début et qui a été agrandi en 2010. Le week-end des 8, 9 et 10 juillet, nous fêterons le jubilé, 30e anniversaire de la création de la société du golf.
Quelles sont les grandes étapes qui ont marqué l’histoire de ce golf ?
La création, évidemment… Pour situer le contexte, nous sommes une région touristique liée à la nature, située entre deux parcs naturels, l’Our et la Haute-Sûre, il existait déjà de l’hébergement hôtelier dans le centre de Clervaux, à 2 km d’ici, où nous sommes sur les hauteurs, avec le point culminant quasiment le plus élevé du Luxembourg, à 500 m ; l’idée était de se demander quelle activité supplémentaire nous pourrions proposer en dehors de la randonnée, du vélo, du VTT, afin de rendre la région attractive en allant chercher une autre type de clientèle. On reste dans du sport outdoor, dans la nature. Sur consultation des hôteliers de la région, l’initiative a été prise de créer ce golf, le secteur était alors en plein essor. C’était le bon virage à prendre à ce moment-là.
Par la suite, le club-house était plutôt réservé pour les joueurs et les membres. Un besoin s’est fait sentir pour des rencontres nationales ou internationales, des championnats. Clervaux a par exemple reçu plusieurs fois les championnats internationaux dames et messieurs amateurs. Il y a donc eu un besoin de proposer de la restauration plus professionnelle et de l’hébergement. Ça s’est fait au fur et à mesure. On a créé huit chambres sur place dans un premier temps, au niveau du club-house. En 2010, on a procédé à l’extension du restaurant avec une deuxième salle et le nombre de chambres d’hôtel est passé de 8 à 23. La troisième grande étape est la création du centre national de golf en 2015, en coopération avec la Fédération luxembourgeoise de golf et le ministère des Sports. Le cadre nous demandait d’améliorer les structures, donc on a refait le practice entièrement, avec des greens cibles ; en contrepartie, le golf est mis à disposition de la Fédération pour leurs entraînements de cadres ou de jeunes espoirs.
Quelle est votre clientèle ? Est-elle essentiellement luxembourgeoise ou recevez-vous également des étrangers ?
Nous sommes au carrefour de trois pays du point de vue de notre situation géographique, donc notre clientèle cible est composée de Hollandais, de Belges, d’Allemands aussi, mais nettement moins ; des Luxembourgeois viennent plutôt en journalier ou très court week-end. Le plus gros de la clientèle touristique vient des Pays-Bas et de Belgique.
Comment vous adaptez-vous à la concurrence des golfs de Belenhaff, Kikokua ou du golf Grand-Ducal ?
Nous proposons des tarifications et des cotisations avantageuses pour nous ouvrir à un plus grand public. Nous faisons tout pour susciter l’intérêt de la population locale et de la Grande Région pour ce sport, en sachant que le marché arrive à saturation depuis plusieurs années. Nous recevons également des subventions de la Fédération pour organiser des trainings juniors, des entraînements collectifs à un prix modéré, pour notamment casser cette image de sport élitiste.
Vous êtes malgré tout en contact avec les autres golfs ou est-ce plutôt « chacun de son côté » ?
Chaque golf au Luxembourg a sa spécificité, que ce soit au niveau des terrains ou de son type de clientèle, de sa politique ou de sa stratégie commerciale. On ne peut pas non plus comparer un golf proche d’un centre-ville avec un autre plus excentré, dans une région campagnarde ; ce ne sont pas les mêmes objectifs. Étant une zone moins peuplée dans le nord du Luxembourg, nous avons un but touristique, on est un club ouvert, on peut aussi accueillir des joueurs journaliers ou en courts séjours (ou week-end prolongé), ce qui n’est pas forcément le cas dans les autres clubs. Par exemple, le golf Grand-Ducal est très fermé et très élitiste. En ce qui nous concerne, dans notre politique de renforcement de l’ouverture au grand public, notre objectif est de rendre ce sport accessible à tous.
Avez-vous plutôt des joueurs réguliers fidélisés ou des joueurs récréatifs, qui viennent également ici pour faire du tourisme ?
Nous avons 420 membres environ, avec quelques fluctuations de temps en temps. On est le plus petit club du Luxembourg sur ce critère, ce qui nous permet d’avoir des disponibilités au niveau des départs, justement pour la clientèle externe.
Au-delà du golf, quels types de prestations propose le lieu ?
