Quel est l’état, à l’heure actuelle, de l’ING Night Marathon ? Êtes-vous confiant quant à la possibilité de pouvoir le maintenir à la date prévue, le 15 mai 2021 ?
Nous sommes à la mi-janvier aujourd’hui. Vous vous rappelez du monde il y a un an ? Personne n’avait entendu parler de coronavirus. Notre quotidien a été bouleversé et l’est encore aujourd’hui. Donc c’est très compliqué de se prononcer. On travaille sur quatre scénarios différents avec pour but de pouvoir maintenir le marathon à la date prévue, mais, en effet, un de ces quatre scénarios est de devoir annuler. Comme tout le monde, nous avançons semaine après semaine dans ce contexte difficile où personne ne sait réellement de quoi l’avenir sera fait.
Vous parlez de quatre scénarios différents. En quoi consistent-ils exactement, et quelles sont vos possibilités organisationnelles pour réussir à maintenir cet événement majeur du sport au Luxembourg à l’agenda ?
Il y a à l’heure actuelle énormément d’interrogations. Tout dépend de comment l’on pourra procéder, de l’avancement de la situation. Si assez de personnes ont reçu le vaccin d’ici mai, cela simplifiera énormément les choses, mais on ne peut pas le savoir aujourd’hui. Il est difficile de savoir quand la population sera vaccinée. On se demande aussi si l’on finira le marathon à l’intérieur, à l’extérieur… L’arrivée en intérieur ne sera possible que si assez de personnes ont reçu le vaccin. C’est réellement dur de se projeter.
Cette crise a affecté tous les sports, et on suppose qu’il en a été de même pour cette compétition. Avec l’annulation de la course en 2020, quelles seraient les conséquences d’une nouvelle année sans marathon ?
Je pense que s’il n’y a pas de marathon en 2021, alors celui de 2022 sera l’un des plus attendus et peuplés de l’histoire de cet événement ! Si nous ne pouvons pas le faire en mai, cela signifie que les marathons prévus en automne seront eux aussi dans une situation quasiment impossible. Si la pandémie n’est pas vaincue au mois de mai, il y aura encore des problèmes en octobre. Ce qui voudrait dire qu’en 2022, l’ING Night Marathon pourrait être le premier marathon depuis longtemps à avoir lieu… Je suis certain qu’à partir du moment où l’on pourra avoir à nouveau un marathon, les gens répondront présents et en nombre avec une grande envie de courir. Je n’ai jamais vu autant de gens faire du sport et courir que pendant le confinement. Cela montre bien l’engouement suscité par la course, et donc l’ING Night Marathon, 2021 ou 2022.
Quelle est votre date limite pour prendre une décision définitive sur la tenue ou non de la compétition ?
Vous savez, l’an dernier, en octobre, j’avais dit que ma deadline était en décembre. Aujourd’hui, je vous dis février-mars (rires). Il faut prendre les jours comme ils viennent, les uns après les autres, et s’adapter, comme tout le monde. Mon inquiétude est que l’on dépense beaucoup d’argent et que nous allons peut-être, au final, tout perdre. Mais cela vaut le coup de s’accrocher et essayer.
Pensez-vous que la vaccination soit nécessaire dans le cadre de l’organisation d’un événement comportant 17.000 personnes ? Considérez-vous cette vaccination comme obligatoire ?
Je pense que si l’on peut organiser un event comme celui-ci, il y aura sûrement certains protocoles à respecter. Comme pour certaines compagnies aériennes, l’obligation de détenir un « passeport vaccinal » ou un test PCR négatif semble probable. Mais, encore une fois, il est trop tôt pour le dire, et ça dépend des déclarations du ministre de la Santé qui, comme nous, travaille avec peu de visibilité et avance « day by day ».
Vous parlez de tests PCR. Sur un plan purement logistique, est-il possible de gérer les tests sur un nombre aussi grand de 17.000 personnes, deux à trois jours avant la course ?
On réussit à avoir 16 ou 17.000 personnes qui courent. On réussit à préparer une ville entière à l’organisation de cet événement massif. On réussit à préparer un parcours complexe et à accueillir des gens venus du monde entier au Luxembourg. Gérer les tests PCR serait, je pense, une des choses les plus simples !
Vous mentionnez aussi les ministères. Justement : êtes-vous en communication avec le gouvernement, le ministère des Sports ? Êtes-vous indépendant dans votre avancée ou travaillez-vous main dans la main ?
Nous travaillons étroitement ensemble. J’ai transmis nos différents scénarios au ministère de la Santé, dont j’attends encore la réponse, mais, clairement, le dialogue est présent et positif. Ce qui est certain, c’est que je ne peux pas organiser un marathon sans l’aval du gouvernement, que cela soit avec ou sans coronavirus. Nous travaillons toujours ensemble, c’est tout simplement la seule manière de réussir à élaborer un tel événement.
Les années précédentes ont montré une grande diversité en termes de nationalités participant à cette compétition. Pensez-vous qu’avec la crise actuelle, il sera encore possible d’avoir un panel aussi international, ou aura-t-on le droit à un ensemble de coureurs plus « locaux » ?
Il y aura sûrement, au vu de la situation, moins de nationalités cette année. En 2022, par contre, avec la pandémie sous contrôle, je pense que tout le monde reviendra. Je vois à quel point les gens aimeraient à nouveau voyager, je reçois tous les jours des e-mails de personnes des quatre coins du globe qui souhaiteraient participer à l’événement et qui demandent s’il aura bien lieu. Dès que l’opportunité se présentera à nouveau, les gens la saisiront. C’est dans l’essence du coureur d’aimer le voyage et la découverte.
L’ING Night Marathon repose énormément sur ses bénévoles, avec 1.300 d’entre eux en moyenne. Nous avons remarqué que la crise a causé une chute du nombre de bénévoles dans les fédérations, associations ou clubs. Êtes-vous dans une situation similaire ? Et à quel point les bénévoles sont-ils cruciaux pour le déroulement de cette course ?
Les bénévoles sont absolument cruciaux et indispensables. Sans eux, nous ne pouvons pas organiser un tel événement, c’est aussi simple que cela. Mais tout fonctionne ensemble. Les clubs ou associations génèrent des revenus grâce au marathon. Pour la pérennité de leurs activités respectives, ils sont évidemment dépendants de moyens financiers. Et le marathon est une formidable aubaine pour eux d’augmenter leurs budgets. Nous sommes tous dépendants les uns des autres. J’ai besoin d’eux pour assurer la bonne tenue de l’ING Night Marathon, et eux ont besoin de nous pour gagner de l’argent, qui leur permettra de continuer leur développement et leurs projets.
Dernière question : êtes-vous vous-même coureur ?
(Rires) Ça peut paraître surprenant pour un organisateur d’une telle course, mais non, pas réellement. Par contre, je suis un cycliste de montagne. C’est peut-être, paradoxalement, parce que je ne cours pas que l’ING Night Marathon est si différent d’autres marathons. La course commence la nuit, il y a une atmosphère vraiment spéciale et superbe, ce qui le distingue d’autres marathons à travers le monde.
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