Entretien sans langue de bois avec l’un des piliers du Progrès Niederkorn qui fait son auto-critique concernant la première partie de saison, mais qui n’oublie pas que le dénouement approche et qu’il est encore possible d’aller décrocher de belles choses d’ici la fin de l’exercice 2024-2025.
Hamadou, le Progrès va mieux depuis quelques semaines, comment est-ce que le groupe se sent après cette nouvelle victoire obtenue face à Strassen ?
Le groupe se sent bien, nous sommes heureux de la spirale positive dans laquelle on est actuellement. Après, c’est vrai qu’on n’était pas où on devait être sportivement parlant. Il y a toujours eu une très bonne ambiance au sein du groupe, mais ça ne passait pas sur le terrain. Aujourd’hui, on est à la lutte mais rien n’est fait, il reste encore beaucoup de matchs. On sait qu’on n’a pas de marge de manœuvre et qu’une défaite peut nous remettre dans le trou.
Qu’est-ce qui faisait que cela fonctionnait moins bien sur la première partie de saison ?
Peut-être qu’on ne faisait plus certaines courses qu’on faisait avant, on manquait peut-être parfois d’un peu de réussite, un poteau, un penalty pas sifflé… Et on était trop friables défensivement, on n’était vraiment pas à notre niveau, moi le premier.
En parlant de la défense, on sait que c’était une des forces du Progrès et on a l’impression qu’on la retrouve petit à petit …
Oui ça va mieux depuis quelques semaines c’est vrai. Après en première partie de saison, on a eu beaucoup de blessures entre Vincent Peugnet qui était absent 3 mois, Alen Agovic 2 mois, moi 5 semaines, le tout combiné à des suspensions… On a très rarement pu compter sur une équipe type au grand complet. Depuis quelques semaines, on a récupéré tout le monde à l’entrainement, donc les choix sont plus durs à faire pour le staff, qui ne peut en prendre que 18 chaque week-end.
Est-ce que le fait que tout le monde soit de retour augmente un peu la concurrence et pousse à donner encore un peu plus ?
Ouais ça tire tout le monde vers le haut car on est des compétiteurs. On est aussi des êtres humains et on lit ce qui se dit dans la presse et ce que tout le monde pense de nous. On sait qu’on n’était pas à notre place, on a un peu d’amour-propre et c’est nous qui sommes sur le terrain et qui pouvons changer les choses. On a tous envie de laisser une bonne image de nous au club, donc on a remis le bleu de chauffe pour aller chercher des résultats plus positifs qu’auparavant.
Même si ça va mieux en championnat, le seul moyen d’aller chercher un titre cette saison passera par la coupe, dont vous êtes d’ailleurs tenant du titre. Est-ce l’objectif numéro 1 sur la fin de saison ?
L’objectif numéro 1 reste de finir le plus haut possible en championnat, car notre gagne pain c’est le championnat. Si on peut aller titiller Dudelange ou consolider une place qui nous permettra d’être européen, on va le faire. Évidemment que la coupe reste un objectif, encore plus car nous sommes tenants du titre, mais on va avoir un déplacement très compliqué à Wiltz. Après si on passe, il y aura un potentiel derby en 1/2 ou un gros match contre Pétange, donc le chemin est encore très long. Le plus important reste de se qualifier en Europe en championnat.
En parlant du championnat, est-ce que l’expérience et l’habitude de jouer le haut de tableau peut faire la différence alors que le sprint final est désormais lancé ?
Très clairement ! Je le disais encore ce matin avec certains au sein du vestiaire, je pense qu’on a l’équipe avec le plus de joueurs d’expérience du haut niveau dans des championnats étrangers au sein du championnat. Que ça soit Lars Gerson, Jonathan Schmid, Sofiane Daham, Omar Natami ou moi, on a beaucoup de joueurs qui ont joué à l’étranger et qui ont ce vécu, et c’est le moment parfait pour que tout ça nous serve car la saison se joue maintenant.
Le Progrès avait du mal face aux gros cette saison (3 nuls 3 défaites) et vous venez d’enchainer 2 victoires consécutives face à des concurrents directs : quel a été le déclic et sur quoi vous êtes vous appuyé pour aller chercher ses succès ?
On s’est appuyé sur les valeurs qui font notre force : être méchants dans le bon sens du terme, durs, appliqués, combatifs, ne rien laisser à l’adversaire. On savait que Strassen et le Racing étaient d’excellentes équipes, mais il fallait casser cette mauvaise série face aux concurrents directs, car ce n’est pas possible pour un club comme Niederkorn de ne pas réussir à battre des équipes du haut de tableau sur autant de rencontres. On a fait en sorte que ça tourne de notre côté et je suis satisfait. La victoire du week-end passé contre Strassen (1-0) a été difficile, mais si tu me dis avant le match qu’on va gagner 1-0 en souffrant, je signe de suite. On a été costaud défensivement et même s’ils ont eu des situations, on n’était pas non plus retranchés dans notre camp toute la rencontre.
Cette dynamique s’inscrit aussi dans le cadre du changement d’entraineur. Qu’est-ce qui a changé depuis que Sam et Vivian sont à la tête de l’équipe ?
On le sait tous, mais quand il y a un nouveau coach qui arrive, il y a un électrochoc pour la plupart des joueurs, et tout le monde se remet au diapason. Sam et Vivian ont apporté du plaisir et de la confiance à certains. Après, il y en a qui pensaient peut-être qu’avec Jeff, les consignes ne passaient plus trop, mais je ne suis pas trop d’accord avec ça.
En parlant de nouveautés, il y a eu l’arrivée de Lars Gerson derrière en hiver. Comment ça se passe avec lui, sachant qu’il y a une grosse concurrence désormais puisque Peugnet est également présent.
Ça se passe super bien avec Lars depuis son arrivée. Humainement c’est quelqu’un de top et il nous apporte énormément du haut de toute l’expérience qu’il a. C’est un très bon joueur de football, on le voit parfaitement. Il apporte beaucoup de calme et de sérénité et son franc-parler aide aussi le groupe au quotidien. Il s’est déjà super bien intégré et il n’hésite pas à beaucoup motiver et parler aux jeunes. En bref, son arrivée a vraiment fait du bien.
On t’a vu costaud sur les dernières rencontres, comment juges-tu ta saison d’un point de vue personnel, et quels sont tes objectifs à court terme ?
Je dirai que ma saison est en demie teinte, car il y a eu des blessures. Je me suis blessé au début de saison puis je suis revenu contre Differdange un peu fatigué et derrière je me suis reblessé à l’ischio… Je ne me suis jamais senti à 100% cette saison et je pense que ça fait défaut car je suis censé apporter un plus à l’équipe derrière. Pareil pour Vincent qui a été blessé longtemps. Mais ça commence à aller mieux et c’est un peu au meilleur des moments car on juge un joueur souvent sur son début et sa fin de saison, en occultant parfois un peu ce qui se passe au milieu. J’espère que je vais finir en boulet de canon ! Et après concernant les objectifs, on va essayer de finir le plus haut possible et championnat, et de gagner une nouvelle fois la coupe.
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