Depuis la chute et la blessure de Marc Marquez lors du premier rendez-vous de Jerez en juillet dernier, le suspense battait son plein quant à l'identité du pilote qui allait succèder au Catalan. Et c'est finalement un nouvel espagnol qui a triomphé de l'adversité, en la personne du Majorquin Joan Mir. A cette occasion, il devient le quatrième pilote en provenance de la péninsule ibérique à décrocher le Graal, après Alex Crivillé, Marc Marquez et Jorge Lorenzo. A 23 ans, Joan Mir a donc décroché le deuxième titre de champion du monde de sa carrière après celui obtenu en Moto3 en 2017 au sein du team Leopard Racing.
L'histoire démarre en Red Bull Rookies Cup pour Joan Mir, avec deux saisons dans ce championnat qui révèle les talents du futur, il y termine vice-champion derrière Jorge Martin en 2014. C'est ensuite dans le CEV (championnat de vitesse espagnol) qu'il poursuit son apprentissage en 2015, année ou il obtient une wild-card pour remplacer le Japonais Hiroki Ono, blessé, chez Leopard Racing. Si sa première course en Moto3 en Australie se solde par un abandon après un accrochage avec John McPhee, le team luxembourgeois décide de lui accorder sa confiance pour la saison 2016. Aux côtés de Fabio Quartararo et Andrea Locatelli, il remporte sa première victoire dans la catégorie en Autriche, au coeur d'une saison compliquée pour l'équipe managée par Miodrag Kotur. En 2017, l'équipe retrouve la Honda qui avait fait son succès, et Joan Mir domine de la tête et des épaules le championnat, s'adjugeant 10 victoires et 13 podiums en 18 courses. Il termine avec 93 points d'avance sur Romano Fenati son dauphin.
Une seule saison de transition en Moto2
Après l'obtention du titre Moto3, Joan Mir change de catégorie pour rejoindre la Moto2. Au sein du Marc VDS Racing Team, il termine la saison avec quatre podiums (le premier en France), 155 points, et une sixième place au classement général. Au milieu de la saison, on apprend alors que le jeune espagnol rejoindra dès la saison suivante le MotoGP, et le team d'usine de Suzuki ou il signe un contrat de deux ans en remplacement de l'Italien Andrea Iannone.
Pour sa première saison en MotoGP au guidon de la GSX-RR, il réalise des performances plutôt correctes pour un rookie, avec une douzième place au classement général, malgré une absence lors de deux courses à la suite d'une chute. En 2020 alors que la pandémie de Covid-19 vient perturber le championnat du monde, il réalise un début de saison difficile, mais ses résultats vont grimper crescendo avec cinq podiums en sept courses (3 P2, 2 P3), ce qui lui permet de mener le championnat après dix courses, sans en avoir remporté une seule. Cette etrangeté sera réparée au GP d'Europe à Valence ou il s'impose pour la première fois en MotoGP devant son coéquipier Alex Rins. Une semaine plus tard, il lui a donc suffit d'une septième place sur ce même circuit pour être sacré. Un titre remporté vingt ans après le dernier de Suzuki grâce à Kenny Roberts, et qui arrive au moment opportun pour fêter le centenaire de la marque japonaise.
Thibaut Goetz
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