De quand datent vos débuts avec ce sport ?
Kenza Cossu : 2011 pour moi. Une amie à moi m’a amené pour découvrir le judo. Pour la petite histoire, j’ai continué et elle a arrêté (rires) !
Kimberly Nelting : C’était en 2006 pour moi. Mon père voulait que j’apprenne à me défendre. Mon frère avait aussi fait du karaté, et j’étais la petite soeur qui voulait suivre ces pas.
Est-ce que vous avez toutes les deux accroché dès le début ?
KN : Au début je ne me posais pas vraiment de questions. Je n’étais pas là à me demander si j’aimais ou pas. Et après, les choses sont allées assez vite, et j’étais déjà « sur le chemin ».
KC : C’est à peu près la même chose pour moi. Tout s’est fait assez naturellement, sans vraiment me poser de grandes questions.
Quand est-ce que vous vous êtes rendus compte que vous étiez fortes ?
KN :Je crois que ce sont mes coachs qui ont été les premiers à me le faire comprendre. Ils m’ont dit que j’avais beaucoup de potentiel, qu’il était temps de s’entraîner un peu plus dur, et qu’il était temps d’avoir des objectifs plus élevés.
KC : Après deux ans, j’étais déjà dans le cadre national. J’étais la plus jeune, et je me suis toujours entraînée avec les plus âgées, avec plus d’intensité. Quand j’ai commencé là, j’avais sept ans, tandis que les autres avaient entre dix et vingt ans.
Est-ce que vous avez pratiqué autre chose ?
KC : La gymnastique.
KN : Moi aussi !
KC : J’ai dû arrêter à cause du judo, à un certain moment il fallait faire un choix entre les deux.
KN : C’était la même chose pour moi. Je pratiquais énormément de sport, comme le tennis, le ballet et le golf. Ce dernier, j’ai d’ailleurs continué de le pratiquer un certain temps. Cela me rendait d’ailleurs plus calme, et c’était assez épisodique donc peu contraignant. Mais sur les sports plus « vifs », ce n’était plus vraiment possible de continuer.
Combien de temps cette pratique vous prend-elle au quotidien ?
(La mère de Kenza, présente pour l’interview, ne peut s’empêcher de lâcher un bruit semblant symboliser de très longues heures de travail)
KC : Je m’entraîne cinq heures par jour, tous les jours, sauf le dimanche. Deux heures le matin et trois le soir.
KN : Moi pas (rires) ! Je n’étais pas au sport lycée, alors que toi si j’imagine ?
KC : Oui.
KN : Oui, voilà. Je n’avais pas d’entraînement le matin. Je faisais deux heures le soir. Mais il faut rappeler que cela prend aussi beaucoup de temps d’y aller, de revenir… Et quand tu es de retour chez toi, tu as besoin d’un peu de temps pour redescendre. Et les heures de travail dépendent aussi parfois de la saison. Parfois tu t’entraînes plus, parfois moins. Je m’adapte aussi en fonction des compétitions, je ne sais pas si c’est pareil pour toi Kenza ?
KC : Dans l’ensemble je m’entraîne tous les jours, toute l’année, et lorsque j’ai une compétition, je fais plus de cardio au profit de la musculation.
Est-ce qu’il y a des périodes où on veut tout lâcher, surtout durant l’adolescence ?
KC : Oui (rires) !
KN : Je pense que c’est humain. Sinon, c’est que tu as un problème (rires) !
KC : Pour moi, la combinaison avec l’école, ça demande beaucoup, et parfois c’est tout simplement trop… Avoir énormément de devoirs en classe, et bosser le judo après ça, bon…
KN : A l’école, tu vois tes amis qui font plein d’autres choses, et toi tu ne peux pas participer parce que tu as entraînement, cela va vite à se sentir découragée. L’entraînement, c’est énormément de sacrifices, ça n’est pas toujours facile, et on est obligée de tout remettre en question de temps en temps.
Pour toi Kimberly, qui est un peu plus âgée, est-ce que ce cap est passé ?
