On joue la 60e minute de jeu quand Grisez s’offre un des plus beaux buts de l’année : un grand pont fabuleux dans la surface pour éliminer son vis-à-vis, avant de lâcher un boulet de canon du gauche dans la lunette. 3-0, la messe semble dite. Le Fola a disposé d’un adversaire modeste et file vers une seconde victoire consécutive et le haut du tableau. Pourtant, et personne n’aurait pu l’imaginer, la rencontre est sur le point de passer dans l’irationnel le plus total, avec en point d'orgue un but mirifique.
La balade tranquille du Fola
Pourtant, tout avait bien commencé pour les joueurs de Sebastien Grandjean, déja solides vainqueurs du Progrès quelques jours plus tôt. Sous une pluie battante, le tenant du titre fait le job dans cette rencontre décalée de la troisième journée. Sur une superbe combinaison sur coup de pied arrêté, l’ouverture du score a lieu. Sur un corner rapidement joué, Grisez est trouvé en dehors de la surface. Sa frappe du gauche surprend le portier de Rosport qui s’incline, peut-être avec un léger retard à l’allumage. Lancé, le Fola enchaîne par un joli contre parfaitement achevé par Bruno Correia, qui fusille encore une fois le gardien adverse du gauche des suites d’un bon décalage. Une ouverture du score sur corner, un second but sur un contre parfaitement négocié : deux pions bien construits qui permettent au club Eschois de rejoindre la pause sur ce score mérité.
Une révolte inattendue
La deuxième mi-temps repart dans l’ensemble sur les mêmes bases que la première, avec un Fola dominateur, et une équipe de Rosport bien trop timorée pour pouvoir retourner le résultat. Pire pour les hommes de Thomé, Grisez offre un véritable festival dans la surface, avant de conclure d’une frappe de mammouth. 3-0, et un avantage qui parait irratrapable à ce moment.
Pourtant, la folie, bien discrète jusque là, est bien en marche. Sur une frappe de Soladio sur le poteau, Gaspar récupère et loge le ballon dans le but vide. Un pion pour l’honneur, pense t-on alors. Pas du goût des visiteurs, qui semblent revigorés. Dix minutes plus tard, sur un coup-franc lointain, Soladio, encore lui, surgit et ramène son équipe à un seul but d’écart sur une tête rageuse. 3-2 et quinze minutes restantes, qui semblent tout de suite bien longues pour le tenant du titre. Et les joueurs de Grandjean, solides jusque là, cèdent à la panique d'un scénario qu'ils n'avaient jamais imaginé. La rencontre passe alors en attaque défense, et l’équipe hôte n’arrive plus à contenir les velleités offensives de l’adversaire. Alors que cela paraissait impensable vingt minutes plus tôt, l’inévitable finit par arriver. Dans la surface, Grisez perd ses nerfs et assène un coup aussi évitable qu’inutile devant les yeux de l’arbitre, qui n’a d’autre choix que de siffler penalty. Leroux ne se fait pas prier et égalise dans cette rencontre absolument dingue. Et, d'épique, l'affrontement passera, lors des cinq dernières minutes à l'absolu inoubliable.
Un chef d'oeuvre pour achever ce chef d'oeuvre
Alors que l’on croit avoir tout vu, la folie va continuer de s’emparer des 22 acteurs. À peine quelques minutes plus tard, sur un corner d’abord repoussé par le portier des visiteurs, un second centre trouve Freire particulièrement esseulé dans la surface qui ne se prie pas pour catapulter la balle au fond des filets. 4-3 pour le Fola, qui va donc aller chercher cette victoire incroyable. Sauf que… Il était dit que ce soir, le rationnel serait aux abonnés absents. Toujours sous cette pluie elle omniprésente, Rosport s’offre une toute dernière occasion. Sur une longue touche, Moding balance un retourné exceptionnel et offre le point du match nul aux visiteurs qui s’envolent sur la pelouse. Un dernier pion avant le coup de sifflet final d’une rencontre qui, le temps de trente minutes aura été un festival offensif, imprévisible, et somptueux à suivre.
Tendai Michot
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