Il faut remonter sur sa monture au plus vite après une chute, dit l’adage. Reprendre là où on s’est arrêté. Le Luxembourg est tombé il y a un mois. Lourdement. La sélection a enregistré la plus lourde défaite depuis sa naissance en 1908, à égalité avec celles face à l’Allemagne (1936) et l’Angleterre (1960, 1982). Une bien triste manière de laisser sa trace dans les livres d’histoire. « Déçu, frustré et angoissé » après un match où « rien n’a fonctionné techniquement, dans les vitesses de course, mentalement, dans l’engagement », Luc Holtz n’avait pas tablé sur un résultat positif de ce déplacement à Faro, au Portugal. « Je n’avais pas compté de point dans mes calculs en venant ici, mais il y a une différence entre perdre et perdre 9-0, même si le goal average importe peu dans la mesure où on en a déjà pris six à l’aller », concédait le sélectionneur luxembourgeois juste après le match. Malgré l’absence de deux cadres et un écart de niveau conséquent, les Roud Léiwen ont tenté de construire leur jeu de derrière, depuis Anthony Moris et la charnière centrale Chanot-Mahmutovic, pour essayer d’aspirer le bloc portugais et libérer des espaces. Un pari osé, avec des pertes de balle qui ont malheureusement coûté cher. « J’avais dit à mes joueurs qu’ils étaient meilleurs que nous dans ce registre. On a réussi à très bien sortir le ballon à certains moments, mais on a vu qu’à la moindre perte de balle, ça faisait but. On n’a pas été assez agressifs défensivement, même si je n’aime pas ce mot. Je leur avais dit d’être très exigeants, de faire attention. Il y a des moments où on doit gérer la possession, et des moments où on doit jouer long. On a trop voulu jouer. »
Joueurs, les Luxembourgeois se sont fait punir. Mais avant de perdre, il faut se souvenir qu’ils avaient gagné. Et pas qu’une fois. Avec trois victoires consécutives, les joueurs de Luc Holtz ont pris une option sur une éventuelle qualification pour l’Euro 2 024. Au mois de juin, la victoire face au Liechtenstein pouvait sembler logique, mais celle en Bosnie-Herzégovine, sans Gerson Rodrigues – écarté – avait davantage de valeur. De retour aux affaires début septembre, la sélection luxembourgeoise a commencé le dernier rassemblement par la réception de l’Islande et une victoire qui s’est dessinée dans les vingt dernières minutes. Forcément, il était difficile d’imaginer le Luxembourg réaliser un exploit sur la pelouse de l’Estádio Algarve. De là à imaginer une nouvelle déculottée ? Car les Roud Léiwen en avaient déjà pris six à l’aller, à la maison. Trop plein de confiance ? Plutôt un réel écart de niveau. Pour autant, la sélection luxembourgeoise reste en pleine progression depuis plusieurs mois et cet accident de parcours ne doit pas venir freiner l’évolution du groupe emmené par Luc Holtz. « Je reste dans ma ligne de conduite, je suis optimiste. Je préfère perdre 9-0 ici et gagner 3-1 contre l’Islande. On doit savoir rebondir comme on a toujours su le faire, et on va le faire », conclut Luc Holtz. Après tout, sans compter la double confrontation contre le Portugal, le Luxembourg n’a encaissé qu’un but sur les quatre autres rencontres. Signe que cette équipe a les capacités d’être suffisamment solide pour atteindre son objectif et vivre le rêve d’une compétition européenne. De plus, les joueurs ont largement eu le temps nécessaire pour digérer cette débâcle et n’ont qu’une hâte : se remettre à table. Et pour cette recette du mois d’octobre, le sélectionneur peut retrouver une certaine solidité avec les retours de plusieurs cadres. Mathias Olesen, absent pour blessure au Portugal, reviendra dans l’entrejeu, tout comme Christopher Martins Pereira, suspendu pour le déplacement à Faro. Mais surtout, Luc Holtz a effectué deux choix forts pour affronter l’Islande et la Slovaquie : rappeler Olivier Thill, avec qui il était brouillé, et Gerson Rodrigues, qu’il avait écarté après la victoire face au Liechtenstein. Des décisions qui font déjà débat alors que le deuxième match face aux Slovaques, actuels deuxièmes du classement, pourrait avoir la saveur d’une finale si le Luxembourg s’impose en Islande.
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