Armez-vous de patience si vous souhaitez commander le vélo de vos rêves! Les délais peuvent vous conduire jusqu’à 2023. La pénurie de cycles touche tous les vendeurs aux quatre coins du pays. Nous sommes partis à leur rencontre.
L’économie tire la langue, les constructeurs automobiles font grise mine, les compagnies aériennes sont sinistrées et… les vendeurs de vélos ne savent plus où donner de la tête.
C’est l’une des particularités de la crise sanitaire qui perturbe la planète depuis plus d’un an. Les entreprises à en tirer profit ne sont pas légion, mais les constructeurs de cycles, eux, turbinent comme jamais.
«On s’est pourtant posé des questions lorsque la crise a éclaté, se
souvient Andy Schleck, propriétaire de son magasin qui a pignon
sur rue à Itzig. Je me suis demandé si le marché allait s’effondrer,
car j’étais loin de penser que la priorité des gens serait d’acheter
un vélo.»
Le vainqueur du Tour de France 2010 va vite revoir sa copie. « Lors
de notre première fermeture, nous avons commencé à traiter les
messages et les demandes augmentaient à vue d’œil. Notamment
les vélos pour les enfants. On est alors partis sur un système de
click&collect.»
Les raisons de cette explosion ne sont pas bien définies. L’absence
de vacances à l’étranger et la volonté de bouger dans un périmètre
proche de son domicile font partie des hypothèses qui ont pris le
plus d’épaisseur. « Les aides de l’État ne sont pas non plus étrangères au phénomène », souligne encore l’ancien professionnel. Branle-bas de combat, il faut pouvoir alimenter tous ces rouleurs en herbe. Et c’est là que les choses se corsent. Rapidement, la
demande submerge l’offre. «Il fallait six à huit semaines pour acheminer les pièces par container depuis l’Asie », explique Olivier Kohnen, propriétaire de LuxBikes, situé à Doncols dans le nord du pays.
«Il y a 200 jours d’attente pour certaines pièces Shimano
et à la fin de l’année dernière, il était impossible de trouver des
chambres à air 29 pouces. Désormais, ce sont les cassettes et les chaînes qui font défaut»,
poursuit Olivier Kohnen.
«Cela dépend du modèle, de la taille et de la couleur, mais avec un peu de chance, un client peut encore trouver son bonheur chez nous » explique Larry Conklin, qui gère le magasin Trisport à Junglinster. «Specialized, notre marque, possède encore des vélos en stock, mais ce sont les pièces qui posent problème. Shimano a besoin de deux ans pour rattraper son retard. Et leurs usines tournent 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Ils sont même en train
d’en construire de nouvelles.»
Il faut donc s’armer de patience pour être livré dans six mois ou un an, voire plus. À moins de faire des concessions et de se contenter de ce que l’on trouve en vitrine. « Et pour ne rien arranger, ce ‘petit’ bateau coincé dans le Canal de Suez nous a encore coûté 3 à 5
semaines de délai supplémentaire », conclut Larry Conklin.
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