Rayan Philippe, le nouveau joyau
À 22 ans, Rayan Philippe casse la baraque au Luxembourg. Pour sa deuxième saison au Swift Hesperange, le soldat Rayan est en mission. Preuve en est, sa feuille de statistiques : 17 buts et 16 passes décisives à la trêve hivernale ! Ces chiffres ahurissants ne servent pas uniquement à faire joli sur Transfermarkt. Les performances de l’ailier gauche né à Nice permettent au Swift de trôner à la deuxième place du classement derrière le F91 Dudelange, avec 13 victoires et 2 matchs nuls. « Dès le premier entraînement, j’ai vu un garçon très doué techniquement », se souvient Pascal Carzaniga, revenu prendre les rênes du Swift l’été dernier. « Physiquement, il a bien travaillé pendant la préparation, ça l’a rassuré dans ce qu’il a fait. Le premier match contre le Progrès l’a mis sur du velours. C’était très serré et il a débloqué la rencontre. Il est décisif tous les week-ends, comme à l’entraînement. Il joue comme il s’entraîne, donc je ne suis pas du tout surpris. Il n’y a qu’un seul joueur qui s’est vanté de l’avoir muselé, Eric Brandenburger de Rosport, alors que le but refusé de Rayan était valable. »
« Il joue comme les montagnes russes »
Positionné sur l’aile gauche de l’attaque, Rayan Philippe fait autant parler ses qualités de finisseur que sa faculté à donner la dernière passe. Son entraîneur le définit comme un joueur « percutant en un contre un qui va très vite, doté d’un très bon timing dans le jeu de tête. Il est ambidextre, très fort en finition où il est largement au-dessus de la moyenne dans le championnat. Il est en pleine confiance ». Et s’il fallait résumer son style de jeu en un joueur ? « À la Cristiano Ronaldo, si on parle de superstar. » Avant de finir un jour sa carrière en Arabie Saoudite comme le quintuple Ballon d’or, et s’il espère surtout accomplir les mêmes prouesses que CR7, la nouvelle coqueluche de BGL Ligue a encore quelques axes d’amélioration. « Il doit devenir beaucoup plus constant dans les matchs. Il joue comme les montagnes russes. Tu ne le vois pas pendant trente minutes, puis il fait la différence pendant un quart d’heure. Pour l’instant, ça suffit, mais d’autres fois, ça ne suffira peut-être pas. Il est très jeune, ça viendra avec l’expérience. Il a une année à récupérer par rapport à la saison dernière, où il a passé la moitié du temps en tribunes. »
Samir Hadji, toujours plus proche du top 3
Celui qui s’était fait un nom en BGL Ligue du côté du Fola Esch entre 2012 et 2019 en inscrivant pas moins de 129 buts en 208 matchs, fait depuis la saison dernière le bonheur du F91 Dudelange. Auteur de 12 réalisations en 13 apparitions sous le maillot du club de la Forge du Sud cette saison, soit le même total que la saison dernière (en 26 matchs), Samir Hadji est le deuxième meilleur buteur du championnat et il est bien parti pour aller titiller son record personnel (23 buts lors de la saison 2018-2019). L’entraîneur du F91, Carlos Fangueiro, décrit l’attaquant franco-marocain comme « un gars très professionnel, qui aide non seulement l’équipe d’un point de vue offensif, mais également défensif. À 33 ans, c’est quelqu’un qui a toujours envie de bosser et qui travaille énormément chaque jour. C’est un profil ultra-important au sein de l’effectif, surtout avec l’idée de jeu que j’ai mise en place. Il a un très bon jeu de tête, mais il est aussi habile techniquement avec ses deux pieds. » Et le fils de Mustapha Hadji, Ballon d’or africain 1998, a pour son coach l’une des qualités les plus essentielles pour un joueur offensif : l’efficacité. « Pourquoi pourrait-on dire que c’est un magicien ? Tout simplement parce qu’il ne lui faut pas beaucoup d’opportunités pour marquer. Et pour un attaquant, c’est très certainement le plus important. D’autant plus que parfois, il inscrit des buts auxquels on ne s’attend pas forcément, comme à Mondercange », conclut le Portugais(le 13 novembre dernier, lors de la 12e journée, il avait jonglé plusieurs fois avant d’envoyer une volée depuis l’extérieur de la surface de réparation). Il reste encore quinze matchs à Samir Hadji pour prouver qu’il a toujours ses jambes de vingt ans.