KN : Je suis dans une situation assez spéciale et différente maintenant, puisque j’ai décidé de prendre une véritable pause. J’avais pris la dernière année pour me concentrer seulement sur le karaté et me mettre dans une situation de professionnalisme. Si tu n’es pas en sport-lycée, tu n’as pas toute cette structure autour de toi. J’étais donc vraiment très motivée l’an passé, et très contente de faire cela. Je pense que passé un certain temps, le besoin et l’envie de sortir, de participer à toutes ces activités que font tes amis, diminuent. Tu t’adaptes à ton propre rythme.
Et pour toi Kenza, le sport-lycée, avec tous ces côtés positifs et négatifs… Quel est le pire pour toi ?
Les gens pensent qu’en sport-lycée on ne fait que du sport et que l’école c’est secondaire. Mais au final, nous n’avons juste que des changements de sujets, comme la musique qui saute au profit de l’entraînement. Mais sur les matières principales, on a énormément à étudier, comme les autres élèves. C’est clairement une charge supplémentaire que nous avons. Les gens ne se rendent pas compte de tous les efforts impliqués.
Est-ce que vous avez des idoles ?
KC : Clarisse Agbegnenou pour moi. Elle est dans la même catégorie que moi et a plutôt des bons résultats (rires) !
KN : Pas vraiment pour moi… Quand j’étais petite, j’avais toujours des gens que j’adorais, mais je n’avais pas vraiment une personne en particulier. Plein de gens sont extrêmement talentueux, et tu prends des choses à gauche et à droite pour t’inspirer. Si je devais dire une personne, je dirais que c’est ma mère, tout simplement.
Et avez-vous des hobbies ?
(Les deux hochent la tête de manière négative).
KN : C’est très difficile, surtout quand tu es encore à l’école. Tu ne trouves pas beaucoup de temps. Quand tu reviens, tu es déjà très fatiguée, tu as encore tes devoirs, et tu n’es pas vraiment dans une optique « allez là, je vais me faire un truc ». C’est très compliqué.
Est-ce que vous ressentez un certain poids sur vos épaules, une pression ? Très jeune, on vous en demande beaucoup. Comment aborde t-on cette situation ?
KC : Après les championnats d’Europe, j’ai eu une compétition en Belgique. Cela ne s’est pas bien passé du tout, car dans ma tête, je me suis dit que je devais gagner et que les gens n’attendaient que ça. Cette augmentation de la pression a été très compliquée.
Mère de Kenza : Elle a terminé troisième quand même ! Mais elle s’est effondrée, avec une colère dingue…
KN : Maintenant ça va pour moi… Mais quand cela m’est arrivé pour la première fois il y a quatre ans, j’étais à bout. Tout le monde croyait que je gagnais en confiance, mais c’était tout le contraire. Le titre était trop grand. Je devais tout gagner après ça. J’ai perdu tout de suite après au premier tour, et j’ai pris un an pour commencer à gérer la pression. Avec la presse, les nouveaux regards c’était beaucoup… J’ai gagné en expérience, c’était agréable de faire des shootings, mais intérieurement, je ne savais pas comment maîtriser tout cela, et je ne savais pas qui j’étais moi-même. Quatre ans après, je sens que cela va mieux. Je suis plus confiante, je sais ce que j’ai fait, que c’était moi, pas la chance qui a réussi cela. Je suis plus consciente de mes forces.
Kimberly tu as quelques années de plus que Kenza, tu as vécu similairement la même chose… Aurais-tu des conseils à lui donner sur cette situation ?
KN : Quand j’ai gagné, j’ai cru que j’étais toute seule. Je n’avais personne avec qui vraiment parler. Je me suis presque sentie obligée d’être la plus contente au monde, ce n’était pas le cas et je me sentais mal. Intérieurement, je ne savais pas gérer. Je dirais qu’il ne faut pas cacher ses émotions. Et si tu as besoin de parler avec quelqu’un, je suis là pour toi ! J’ai vraiment eu des difficultés. C’est un chemin qui n’est pas tout droit. Il faut s’y habituer. Gagner n’est pas si facile que ça. Il faut gérer les bas, mais aussi les hauts qui te permettent d’en savoir plus sur ton identité. (À la mère de Kenza) Comment gérez-vous tout ça ?
