Premièrement les 5 défaites du week-end dernier s’expliquent en partie par un facteur trivial mais qu’il est important de rappeler : la qualité des adversaires.
Des adversaires coriaces
Car comme le confirme par exemple le coach de Kaerjeng Zoran Radojevic qui a affronté le Motor : « On savait que le Motor était une équipe très solide et que cela allait être compliqué, c’est sûr que ce n’est pas la même équipe qu’il y a 2-3 ans qui jouait la champions league mais ils sont quand même motivés pour gagner cette European Cup » ou encore Adrian Stot, coach d’Esch, qui a fait face aux féroïens de VIF : « Nos adversaires jouaient très bien et ils avaient un joueur hors norme capable de marquer de 12-13 mètres avec une énorme puissance de tir ». Forcément, la tâche est rendue d’emblée plus compliquée dans ces conditions.
Au global, les clubs luxembourgeois n’ont pas à rougir de ces éliminations pour Esch et Differdange et de cette défaite pour Kaerjeng (qui jouera son retour samedi prochain) face à des adversaires supposés plus forts, en témoigne la satisfaction de Adrian Stot : « On a réalisé deux matchs très corrects, qui sont encourageants pour les matchs à venir car nos prochains adversaires sont les équipes du haut de classement. Il y a eu des améliorations en attaque, en défense, en contre-attaque » explique le tacticien avant de reprendre :
« Défensivement on a été agressif et on a bien réussi à être à deux côté ballon ce qui est un grand pas vers l’avant. Pour l’attaque, on a trouvé des solutions samedi, dimanche cela a été un peu plus dur mais globalement je suis satisfait de ce que nous avons produit comme jeu ».
Il n’en demeure pas moins que les performances des équipes luxembourgeoises n’ont pas été parfaites, pour différentes raisons. Radojevic considère que « son équipe a trop respecté son prestigieux adversaire et n’a pas réussi à mettre son jeu en place », tandis qu’Adrian Stot considère « que l’arbitrage ne les a pas forcément aidés et qu’il a manqué d’un peu de sang froid à son équipe dans les moments clés. »
Un handball toujours amateur
Une fois ce constat fait, la question que l’on est en droit de se poser est : Pourquoi le handball luxembourgeois peine à confirmer les attentes placées en lui il y a quelques années déjà avec des performances remarquées sur la scène européenne et des parcours remarquable lors de ces tours de qualification à l’Euro Cup ?
Et une partie de la réponse se trouve, comme dans de nombreux autres sports pratiqués au Grand-Duché, dans la non-professionnalisation du handball luxembourgeois. Car, comme le confie le coach Radojevic : « Il faut que les joueurs travaillent un peu moins et deviennent semi-professionnels car sinon ils n’auront pas le temps et l’énergie pour faire les entrainements car certains ont des métiers manuels en plus de tout cela ». Et une potentielle solution pourrait être la remise en place d’une Benelux league ou à minima d’une Benelux Cup qui permettrait aux clubs de progresser plus et plus vite.
L’idée d’une compétition made in Benelux
En effet, l’idée d’évoluer contre des équipes professionnelles de haut niveau semble être pertinente et elle est d’ailleurs validée par les deux coachs interrogés. Selon Radojevic : « Les matchs internationaux sont toujours les bienvenus pour progresser. Je pense que les clubs essaient de s’améliorer mais c’est difficile sans argent. Je pense que cette Benelux league serait une bonne chose pour les clubs. Je pense que ce genre de matchs et compétitions pourraient aider à progresser, il faut juste les mettre en place », et même son de cloche pour coach Stot : « Quand on avait mis en place ces rencontres notamment contre les hollandais pendant deux ans, on a vu que l’équipe nationale a changé radicalement avec un résultat net et visible qui montrait une réelle amélioration » affirme le technicien avant de reprendre : « Mais il reste toujours le probleme financier, des déplacements. Si on veut vraiment un championnat Benelux ça va être compliqué… Peut-être qu’il faudrait réessayer mais je me rappelle que cela avait été difficile à mettre en place mais très productif d’un point de vue sportif pour nos joueurs. Quand tu as des rencontres de haut niveau chaque week-end c’est sûr que tu ne peux que progresser ».
On peut noter également que les coachs parlent des problématiques financières et de la complexité des déplacements pour des amateurs. Les solutions semblent exister, comme devenir semi-professionnels comme le mentionne coach Radojevic, mais restent compliquées à mettre en place. Pour le moment.
Boris Saint-Jalmes
Mental Médias SARL
15 Rue Emile Mark
L-4620 Differdange LUXEMBOURG
m : moien@mental.lu