C’est un immense joueur qui débarque dans le championnat luxembourgeois en la personne d’Igor Anić, ancien international français ayant été champion du monde, champion d’europe et vainqueur de la ligue des champions. Rien que ça. Le colosse franco-bosniaque a accepté de répondre à quelques questions pour en savoir un peu plus sur les dessous de son arrivée à Differdange et pour en apprendre un peu plus sur lui.
Au moment d’évoquer les raisons de son arrivée aux Red Boys, Igor Anić joue franc-jeu : son arrivée au Luxembourg n’était, au départ, pas liée au handball : « Je suis venu avec ma famille au Luxembourg mais pas pour le handball dans un premier temps. J’ai passé deux ans au Japon avec ma famille, sauf que le championnat se termine fin mars là-bas donc je suis rentré en France en cours de saison et en revenant de l’étranger donc je suis resté sans club. Je donc décidé de rentrer dans le Sud de la France pour voir mes parents en attendant une potentielle opportunité qui pourrait arriver pour la saison prochaine. Le temps passant et aucune opportunité ne se présentant, on a décidé de s’installer au Luxembourg car mon petit frère y jouait et vivait là-bas, on s’est dit que c’était un bon endroit pour y vivre et construire un futur ici. Cela permettait d’allier la famille et le handball par conséquent puisque j’ai inscrit mes enfants au handball et j’ai pu croiser l’équipe sénior et les voir s’entrainer. J’ai donc rencontré des joueurs contre qui j’avais déjà joué par le passé y compris le coach et j’ai tenté ma chance en proposant mon aide pour voir s’ils pouvaient être intéressés et finalement ça s’est fait comme ça » raconte l’ancien international français.
Le plaisir, tout simplement
Et évidemment, à 36 ans on commence à réfléchir à la fin de sa carrière, même si le joueur n’est pas encore fixé là-dessus : « Aujourd’hui j’ai 36 ans, mon contrat va jusqu’à la fin de la saison où j’aurai donc 37 ans… C’est dur de dire si ça sera ma dernière saison, de savoir si je voudrai continuer, si le club voudra que je continue. Il y a pas mal de paramètres qui rentrent en compte et aujourd’hui ce n’est pas une question à laquelle je peux répondre ».
Pour ce qui est de l’après carrière, l’ancien champion du monde a pour le coup les idées plus claires : « Concernant l’après carrière, je ne cherche pas forcément à avoir une voie classique pour avoir un travail et une rentrée d’argent. Je suis un électron libre et je suis un artiste, j’ai beaucoup d’idées et de passion et dans l’idéal j’aimerai pouvoir continuer à vivre de mes passions comme je l’ai fait avec le handball, et de monétiser mes passions. Je suis quelqu’un de très manuel et créatif donc j’ai pleins de projets en parallèle. L’idéal serait donc d’ouvrir mon entreprise au Luxembourg et pouvoir travailler et vendre mes designs, mes idées et autres créations. Mais je n’ai pas forcément envie d’emprunter la voie du handball, je ne ferme pas la porte mais pour le moment je suis dans d’autres projets ».
Concernant son rôle au sein de l’effectif et l’intégration au collectif, tout se passe pour le mieux pour le franco-bosniaque : « Quand on joue et s’entraine bien, on prend forcément du plaisir surtout quand on est dans groupe comme celui du Red Boys où il y a une bonne ambiance, donc on s’entend bien. Après je veux toujours être compétitif, donc je me donne évidemment au maximum, que je doive jouer 5 ou 50 minutes, je donnerai tout car je reste un compétiteur. Le tout en prenant du plaisir. Certes je n’ai plus 20 ans mais j’ai une certaine expérience que j’espère pouvoir apporter à ce groupe qui fonctionne déjà bien. J’ai aussi envie de transmettre cette passion du handball à mes enfants, qu’ils puissent voir leur papa évoluer à un bon niveau, en me donnant à fond et leur montrer l’abnégation qu’il faut pour être un joueur professionnel » explique-t-il avant de rebondir sur le sentiment qu’il a par rapport au nouveau groupe dont il fait partie depuis peu : « J’ai eu de très bonnes premières sensations avec le groupe, j’ai été super bien accueilli, le groupe vit bien. On travaille bien. Je connaissais également quelques joueurs que j’avais déjà affrontés par le passé comme évoqué précédemment donc ça facilite aussi l’intégration ».
Des souvenirs plein la tête
Vient forcément le moment d’évoquer les bons souvenirs, et il y en a un sacré nombre. Mais au moment d’en faire ressortir un seul, Igor hésite puis finit par trancher : « C’est vraiment difficile car chaque titre est spécial, est différent… Mais si je devais en sortir un, je dirais que c’est le titre de ligue des champions avec Kiel en 2010 car c’était la première édition du final four, où on jouait dans une salle de 20000 personnes. On est mené de 5-6 buts en finale contre Barcelone et ce n’est pas forcément bien engagé pour nous. Finalement le coach décide de faire rentrer ceux qui ont un peu moins joué la veille, dont je fais partie, et on grignote notre retard pour l’emporter de 2 buts donc c’était incroyable. C’est mon premier titre majeur donc ça aura toujours une saveur particulière pour moi-même si évidemment les titres de champion du monde et d’Europe avec l’équipe de France étaient exceptionnels aussi ».
Evidemment, on ne peut occulter ces titres en équipe de France qui viennent naturellement dans la conversation. Au moment de les évoquer plus précisément et de savoir ce que ça fait que de faire partie d’une des plus grandes équipes de sport collectif de l’histoire, l’imposant pivot se montre très humble et également assez détaché de tout cela : « Pour être honnête, ce n’est pas quelque chose auquel je réfléchis nécessairement. Forcément, quand on remporte ces titres, c’est tout simplement magique surtout pour moi qui ne l’ai vécu qu’une fois pour le championnat d’Europe et une fois pour le championnat du monde. Je suis conscient de la chance que j’ai eu de faire partie de cette équipe, d’avoir pu apporter ma pierre à l’édifice mais ce n’est pas quelque chose auquel je réfléchis plus que ça ».
Vient le moment de conclure et de savoir ce que l’on peut souhaiter pour la suite à quelqu’un qui a eu autant de succès par le passé : « Déjà de rester en bonne santé. A mon âge, tous les coups et toutes les chutes font plus mal qu’à 20 ans. Et puis pour le club, de soulever un titre ». Tout simplement
Boris Saint-Jalmes
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