Lorsque l’on regarde le classement et les stats de la 1. Division (troisième division luxembourgeoise juste après la PH) à la trêve, on commence par se demander s’il n’y a pas un bug informatique ou une anomalie du genre. Tout en haut du classement, le FC Lorentzweiler toise le reste du championnat avec des chiffres tout simplement ahurissants : 15 victoires en 15 matchs, 67 buts marqués, 8 encaissés. On se frotte bien les yeux pour être sûr, on est même à deux doigts d’aller se passer un petit coup d’eau sur le visage pour s’assurer d’être bien réveillé.
« Une grosse intensité aux entraînements »
Mais pas de doute, si le club a l’air de nager en plein rêve cette saison, il n’y a rien de magique ou de fantasmagorique pour le coach et ancien joueur Alain Thunus, en poste depuis un an et demi, pour qui cette insolente réussite s’explique de façon tout à fait rationnelle : « Tout cela s’explique par un travail de continuité. On a rajeuni le comité et on a travaillé ces dernières années afin d’améliorer la structure et plusieurs secteurs du club. L’année dernière, on rate les barrages de peu, à la différence de buts, il me semble. On a recommencé avec le même groupe, que l’on a simplement un peu renforcé. Toute l’équipe et le staff ont vraiment beaucoup travaillé en développant l’aspect tactique, en mettant une grosse intensité sur les entraînements. Ensuite, il y a évidemment un peu de réussite pour enchaîner 15 victoires en 15 matchs, mais ça ne tombe pas comme ça, il faut savoir la provoquer. » Le président de Lorentzweiler, Jérôme Entringer, est sur la même longueur d’onde : « C’est assez exceptionnel ce que l’équipe a réalisé. On joue un beau football, les joueurs sont très impliqués. Et puis quand les victoires s’enchaînent, les choses deviennent plus faciles. »
Le cocktail gagnant : expérience, maturité et jeunes déterminés
Voilà pour le tableau et les coulisses du leader de troisième division. Mais à quoi ressemble vraiment cette équipe ? Alain Thunus dresse son portrait et détaille son ADN : « Nous avons un groupe qui a beaucoup d’expérience, des joueurs qui connaissent très bien ce championnat. Pour apporter le brin de folie et d’énergie en plus, trois ou quatre jeunes entre 19 et 23 ans sont également présents, mais la moyenne d’âge tourne autour de la trentaine. On peut dire qu’on a vraiment pas mal de maturité, et des jeunes qui mettent la pression aux plus anciens ! Ce mélange crée une grande émulation à l’entraînement. »
Sur la phase aller, personne n’a résisté à ce rouleau compresseur. Avec 45 points au compteur avant d’attaquer la seconde moitié de la saison, un dauphin – l’Avenir Beggen – à 11 points derrière, qu’est-ce qui peut encore empêcher Lorentzweiler de monter en PH la saison prochaine ? Un cataclysme ? Les dix plaies d’Égypte ? Une catastrophe industrielle ? Ou simplement peut-être un relâchement ou un excès de confiance. Face à ce risque, plus réel que les autres péripéties évoquées, le coach veille et ne semble pas disposé à laisser son équipe se détourner de l’objectif : « On aborde la seconde phase de la saison comme la première, en faisant abstraction des points et du classement. C’est déjà ce qui a fait notre force depuis le début de la saison. On a fait une bonne préparation pendant l’hiver, où l’on a notamment réussi à tenir tête à des équipes du niveau supérieur. Il faut que l’on garde la même intensité aux entraînements et ça ira. » Jérôme Entringer, aux manettes de la politique du club, maintient le cap : « On veut monter le plus vite possible, on ne s’en cache pas. Et rapidement préparer la suite pour s’installer durablement en Promotion d’Honneur. Nous n’avons pas envie de faire l’ascenseur. »
Hélas pour ses adversaires, le FC Lorentzweiler ne semble pas prêt à baisser le régime et à laisser sa place sur le trône. S’il joint la parole aux actes, la route vers la PH est toute tracée.
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