Sur place, nous avons donc de l’hôtellerie et de la restauration, ce qui est un des grands atouts du golf de Clervaux. Même en Belgique, les structures qui ont de l’hôtellerie sur site sont très rares. Le cadre est également magnifique pour d’autres événements, hors compétitions : team buildings, formations, séminaires, réunions familiales, mariages, baptêmes, etc. C’est très diversifié.
Quels sont les perspectives d’évolution, les projets dans les années à venir ?
Nous allons faire de nouveaux investissements au niveau des terrains. Il y en a déjà eu ces dernières années. En 2020, on a équipé le terrain d’un système d’alerte orage qui se déclenche automatiquement lorsqu’il y a un phénomène dans un rayon de 10 km, pour la sécurité des joueurs ; une alarme les prévient et ils reviennent au club-house pour se mettre à l’abri.
On a également aménagé les chemins entre les trous parce que les passages n’étaient pas forcément évidents. On a amélioré la qualité du terrain. On a aussi fait le choix de partir sur une gestion ecofriendly, donc sans produits phytosanitaires, et ce depuis 2017. On opère une transition au fur et à mesure, ce qui implique d’autres méthodes d’entretien. Nous avons travaillé à la réfection d’un étang réservoir d’eau pour récupérer les pluies, au trou numéro 11. On se sert le plus possible des éléments naturels, notamment pour l’arrosage des greens et des départs.
Cette année, nous avons signé une convention avec le parc naturel de l’Our sur un projet de coopération pour préserver la biodiversité et le microcosme local. On intègre des parties fleuries avec des espèces sauvages, on complète avec des plantations d’arbustes régionaux, on effectue des fauchages tardifs ou très tardifs, on garde même des zones sans fauchage du tout pour laisser la nature se développer.
On aimerait aussi ramener le 18e trou un peu plus près du club-house, mais cela prend du temps. Il y a déjà eu plusieurs tentatives de négociation de rachats de terrains, mais il s’agit d’un dossier compliqué, qui n’est pas conclu à ce jour. La discussion est en cours.
Donnez-vous des cours ? À quel type de public s’adressent-ils ?
À tous les publics ! Nous avons des sessions spécifiques d’entraînement pour les juniors (de tous niveaux et tous âges, en sachant que 6-7 ans est l’âge minimum pour débuter). L’âge maximum, il n’y en a pas ! Notre plus ancien membre a 90 ans ! Notre vétéran en compétition, qui cherche cette année à battre son record de participation en atteignant son 1000e tournoi, a 88 ans. Il n’y a pas de limite. Et ça montre que cela entretient le corps et l’esprit !
Il y a des cours collectifs pour adultes, pour le perfectionnement du jeu. On peut le faire en individuel. Nous proposons des stages sur deux ou trois jours, organisés pendant les vacances scolaires pour les jeunes.
La FLG propose aussi des stages de perfectionnement avec des professionnels du golf sur différents thèmes, et des mises en conditions réelles sur le parcours.
Pour tout ce qui est team buildings, on s’adresse plutôt à des joueurs débutants qui souhaitent découvrir la pratique du golf, nous proposons donc des initiations de 3 h ou de 2 h.
Comment se déroule l’organisation des compétitions ?
Nous avons une compétition quasiment tous les deux jours : le lundi on a le seniors day, le mercredi le men’s day une fois tous les quinze jours, le jeudi le ladies day, et le samedi une compétition sponsorisée par des sociétés. Et à part ça, on organise des compétitions privées pour des sociétés, des banques, des assurances ou d’autres entreprises.
Comment résumeriez-vous l’identité du golf de Clervaux ?
C’est un golf ouvert à tous, accessible à toute personne intéressée pour jouer, de 6 à plus de 90 ans ! Un golf familial, avec des tas de formules de jeu proposées (en équipe, en individuel), très convivial et amical. Un golf chaleureux !
Que diriez-vous à un golfeur pour le convaincre de venir à Clervaux ?
L’accueil est formidable, c’est souvent ce que l’on nous fait comme retour. La qualité du terrain en ce moment est superbe. Le paysage et les panoramas, je dirais objectivement que ce sont les plus beaux du Luxembourg. Il y a en plus une très bonne ambiance au sein du club, une dynamique se crée entre les anciens et les nouveaux, des innovations sont lancées au niveau des formules de jeu et des tournois. On a une très belle émulation intergénérationnelle !
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