Le Progrès espérait probablement poursuivre en BGL Ligue son incroyable série d’invincibilité entamée la saison dernière. Le club de Niederkorn est finalement tombé dès la troisième journée, à la fin du mois d’août à Schifflange, promu détonnant du début de saison. « On a fait notre meilleur match de la saison dans le contenu », analyse Kevin Nakache, arrivé cet été en provenance du Racing. « On a déjà fait de bonnes choses sur 45 ou 60 minutes, mais là, on l’a réalisé sur 90 minutes face à un gros adversaire. Dans l’intensité, techniquement, athlétiquement aussi, parce que je pense qu’il faut répondre à ce défi physique pour les dominer. Dans le jeu, on avait été meilleur qu’eux. On n’a d’ailleurs pas réussi à reproduire ça depuis, c’est dommage. »
« avec les trois de devant, ils pouvaient faire la différence à tout moment. »
KEVIN NAKACHE
La formation entraînée par Ismaël Bouzid a ainsi mis fin aux neuf mois d’invincibilité du Progrès en championnat. Ce record aurait d’ailleurs pu tomber une semaine plus tôt à domicile, face au Marisca Mersch, autre promu. Il fallait remonter à novembre 2022 pour trouver trace d’une défaite des joueurs de Jeff Strasser en BGL Ligue (2-3 face à Pétange). Porté par son trio de Almeida-Hend-Filet, le club de Niederkorn était devenu inarrêtable et clinique. Deux séries de 9 et 8 victoires, entrecoupées d’un match nul face à Mondercange, histoire de ne pas trop écœurer la concurrence, avant de finir sur un match nul face au Swift. Sur cette période, le Progrès a ainsi engrangé 17 succès en 19 matchs, en n’encaissant que 17 buts (31 sur l’ensemble de la saison). « Ils étaient costauds défensivement et, avec les trois de devant, ils pouvaient faire la différence à tout moment. Avec les victoires et la confiance, tu sentais qu’ils savaient qu’ils finiraient par gagner le match », décrypte Nakache.
Pas abattu par sa défaite à Schifflange, le Progrès a repris ses bonnes habitudes de série cette saison et n’a plus perdu depuis. Le club de Niederkorn s’est même offert le Swift (2-0), champion en titre programmé pour rouler sur le championnat. « On avait maîtrisé le match pendant 80 minutes, mais on avait craqué sur la fin », se souvient Couturier. « C’était un match ouvert, avec trois cartons rouges, donc c’était particulier. On avait réalisé un match cohérent et on avait été supérieur, mais malheureusement, on avait loupé pas mal d’occasions. » En parallèle de son championnat, le club à la guêpe a du digérer la désillusion face à Midtjylland en phase de qualification à l’Europa Conference League, malgré un match retour dantesque, marqué par un doublé de Mayron de Almeida, retourné depuis en Belgique, à Virton.
« Ils doivent se renouveler et arrivent chaque année à bien le faire. »
CLÉMENT COUTURIER
Bilal Hend parti à Versailles et Elias Filet envolé pour la Croatie, c’est toute son animation offensive que Jeff Strasser a dû repenser cette saison. « L’équipe a connu beaucoup de changements cet été. Pour moi, la plus grosse perte, c’est Mayron De Almeida. C’était le facteur X, l’élément déclencheur », analyse Clément Couturier. « À chaque fois qu’on les a joués, c’est lui qui faisait la différence. Il marque le coup franc, il est à l’origine du deuxième but. Bilal Hend et lui étaient la clé. Le club assume le fait d’être un tremplin vers le monde pro. Ils doivent se renouveler et arrivent chaque année à bien le faire. » Avec la vitesse de Kenny Mixtur, la patte gauche d’Omar Natami et Walid Jarmouni à la finition, Jeff Strasser semble avoir trouvé la bonne recette. « Jarmouni commence à marquer. Ils ont un peu moins de force offensive mais un peu plus de quantité. Ils ont fait un recrutement intéressant et arrivent toujours à trouver de bons joueurs pour performer », poursuit Couturier. « C’est clairement la même équipe à part en attaque. C’est clairement ça la différence. La saison dernière, les trois de devant, c’était vraiment très très fort. Pour les avoir déjà affrontés trois fois, dont deux en amical, Jarmouni est un très bon joueur, très intéressant, costaud, mobile. Souvent, quand les joueurs arrivent, ils ont besoin de trois ou quatre mois d’adaptation, ça a l’air d’aller mieux », ajoute Nakache.
Malgré leur belle série de 7 matchs sans défaites, les partenaires d’Antoine Mazure – auteur du but de l’égalisation en fin de match sur la pelouse du Racing le week-end dernier – ont déjà encaissé 16 buts en 10 journées cette saison. Tenu en échec à quatre reprises, soit autant que sur l’exercice précédent, le Progrès a laissé davantage de plumes en cours de route, mais peut prendre son envol à tout moment et refaire une longue série. « C’est difficile de se projeter aussi loin, mais ils ont encore le derby contre Differdange, le championnat est plus homogène, donc ce sera plus dur que la saison dernière, mais ils peuvent le refaire, bien sûr. Le club travaille bien au quotidien, je ne me fais pas de souci pour eux. Tant qu’ils restent derrière nous, ça me va », sourit Clément Couturier. « Il y a toujours eu quatre ou cinq locomotives très fortes en championnat. Cette saison, ce n’est pas le cas, ce qui resserre le milieu de tableau. C’est ce qui rend le championnat plus homogène et c’est aussi pour cette raison que le Progrès a perdu un peu plus de points. C’est peut-être un peu plus prenable, mais ça reste une équipe forte », conclut Kévin Nakache. Le Progrès enchaînera la réception de Schifflange et le déplacement à Hesperange fin février. Et il y aura peut-être, à ce moment là, une série d’invincibilité à faire tomber.
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