On pouvait voir les étoiles briller dans ses yeux. Jeudi dernier, lors de la cérémonie d’ouverture des World Games à Birmingham, en Alabama, aux Etats-Unis, Jenny Warling portait le drapeau luxembourgeois lors d’un tour de piste qu’elle n’est pas prête d’oublier. Et pour cause, la 5e karateka mondiale était la seule représentante du Grand-Duché lors de cette compétition internationale prestigieuse. « J’étais très fière de représenter mon pays. J’avais raté la qualification pour les derniers Jeux Olympiques, alors là j’en ai vraiment profité. Le stade était plein, le public acclamait les athlètes. C’était génial. Même si j’ai filé tout de suite après mon passage car j’attaquais la compétition dès le lendemain », raconte la combattante.
Un démarrage de feu
Une ambiance qui va la galvaniser. Elle entre dans le vif du sujet comme une tornade en ne faisant qu’une bouchée de la championne olympique en titre, la Bulgare Ivet Goranova, en s’imposant 5-1. Elle s’offre dans la foulée la numéro 2 mondiale, la Brésilienne Valeria Kumisaki, 1-0. A ce stade, elle sait déjà que la 2e place de sa poule, et donc la qualification pour la demi-finale, est assurée. Elle s’incline sur le troisième match contre la numéro 1 mondiale, Anzhelika Terliuga (4-1). « Je suis arrivée sur le tatami pour mon premier combat pas du tout nerveuse. Je me suis dit que, de toute façon, toutes les meilleures étaient là, alors autant en profiter. J’ai attaqué très fort. Même contre Anzhelika je mène 1-0 à un moment. »
Une demi-finale irrespirable
Arrive le moment plus crispant de la demi-finale contre la championne du monde, l’Egyptienne Ahlam Youssef. Le combat est équilibré, tendu, et se termine sur un match nul… les juges finissent malgré tout par donner la victoire à l’Egyptienne. Rageant, même si Jenny Warling comprend et accepte la décision : « C’est ok. On n’a pas fait grand-chose toutes les deux, on s’est beaucoup observé, on faisait attention car on a un bon démarrage toutes les deux. On attendait la faute de l’autre. Elle a bien défendu et bien réagi sur mes tentatives. » Pas le temps de souffler que la Luxembourgeoise retrouve l’Américaine Trinity Allen pour tenter de décrocher le bronze. « Il y a 0-0 pendant quasiment 2 minutes, je lui mettais pas mal de pression. Elle tente une jambe à un moment, je mets ma main en protection un peu trop tard, à moitié. Elle n’a pas le point au début, mais son coach demande la vidéo, et finalement ça passe… Après à 3-0, je suis obligée de prendre des risques pour rattraper le retard. » Elle s’incline finalement 6-0 et termine à une frustrante 4e place. Dans les conditions à prendre en compte, il y a le laps de temps très court entre les différentes phases de la compétition : « D’habitude il y a les combats de poule et après les finales un autre jour, là tout était concentré et je n’ai pas l’habitude. Entre les qualifications et la demie, on avait par exemple 1h30. C’est à la fois long et pas assez long, trop long pour ne pas refroidir en partie, pas assez pour vraiment récupérer. J’ai eu un peu de mal à gérer ça. »
Mais au final, Jenny Warling préfère retenir le positif de cette belle expérience : « L’organisation était parfaite, j’avais tout un encadrement avec moi, mes coachs, ma famille, le soutien du COSL. C’est un peu dommage de ne pas ramener une médaille à la maison, mais je ne regrette rien. »
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