Malgré une réussite sportive moins flamboyante qu’à sa grande époque, la Jeunesse Esch demeure le club luxembourgeois qui parvient à attirer le plus de spectateurs dans son stade chaque dimanche. Explications avec Gilles Di Letizia, responsable des abonnements chez les Bianconeri.
Gilles, quelle est la politique du club concernant les abonnements au stade?
Chez nous, il existe 4 types d’abonnements. Cela commence à 60 euros et on a le droit de s’asseoir sur les gradins. Malheureusement, ils sont actuellement en travaux. Ensuite, il y a une place dans les tribunes à 90€ ainsi qu’une place réservée dans les tribunes à 110€. Si tu veux devenir V.I.P., tu dois payer 250€ et tu as droit à des petits snacks gratuits avant le match et à la mi-temps dans notre salle VIP. Nous sommes l’un des abonnements les moins chers de la BGL Ligue.
Combien d’abonnés il y a cette saison?
Le nombre doit se situer autour de 500. Il y a toujours de nouveaux abonnements qui s’ajoutent ou d’autres qui disparaissent.
Quel est le profil des spectateurs abonnés?
Chez nous, il n’y a pas de profil clair en ce qui concerne les abonnements. Chaque année, il y a des spectateurs de la jeune génération qui achètent un abonnement, mais il y a aussi des spectateurs qui sont abonnés depuis 50 ans ou plus et qui sont assis chaque dimanche à la même place, qu’il s’agisse d’anciens joueurs ou simplement de spectateurs fidèles.
Comment expliquer que malgré la moins bonne réussite du club sur le plan sportif, les spectateurs sont toujours au rendez-vous?
Nos spectateurs sont très fidèles et aiment le club. Ils sont conscients qu’on ne peut pas toujours vivre des moments glorieux. C’est justement dans les moments où les choses sont parfois plus difficiles que l’on sent le soutien de chacun. Cela fait du bien à tout le monde dans le club et motive les joueurs à faire le mieux possible chaque week-end. De plus, le club a un statut unique dans le football luxembourgeois. Je pense que notre stade, les couleurs du club, l’histoire du club ont une valeur que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Nos « ultras » sont également présents à chaque match, que ce soit à l’extérieur ou à domicile. Tu ne trouveras cela dans aucun autre club.
Il y a une vingtaine d’années la moyenne était de environ 1200, aujourd’hui c’est a peu près 900, comment expliquer cette baisse malgré tout?
Il y a, à mon avis, plusieurs raisons pour cette baisse de spectateurs. L’attractivité de la ligue joue un rôle important, tout comme les fusions de certains clubs. Suite à une fusion, certains spectateurs ne peuvent plus s’identifier à leur club. Ils décident alors de ne plus soutenir le nouveau club. Je peux comprendre cette décision. Si nous fusionnions avec ceux « de la montagne », nous perdrions aussi de nombreux spectateurs fidèles. Ce qui serait aussi compréhensible.
Selon vous le fait que les matchs soient désormais accessibles en streaming cela a eu un impact sur les affluences?
Non, je ne pense pas que le streaming ait une influence. Un spectateur qui aime être au stade continuera d’y aller. Si le temps est peut-être très mauvais, il peut considérer cela comme une alternative, mais il préfèrera toujours voir le match sur place.
Est-ce que c’est un problème d’attirer le jeune public au stade?
Chez nous, il y a beaucoup de jeunes au stade chaque dimanche. Que ce soit des joueurs de la jeunesse ou simplement des amis qui soutiennent le club. Beaucoup de jeunes viennent aussi voir la Jeunesse parce que leur grand-père ou leur père a joué dans le club et ont donc un lien avec le club. Ou ils sont tout simplement emmenés par leur grand-père, leur grand-mère, leur mère ou leur père le dimanche et créent ainsi une relation de proximité avec le club.
Selon vous qu’est ce qu’il faudrait proposer en plus aux spectateurs pour leur donner envie de revenir au stade?
A mon avis, les spectateurs veulent pouvoir s’identifier au club dans son ensemble. C’est ce qui a été perdu ces derniers temps au Luxembourg, parce que l’on veut jouer les premiers rôles, ce qui n’est possible qu’en faisant venir des joueurs professionnels de l’étranger. Cela conduit souvent au succès sportif, mais les spectateurs perdent la relation avec les joueurs.
Selon vous les infrastructures des stades au Luxembourg sont-elles un frein à la venue en plus grand nombre du public?
Les infrastructures de la plupart des stades sont en cours de modernisation ou ont déjà été modernisées. Chez nous, par exemple, avec les Gradins. Comme beaucoup de choses en ce moment, assister à un match de football est devenu plus cher. Que ce soit le prix d’entrée, les boissons ou la nourriture, tout cela a augmenté. Si l’on décide d’aller regarde un match à trois et que l’on veut manger ou boire quelque chose, 50 € ne suffisent plus. Il faut payer entre 30 et 45 €. Si l’on fait cela tous les week-ends, on le ressent dans le portemonnaie.
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