Mère de Kenza : Je n’étais pas à la compétition à cause du COVID. On n’avait pas le droit. On était devant l’ordinateur et on a tremblé toute la journée. Tout le monde téléphonait, c’était assez fou. Et nous étions aux anges. Mais on a vu que sur la finale c’était trop pour elle.
KC : Avant le combat, j’ai pris des tonnes de flashs de photos et… je savais que c’était perdu, c’était trop. Je n’arrivais pas à gérer tout cela.
Mère de Kenza : On a vu que le combat ne se passait pas si bien, mais sincèrement, on s’en foutait, on était tellement heureux de la voir en finale. En particulier après toutes les blessures qu’elle a vécues…
Par rapport aux blessures, comment te sens-tu aujourd’hui ?
KC : Cela va mieux. Il y avait aussi des soucis au niveau de l’alimentation, je ne mangeais pas assez, et quand tu mélanges ça avec le sport, c’est dangereux. Maintenant que ma nourriture est plus travaillée, mes os tiennent mieux les chocs, et aujourd’hui cela va mieux. Avant le championnat d’Europe j’avais une fracture au pied et au doigt et j’ai pu commencer l’entraînement seulement trois semaines avant le début de la compétition. Mon entraîneur ne voulait d’ailleurs pas me prendre, mais il a changé d’avis, heureusement (sourires).
Toi aussi tu es passée par les blessures Kimberly ?
KN : Oui bien sûr. Toujours des douleurs ou soucis aux pieds. J’ai eu quelques pépins à l’épaule aussi. Mais la peur est toujours là.
Kenza, toi qui as eu beaucoup de blessures par le passé, est-ce que tu y penses beaucoup ou tu as réussi à tout zapper ?
KC : Au niveau du sport, une de mes techniques préférées était avec le coude, et maintenant je ne peux plus le faire. J’ai eu un stage récemment à Strasbourg, et c’était clair que j’avais peur de me faire mal…
Kimberly, pour tes titres, tes parents ont réagi comment ?
KN : Mon père, qui est maintenant président de la section karaté, était Head of Délégation de la Coupe et pouvait entrer. Il a donc pu assister à la victoire, et j’étais si heureux qu’il soit là. Mais je sais aussi qu’il a perdu tous ses nerfs (rires) ! J’étais éliminée jusque la toute dernière seconde lors du tout premier tour avant de l’emporter. On a tout enregistré, je peux donc revoir les images de lui qui devient fou. Il était extrêmement stressé.
Et comment vous vivez en tant que parent, cette notoriété, les attentes qui grandissent ?
Mère de Kenza : C’est très difficile. Tous les jours elle rentre à neuf ou dix heures du soir, souvent de mauvaise humeur… On se dit que c’est trop, et qu’il faudrait arrêter. Elle part à six heures le matin quand même… Pour tout gérer, c’est compliqué. Je lui dis toujours qu’il y a autre chose que le judo, mais pour elle c’est sa passion. Elle peut en avoir marre, le lendemain, elle a déjà retrouvé la motivation. Ce n’est pas un sport d’équipe, on est toujours tout seul. Et il faut aussi dire que les autres pays viennent à dix, à vingt, ils ont tous une team derrière eux, alors qu’ici au Luxembourg…
KN : C’est sûr que les autres équipes à quarante quand nous sommes trois… Mais bon, on essaye toujours de soutenir.
Comment tes parents vivent-ils ta notoriété Kimberly ?
KN : Ma mère est toujours à la maison, car j’ai une petite soeur mentalement handicapée dont elle doit s’occuper. Mon père lui est un peu mon manager. Il gère tout. C’est une énorme aide, cela me permet de me concentrer sur le sportif. Il faut néanmoins réussir à trouver un bon équilibre, car j’ai envie de conserver mon père, et pas juste un manager. Il nous a fallu du temps avant de trouver le mix correct. On a parlé, beaucoup, et maintenant tout se passe bien. On s’aide. J’ai une très belle équipe avec mes parents, je suis extrêmement reconnaissante.
Ressentez-vous toujours du stress avant la compétition ? Et en particulier sur ces Championnats d’Europe ?
