Depuis quand jouez-vous au foot et comment est née cette passion ?
J’ai commencé à jouer au football à 7 ans. J’ai deux grands frères, je suis la seule fille… C’est venu comme ça. Eux ne jouent plus désormais et c’est moi qui suis encore sur le terrain ! La passion ne m’a jamais quittée depuis que j’ai chaussé les crampons.
Quel a été votre premier club ?
J’ai débuté au FC Munsbach à 7 ans et j’y suis resté jusqu’à 14 ans. À cet âge-là, on n’a plus le droit de jouer avec des garçons… J’ai alors arrêté deux ans parce que je n’avais pas envie de rejoindre une équipe de filles. J’ai finalement repris avec l’Entente WMG à 16 ans.
À partir de quand avez-vous su que vous alliez jouer à un niveau assez élevé ?
Pour moi, cela a toujours été un objectif de jouer assez haut tout en prenant du plaisir. Mais quand j’ai commencé, le football féminin n’était pas aussi développé qu’aujourd’hui, donc c’était difficile de se fixer de grands objectifs, ici, au Luxembourg. Par exemple, ça ne me disait pas trop de jouer pour la sélection. C’est quand Dan (Santos) est arrivé en 2020 que j’ai changé d’avis. Il m’a tout de suite appelée et ses idées m’ont plu. J’ai donc enfilé le maillot de la sélection à 25 ans.
Que retenez-vous de votre expérience à l’Entente WMG ?
C’était une très belle expérience. Je suis arrivée à 16 ans, j’y suis restée 10 ans. C’est comme une petite famille, avec beaucoup de copines. Lors de ma première saison, on jouait en deuxième division. On a même joué un match de barrage pour ne pas descendre en troisième division… Après, pas à pas, on a redressé la barre, on est montées en division 1, on est redescendues, on est remontées. On a vécu beaucoup de choses ensemble.
Quels sont les motifs qui vous ont poussée à signer au SC Bettembourg cet été ?
J’avais plusieurs options. J’ai parlé au coach, Olivier Gilson. Il m’a présenté sa vision, son plan et cela m’a bien plu. Le comité du club soutient également beaucoup l’équipe féminine. Il ne s’agissait pas d’un choix difficile à faire.
Vous avez été repositionnée en attaque, dans l’axe ou sur le côté, par le coach. Et cela vous réussit plutôt bien puisque vous en êtes à 8 buts et 4 passes décisives en 10 matchs disputés. Comment s’est passée cette reconversion ?
C’est bien pour moi parce que c’est mon vrai poste à la base. J’ai reculé pendant deux ans en défense, mais cela a créé un problème de confiance parce que je n’étais pas forcément à l’aise. Rejouer à mon poste désormais a reboosté ma confiance et cela se voit au niveau de mes performances.
Bettembourg est actuellement 2e à seulement 4 points du Racing. Pensez-vous qu’il soit possible d’aller les chercher ?
Cela va être difficile, mais on y croit toujours. C’était déjà notre objectif, dès le début de la saison, de les concurrencer pour le titre. Jusqu’ici, on a eu un peu de malchance, beaucoup de blessures, et notre groupe comporte un nombre important de nouvelles joueuses… Il faut être patientes. Mais on croit à la première place, même si ce sera dur.
Êtes-vous du genre à vous fixer des objectifs personnels ?
Oui, je suis comme ça, toujours. Cette année, mon principal but est de retrouver de la confiance, d’apporter de l’expérience à mon équipe, qui est assez jeune, et de l’aider à atteindre ses objectifs.
Et au niveau de vos stats ?
En début de saison, le coach a voulu parier avec moi que je mettrai 25 buts ! Ce sera dur à atteindre. Après, je ne cherche pas à marquer à tout prix, sur chaque situation. Je considère que les passes décisives ou que mon influence sur le jeu sont aussi importantes. L’essentiel c’est la victoire de toute façon, mes stats, c’est du bonus.
Votre repositionnement en club a un impact en sélection puisque vous avez également été repositionnée en attaque. Qu’est-ce que cela change pour vous ? Comment vous sentez-vous dans ce nouveau rôle ?
Pour l’instant, ça marche bien ! J’ai fait un seul match jusqu’ici en attaque, une quinzaine de minutes contre la Lituanie. Je me suis sentie bien. Il faut voir sur la durée désormais. On joue en amical contre Malte en février, j’espère que je pourrai me montrer.
Le niveau de la sélection augmente, avec des victoires probantes l’année dernière. Quel regard portez-vous sur cette évolution et sur l’avenir ?
Je remarque que le football féminin évolue et que cela se voit. On travaille toutes beaucoup et les gens ne s’en rendent pas forcément toujours compte. Les filles s’entraînent quatre à cinq fois par semaine et cela paie quand on regarde les résultats. Le staff fait aussi un très bon travail.
Le football féminin avance, doucement, mais sûrement. Les choses vont-elles assez vite selon vous ? Quels devraient être les dossiers prioritaires ?
Cela avance, mais on peut faire mieux et aller plus vite. Il faut commencer à compléter le travail en améliorant notamment l’organisation. Du côté des joueuses, on a montré que l’on était prêtes et que l’on bossait. Les instances sportives et les politiques doivent désormais suivre et nous soutenir davantage.
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