Vous avez un parcours très intéressant. Formé à Ettelbruck, vous êtes passé par Erpeldange, Hostert et maintenant Medernach. Pouvez-vous nous résumer votre carrière jusqu’ici ?
Aussi loin que je m’en rappelle, chez les jeunes à Ettelbruck, nous jouions la gagne sur tous les tournois et les championnats. Malheureusement, pas beaucoup de jeunes de ma génération ont trouvé le chemin vers l’équipe première. Cette équipe comprenait près de dix joueurs internationaux à l’image de Luc Holtz, Eric Hoffmann, Ben Federspiel, Carlos Ferreira, Patrick Posing et Claudio Da Luz. C’était très difficile de se frayer un chemin dans l’équipe fanion. Je n’ai pas honte à le dire. À l’époque, lesjeunes partaient alors à Erpeldange pour gagner de l’expérience en Promotion d’Honneur.
Jouer à Erpeldange était une très bonne expérience, c’est pourquoi j’y suis resté 6 ans. (…) On a atteint le meilleur classement de l’histoire du club en allant chercher un match de barrage pour monter en BGL Ligue (n.d.l.r. défaite 0-2 contre Rumelange). On avait une superbe équipe. Certes, elle était très jeune, on avait souvent en championnat une moyenne d’âge de 20 ou 21 ans. Mais les jeunes étaient encadrés par ceux qu’on appelait les « pères », à savoir Luc Melchior ou Andrzej Jankowski. (…)
Ensuite, je suis parti à Hostert et je m’y suis vraiment bien plu. C’est un club très sympathique et extrêmement bien géré. Ce n’est pas pour rien qu’ils ont réussi à s’établir en BGL Ligue, malgré des moyens plus limités que les grands clubs. Je m’y suis malheureusement blessé. Je regrette que nous n’ayons pas réussi à maintenir le club la première année et à le faire monter la deuxième.
J’ai ensuite déménagé et j’ai signé au Norden pour réduire mes trajets. C’est un club comme je les aime, familier, mais sérieux et ambitieux. On avait une très bonne équipe cette année-là. (…) Je suis arrivé à Medernach, parce qu’avec un ami d’enfance, étant tous les deux du coin, on s’était donnés l’ambition de faire monter Medernach en Promotion d’Honneur. C’était une équipe formidable, sur et en dehors du terrain, et c’est pourquoi on a réussi à monter en Promotion d’Honneur. En définitive, j’ai eu beaucoup de chance dans mon parcours, parce que j’ai toujours joué dans des équipes où tout ou presque tout se passait bien (rires).
« Grâce à la pandémie, nous sommes restés en Promotion d’Honneur. »
Malgré la montée, votre entraîneur de l’époque, Monsieur Teixeira, décide de quitter le club à la fin de la saison. Il y a-t-il eu de gros changements suite à ce départ ?
Monsieur Teixeira a réussi en l’espace de quatre saisons de faire passer le club de la D2 à la Promotion d’Honneur. Ce n’est pas donné à tout le monde. C’est à lui ainsi qu’à tout le staff, qu’il ne faut surtout pas oublier, que revient tout le mérite. Après quatre ans où les joueurs s’étaient accoutumés à une certaine routine, est venu alors un jeune entraîneur (n.d.l.r. Olivier Lickes) avec tout autant de talent et d’ambitions que son prédécesseur. Chacun a ses méthodes et il a fallu s’y habituer.
Cette saison-là, on a commis une erreur d’estimation de l’effectif. L’idée était d’essayer de se maintenir avec les joueurs qui sont restés dans l’équipe après la montée. C’était une tâche très difficile. Il ne faut pas remettre la faute sur l’entraîneur, ni le staff. C’est tout simplement que pour le club, c’était quelque chose de tout nouveau et il n’avait pas de référence. Fort heureusement, grâce à la pandémie, nous sommes restés en Promotion d’Honneur. C’est la seule bonne chose que le covid-19 a apporté (rires). On a retenu la leçon. On a renouvelé le noyau pour le rendre plus compétitif. On a rendu le club plus intéressant pour les jeunes joueurs qui peuvent l’utiliser comme un tremplin. L’année passée, avant l’arrêt, ça s’était déjà beaucoup mieux passé. Cette année, notre effectif est encore un peu meilleur au niveau de la qualité, de l’ambition et de la motivation. L’ambiance est bonne et les résultats suivent. Pour le moment, l’ambition est d’engranger le plus de points le plus rapidement possible afin d’assurer le maintien. On sait tous qu’on ne tiendra pas un rythme de quatre victoires en cinq matchs toute la saison. Il faudra des points d’avance pour compenser une série plus difficile.
« Dès le lendemain de la défaite contre Mersch, on a vu une différence au niveau de l’engagement. »
De l’extérieur, on a l’impression que Medernach est une équipe qui joue avec beaucoup de cœur. Votre seule défaite jusque maintenant, c’était contre une équipe de Mersch qui n’avait pas encore gagné jusqu’alors et qui a fait preuve de plus d’envie de gagner le derby…
Oui tout à fait. Je l’avais déjà senti pendant la semaine. On sortait d’un six sur six et une certaine nonchalance s’était installée aux entraînements. Avec du recul, puisqu’on a gagné les deux matchs suivants, c’était une bonne chose (rires). Mersch mérite à 100% sa victoire…
Aux antipodes de ce match, il y a celui de dimanche dernier contre Mamer (victoire 2-1) où vous avez renversé la vapeur au courage…
Oui, dès le lendemain de la défaite contre Mersch, on a vu une différence au niveau de l’engagement. Les deux matchs qui ont suivi n’étaient, pour être honnête, pas les plus beaux à voir, mais au niveau de l’engagement et de l’entraide, ils étaient une référence. Cela a montré à l’équipe que quand l’on joue l’un pour l’autre, cela porte ses fruits.
Quelles sont vos attentes quant au match dimanche face à Käerjeng ?
La pression et la balle seront du côté de Käerjeng. Ils sont les grands favoris et vont certainement se présenter comme tel. Les points qu’on a déjà pris ne sont plus à prendre et je pense que nous ne les avons pas volés. Évidemment, nous n’allons pas rentrer sur le terrain avec l’intention de perdre. Mais si on perd, on ne devra pas en avoir honte, à condition que l’attitude et la mentalité soient au rendez- vous. Si nous pouvons rapporter quelque chose de Bascharage, nous n’allons certainement pas nous en priver. On va leur rendre la vie dure.
Un pronostique ?
Si on gagne 0-1, je serai content. Mais même avec un point je serai satisfait, parce qu’à mes yeux, ils font partie, au même titre que Rumelange, Steinsel et Canach, des équipes favorites pour la montée.
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