KC : Chez moi, cela a commencé trois semaines avant. C’était mes premiers championnats d’Europe, avec une très petite préparation. Je pensais y aller, faire un match, perdre, et rentrer. Le premier jour, avec mon entraîneur, on a vu une joueuse qui m’avait battu il y a quelques mois, et qui était tout de même troisième mondiale. On s’était entraîné depuis en se basant sur cette défaite pour ne pas revivre la même situation. Je l’ai joué au deuxième match, je l’ai battu, et cela m’a donné une vraie force. Les victoires amènent la confiance. Mais avant je ne pouvais pas dormir, et je devais perdre du poids. À cause de la situation sanitaire, je devais rester cinq jours d’affilée dans une chambre d’hôtel. Pire encore, normalement, pour cette fameuse perte de poids, on peut aller courir, se dépenser… Mais là, on ne pouvait rien faire… On est assis à se tourner les pouces et on prie qu’on est ok avec le poids.
KN : Dieu merci je ne vis plus ça. Déjà, j’ai trouvé ma catégorie maintenant pour ne pas passer par ces histoires de poids. Mais aussi, vis-à-vis du confinement, on a eu plus de liberté qu’au judo, heureusement…
Et as-tu toujours du stress en compétition ?
KN : Oui bien sûr. Tout le temps avant le début des rencontres. Je dois avouer que pour ces derniers championnats, je n’ai pas stressé du tout. Le mois d’avant, ma famille a subi les inondations ce qui avait été très difficile à vivre. D’une certaine manière, cela faisait que je m’en « foutais » de la compétition. J’avais pas de doutes, je voulais simplement combattre, sans ressentir de pression particulière. Je n’avais vraiment que de la combattivité, dans le bon sens du terme.
Comment vous préparez-vous mentalement ? L’entrainement physique en lui-même est primordial, mais est-ce que le mental ne joue pas un rôle prépondérant aussi dans un combat ?
KN : Depuis 2016, j’avais un coach mental. J’ai toujours fait des séances de visualisation. C’est quelque chose qui m’apporte énormément. J’ai besoin de mes petits rituels. Une semaine avant, le soir d’avant, etc…
KC : Avant mes combats, je dois toujours écouter de la musique. Si je n’ai pas ça, cela va être très compliqué. J’ai une playlist adaptée au judo, dont j’ai absolument besoin.
KN : Les routines aident à rester concentrés. Cela permet de prendre les choses étapes par étapes, sans se focaliser sur le combat.
Est-ce que vous réfléchissez pendant les combats, ou ça se fait presque tout seul ?
KC : Je crois que ça vient tout seul. Si je commence à me poser des questions ça ne marche plus. Je serai alors toujours en retard. Si je combats simplement avec mon instinct, cela marche beaucoup mieux pour moi.
KN : Cela dépend… Je crois… Je sais quand je suis arrivé en seniors, je réfléchissais beaucoup, car avec ce nouveau niveau, les coups partent vite, et partent fort. J’avais peur de mes adversaires. Pour cette compétition, j’étais en confiance vis-à-vis de mes décrassages. Je sais que dans ce premier match, où je suis virtuellement éliminée jusque dans les toutes dernières secondes, je me suis dit « Bon bah ça y est c’est fini », mais paradoxalement je continuais de tout donner. Tu ne dois jamais lâcher. J’ai fait mon taf, mais dans ma tête je faisais mes au revoir. Il m’arrive de prendre une petite seconde quand même pour revoir ma stratégie. Mais beaucoup de choses fonctionnent à l’instant. Oui tu réfléchis, mais le corps bouge lui aussi tout seul. C’est une drôle de sensation, difficile à expliquer.
Comment se passe une « journée type » de compétition ?
KC : Le jour avant la compétition je ne peux rien manger vis-à-vis de la pesée qui a lieu le soir-là. On part ensuite le jour de la compétition vraiment tôt pour aller s’échauffer, généralement pendant une heure. Mais après cela, en cas de victoire, il y a encore une heure de pause avant le combat suivant, donc il faut continuer l’échauffement.
Comment vous remettez-vous d’un échec ?
KN : Je me suis habituée, je crois. J’ai fait beaucoup de compétitions. Je partais presque toutes les trois, quatre semaines. On apprend qu’on ne peut pas toujours gagner. Quand tu perds, il faut de suite le mettre dans le passé.
