C’est un véritable feuilleton auquel on assiste depuis le début du mois de février. Programmée le week-end du 6 et 7 février, la reprise de la BGL Ligue a fait un véritable flop. Mais pour comprendre comment on a pu en arriver là, il faut remonter quelques semaines en arrière. Tout démarre du Ministère des Sports, qui émet le 29 janvier dernier une circulaire adressant aux fédérations sportives régissant un sport de compétition. Une circulaire ministérielle qui présente la stratégie de tests antigéniques rapides. Et d’emblée, le principal enseignement que l’on retient à la lecture des lignes signées par le ministre des Sports Dan Kersch, réside dans le troisième paragraphe : « Les tests antigéniques rapides sont notamment censés assurer, dans la mesure du possible, la tenue sécuritaire des matchs, voire des compétitions, et ce dans l’intérêt général de la santé. La participation à cette campagne se fait sur une base volontaire ».
Base volontaire. Le ver était déjà dans le fruit à ce moment-là. Si la fédération de handball allait décider d’elle même de rendre ces tests antigéniques obligatoires, il allait en être tout autre pour son homologue du football… Et c’est alors que débuta la cacophonie. Alors que la FLF décide de suivre les directives ministérielles, et c’était absolument son droit, les clubs de l’élite réunis le mercredi 3 février sous l’égide de la LFL décidèrent tout bonnement de boycotter les contrôles ! Et d’avancer plusieurs raisons à cela, comme citées dans son communiqué en date du 6 février : « Depuis des semaines, les clubs ont sollicité des réponses à certaines questions qu’entraînaient lesdits tests, notamment: combien de joueurs et/ou personnes du staff technique devaient-elles au minimum se soumettre au test ou est-ce que tous devaient s’y soumettre? Quelle était la conséquence si des joueurs refusaient de se soumettre au test ? Quelle était la conséquence si un ou plusieurs joueurs étaient testés positifs par rapport aux autres joueurs non positifs ou non testés ? »
La Ville de Differdange siffle la fin de la récréation
Entre la réunion du mercredi, et la parution de ce communiqué le samedi, la Ville de Differdange allait publier un communiqué dans lequel elle annonçait ne pas mettre ses terrains à disposition (Parc des Sports d’Oberkorn, et Stade Jos-Haupert de Niederkorn) à disposition des clubs résidents le FC Differdange 03 et le Progrès si les fameux tests antigéniques n’étaient pas pratiqués. Un pavé dans la mare qui mettait dès lors tout le monde dans l’embarras le plus total.
La FLF n’avait donc pas d’autre choix que de rendre les armes à tout juste un peu plus de 24 h de la reprise du championnat : « Suite à la décision d’une commune de ne pas mettre ses terrains à la disposition des clubs de football au cas où une équipe concernée renonce à faire des tests antigéniques rapides (tests facultatifs selon les informations écrites du Ministère des Sports) avant un match, le Conseil d’Administration de la FLF se voit forcé d’annuler les matchs de la Ligue 1 des femmes et de la BGL Ligue de ce weekend et de les remettre à une date ultérieure. La FLF essayera dans les prochains jours de trouver ensemble avec le Ministère des Sports et les clubs concernés une solution afin de garantir la continuation des compétitions ».
Cette décision finale plus que tardive allait à son tour entraîner un torrent de réaction des différents acteurs du monde footballistique luxembourgeois. Du côté des entraîneurs pour commencer, avec Sébastien Grandjean l’entraîneur du Fola : « J’essaye toujours de tirer les leçons en cas de mauvaise nouvelle. Et la leçon est à l’image de beaucoup de choses qui sont demandées et qui ne sont jamais prises par le bon bout, très claire : le mode de fonctionnement actuel n’est plus le bon. Aujourd’hui, on se trouve dans une situation où personne ne prend ses responsabilités comme une fédération devrait les prendre. Depuis le début, on sait qu’on devrait se faire tester, or depuis quelques jours le ministère de la Santé dit que ce n’est pas obligatoire et la fédération saute dessus pour ne pas prendre ses responsabilités». Mais aussi son homologue Stéphane Léoni, qui attend toujours de faire ses débuts officiels sur le banc du Progrès : « Je suis déçu, on avait envie de rejouer avec impatience, on doit encore s’adapter. À mon avis c’est un problème de communication, je n’ai pas toutes les informations pour me prononcer. Dans l’organisation ça complique encore les choses, il y a beaucoup d’incertitudes. On s’adaptera, on n’a pas le choix. Ça fout un peu les boules entre guillemets. Il y a des gens plus compétents que moi, mais quand j’ai vu qu’au hand et au basket ils faisaient des tests, et pas au football, cela m’a un peu interpellé ».
Dès lors, la FLF ne pouvait que rendre obligatoire les fameux tests, et se doter d’un protocole sanitaire strict, à savoir que chaque élément présent sur la feuille de match d’une équipe devait au préalable être testé sur sa positivité ou non au Covid-19. Ce n’était pourtant pas si compliqué…
Après la vague d’incompréhension, la vague de froid…
Mais il était écrit que cette reprise de la BGL Ligue allait encore connaître des rebondissements. Et en scrutant le thermomètre au début de la semaine du 8 février, les températures glaciales qui s’abattaient sur le Luxembourg ne laissait guère présager le doute… Avec plus de -10 degrés en température ressentie par endroit, les pelouses n’étaient hélas guère praticable pour jouer au ballon. Le bal des communiqués est des annulations se poursuivaient donc le mercredi 10 février, jour ou avait été reprogrammées deux rencontres de la… première journée de championnat : celle opposant le RM Hamm Benfica au F91 Dudelange, et l’autre entre le Progrès et le Racing de Régis Brouard. Les Hammois étaient les premiers à dégainer, annonçant que malgré les efforts des services techniques de la Ville de Luxembourg, le terrain du Cents n’était pas opérationnel. L’espoir subsistait jusqu’en début de soirée à Niederkorn, avant que le trio arbitral après son inspection ne ramène tout le monde à la raison et reporte la rencontre. Quand ça ne veut pas…
Les rencontres due week-end suivant devait ensuite connaître le même sort, avec une remise génerale en BGL Ligue annoncée par la FLF le vendredi 12 février dans le courant de l’après-midi. Seuls quelques matchs du championnat féminin restèrent au programme, tous disputés sur pelouse synthétique. La reprise tant attendue devrait donc intervenir le mercredi 17 février après plus de trois mois d’arrêt, en espérant que les tests Covid pratiqués sur les effectifs n’accouchent pas d’ici là d’une mauvaise surprise…
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