De quoi souffres-tu ?
J’ai été diagnostiqué d’un lymphome de Hodgkins. Comme c’est une forme de cancer, la guérison passe par de la chimiothérapie et de la radiothérapie.
Quand as-tu compris que quelque chose n’allait pas ?
C’était juste avant le match contre Niederkorn (ndlr : le 30 avril 2023). À l’échauffement, je n’étais pas capable de courir. J’ai commencé à avoir des difficultés à respirer, j’étais essoufflé dès le moindre effort. Je pensais bêtement que c’était une forme de Covid long, donc je n’ai pas été consulter un professionnel de suite. J’ai fini par aller voir mon médecin traitant. Il m’a ausculté, et m’a dit de me rendre dès que possible aux urgences. J’y suis allé. À la base, ils pensaient que j’avais de l’air autour de mon poumon, soit un pneumothorax. Et en fait, cela s’est avéré que c’était du liquide. On m’a alors hospitalisé pour ça. J’ai ensuite effectué un scanner pour voir ce qu’il se passait. Lors de celui-ci, les médecins ont remarqué que j’avais une tumeur au niveau du médiastin…
Combien de temps est passé entre le premier rendez-vous et le diagnostic ?
Je suis resté approximativement deux semaines à l’hôpital. Au début, ce que j’avais n’était pas encore certain. C’était une tumeur, mais on ne savait pas exactement ce que c’était. Ils m’ont donc fait faire une biopsie pour en savoir plus, et ce n’est que fin mai que j’ai su que c’était un cancer.
Quelle est la prochaine étape ?
Je pars pour quatre mois de chimiothérapie et radiothérapie. C’était soit ça, soit six mois exclusivement de chimiothérapie. Les médecins ont décidé de prendre la première option. J’ai ma première session demain, et la suivante est le 17 juillet. À partir de là, on fera un point pour savoir si le traitement est efficace, et on planifiera la suite en fonction des résultats.
Quel est ton état d’esprit du moment ?
Forcément, c’est difficile. Quand j’ai été hospitalisé, je ne m’attendais pas à ce que cela soit un cancer… Maintenant, au fur et à mesure des tests qu’on me faisait passer et les discussions… Je ne suis pas tombé des nues quand ils m’ont annoncé que j’avais un cancer. Je me doutais que cela pouvait être une éventualité donc j’étais préparé à ça. Aujourd’hui, je suis content de commencer le traitement incessamment sous peu, parce que c’était tout de même une longue attente.
Quand on est un athlète professionnel, que l’on respecte son corps, et qu’on se retrouve à un jeune âge comme le tien dans une situation pareille, y a-t-il un sentiment d’injustice ?
J’ai appris que le lymphome de Hodgkins touchait principalement les jeunes. Les docteurs n’arrivent pas à expliquer d’où la maladie provient, ce qui la provoque, et pourquoi certains sont touchés et d’autres non. C’est certain qu’on se dit qu’on n’a pas de chance, mais voilà…
Dans une telle situation, le foot, on y pense encore, ou cela devient-il totalement secondaire ?
Oui, sincèrement, cela m’a beaucoup aidé. Avec cette fin de saison très incertaine où l’on jouait le maintien, cela permettait de penser à autre chose. Maintenant, dès qu’on s’est sauvé, c’est sûr que j’ai commencé à plus me concentrer sur ma situation.
Il y a eu énormément de marques de soutien ces derniers jours sur les réseaux sociaux de la part du football luxembourgeois. Tu t’y attendais ?
Non, pas du tout. Je suis conscient d’avoir beaucoup d’amis dans le football luxembourgeois, et j’avais déjà reçu beaucoup de messages en privé qui m’avaient fait chaud au coeur. Mais c’est vrai que voir tous ces messages, cela m’a énormément touché. Je veux en profiter pour remercier tout le monde pour leur sympathie et leur bienveillance. Et j’espère les retrouver le plus rapidement possible sur les terrains.
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