KC : Après les matchs où je perds, je dois toujours pleurer (rires) ! Une minute, et après ça va, j’extériorise tout simplement. Si je sais que j’ai perdu parce qu’elle était plus forte que moi, je n’ai pas de problèmes. Mais si je sens que c’est ma faute, alors c’est beaucoup plus compliqué.
KN : Avant, je pleurais beaucoup aussi. Mais passé un moment, cela ne marchait plus vraiment pour moi. Quand le match se joue vraiment au cardio pur et que je perds, là je sais par contre que je peux vite craquer (rires) ! Les émotions prennent le dessus tout simplement, tu es trop morte pour lutter.
Kenza : Est-ce qu’il y a une part de toi qui est déçue d’avoir finie 2e ou ça n’est rien comparé à la fierté d’avoir décroché une médaille d’argent ?
KC : Quand j’ai perdu, j’avais déjà les larmes aux yeux, mais je me suis arrêtée, car je savais que j’avais fait quelque chose de grand. Et puis ils m’ont directement demandé d’aller au doping control, donc je n’avais pas le temps de pleurer (rires) ! Cela a été tellement vite.
KN : C’est fou quand même… Tu n’as même pas le droit de pleurer, d’être triste, quelque chose.. D’ailleurs pour la petite histoire, la première fois que j’ai été au doping control, j’étais aussi pleine d’émotions, et je me souvenais d’avoir pris un Ibuprofen trois jours avant, j’avais tellement peur (rires) !
Est-ce que pratiquer des sports de combat fausse un peu la perception qu’ont les gens de vous, avec cette idée toujours bien ancrée que ce sont plus des disciplines pour les homme ?
KC : Quand j’étais petite je devais toujours combattre avec des garçons, et avant, ils disaient toujours « c’est une fille ça va être facile », et je gagnais au final (rires) !
KN : J’étais un peu garçon manqué, il faut quand même l’avouer (rires) ! Quand je rencontre des nouvelles personnes, ils sont toujours surpris d’apprendre que je fais du karaté. Si on me dit que je suis masculine, je ne saurais pas comment réagir. Je ne pense pas l’être. Mais dans l’ensemble, j’estime que l’impact est positif. Il y a beaucoup de respect envers nous, surtout lorsqu’on est une fille. Je me sens respectée. C’est agréable.
Comment vous voyez la suite ?
KC : Je pars en juniors. C’est une autre catégorie d’âge. Je dois faire beaucoup de musculations car elles sont plus costaudes. En octobre j’ai ma première compétition pour m’habituer. J’ai vu lors de mon stage que je pouvais rivaliser avec elles, donc c’est plutôt prometteur.
KN : Je vais prendre du temps pour moi… Les mois avant la compétition ont été très difficiles pour moi mentalement. Je n’étais pas bien tout simplement. C’est aussi pour cela que j’ai gagné d’une certaine manière, mais c’était trop pour moi. J’ai pris énormément de coups et je n’ai pas pu récupérer de tous ces évènements. J’avais déjà décidé avant les championnats d’Europe que j’allais prendre du temps pour moi, me concentrer sur l’autre vie et trouver ce que je veux faire. J’ai des belles expériences dans le karaté, et je ne voudrais pas tout gâcher en poussant trop. Je suis très contente d’avoir pu terminer cette période avec une belle médaille, mais j’ai besoin de prendre du temps pour moi.
Mais tu comptes revenir ?
KN : C’est dur à dire pour le moment… Je ne sais pas quand, comment… Cela dépendra de beaucoup de choses, de moi…
Pour le moment, tu es satisfaite de ta décision ?
KN : J’ai déjà fait cette promesse par le passé, et je repoussais toujours avec une nouvelle compétition, un nouveau combat. Cette fois, j’ai pris le temps de bien faire les choses, d’en parler avec mes parents, en particulier mon père, qui est à fond. Il a compris la situation et me soutient à 100%. C’était une décision très difficile à prendre tant je suis connectée avec le karaté, mais je savais que si je continuais, les choses pourraient mal se passer. Je dois donc me faire confiance et respecter mon choix. Les inondations pour ma famille ont été extrêmement difficiles, nous avons été très fort touchés, et on doit travailler sur des choses autres que le karaté, qui sont plus importants à l’heure actuelle.
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