Nicolas Perez, esthète en voie de disparition
Depuis sa signature à Strassen, il ne fait aucun doute : Nicolas Perez rayonne. L’attaquant marseillais, passé par de nombreux clubs en BGL Ligue, a trouvé dans ce club familial le cadre parfait pour exploiter au mieux ses qualités. Et le rend bien à l’UNA, avec des performances et des bilans comptables du plus haut acabit. Si le buteur a moins trouvé le chemin des filets cette saison (trois buts en première partie de saison), Perez a, l’an passé, terminé quatrième meilleur buteur du championnat, avec dix-neuf pions. Dont certains véritables chefs-d’oeuvre, à l’image de sa volée phénoménale sur la pelouse de Niederkorn. Si les statistiques sont moins impressionnantes cette saison, la qualité des buts, elle, ne peut être remise en cause, à l’image de ce formidable enchaînement de trois lobs consécutifs réussis avant la trêve.
Au-delà de ces qualités de finisseur, Perez est aussi déterminant dans la qualité du jeu de ses coéquipiers, comme le confirme son entraîneur, Arno Bonvini. « Sa contribution est conséquente au jeu de l’équipe. C’est le genre de joueurs qui peut débloquer des matchs à chaque moment » avant de poursuivre : « C’est un joueur qui fonctionne beaucoup à l’instinct. Il sent le football, comment se placer, et les actions… De plus en plus, dans le football moderne, tout est prévisible, formaté, et des joueurs comme lui existent de moins en moins, ce qui est d’ailleurs dommage ». Raison de plus pour continuer de profiter de l’attaquant qui, malgré les années passantes, continuent d’être une menace constante pour ses adversaires, et un régal pour les spectateurs.
Mayron de Almeida, le porte-bonheur
En hébreu, Mayron signifie « celui qui élève ». De Almeida porte bien son prénom, puisqu’il est l’un des grands artisans de la troisième place du Progrès Niederkorn en BGL Ligue à la trêve. Et pour cause : quatre de ses six buts ont offert la victoire à son équipe, permettant d’empocher 12 points au classement (sur 29). Pas mal, pour un joueur de couloir, n’est-ce pas, Jeff Strasser ? « Pour un milieu offensif extérieur, ses statistiques sont intéressantes », analyse son entraîneur. « Il peut augmenter ce total sur la phase retour. Ça doit être son but, et le nôtre aussi. » Positionné sur l’aile gauche, le Belge d’origine portugaise se retrouve parfois à droite, et même dans l’axe. « Dans notre système, les joueurs offensifs peuvent permuter, donc par moments, il se retrouve plus axial. Ça dépend si l’on est avec une pointe haute ou une pointe basse au milieu. »
« Il peut progresser dans la régularité dans un même match »
Passé par le Tours FC en Ligue 2 en 2016-2017 (6 apparitions) et le Red Star en National (18 apparitions entre 2020 et 2021), Mayron De Almeida dispose, à 27 ans, d’une certaine expérience du haut niveau. Du haut de son mètre soixante-dix-sept, il est l’un des dynamiteurs des Jaune et Noir. « C’est un joueur de percussion, dans le un contre un, avec une qualité de finition et de passe. Il peut aussi bien jouer à gauche pour rentrer sur son pied droit, que jouer de l’autre côté, même s’il a beaucoup de repères à gauche. Les joueurs offensifs sont capables de jouer partout. Est-ce qu’il pourrait jouer en soutien d’un attaquant ? Il en a les qualités techniques. » Dans la force de l’âge, De Almeida peut encore espérer bonifier son jeu afin de tirer encore un peu plus le Progrès vers le haut. « Il a fait des matchs pleins, mais il a une marge de progression dans la régularité dans un même match. Il est capable de se procurer trois ou quatre situations intéressantes, d’avoir ensuite du déchet dans son jeu, puis de reprendre. Il doit aussi anticiper un placement défensif. Il le fait, mais il doit anticiper. »
Artur Abreu, leadership, technique et régularité
À 28 ans, l’ailier gauche de l’Union Titus Pétange brille depuis plusieurs saisons par sa régularité parmi les meilleurs joueurs de BGL Ligue. Cette saison, en 12 matchs de championnat, Artur Abreu en est à 7 buts et 4 passes décisives ; des statistiques qui font beaucoup d’envieux parmi les adversaires d’un club de l’Union Titus Pétange, surprenant cinquième de BGL Ligue dans cet exercice 2022-2023.
Pour son entraîneur Yannick Kakoko, le joueur passé par le FC Differdange 03, le Luna Oberkorn et aussi la réserve du Vitoria Guimaraes fait évidemment partie des meilleurs du championnat : « Une de ses plus grandes qualités, c’est qu’il est un leader sur le terrain. Après, évidemment, c’est un joueur qui, avec sa vitesse et sa technique, est capable d’éliminer son adversaire en un contre un, parfois même en un contre deux. Il est également très intelligent dans sa manière d’utiliser les espaces. »
Au-delà de son efficacité devant le but et de ses passes décisives, le jeune entraîneur du club fusionné retient également le leadership qu’incarne Artur Abreu, numéro 10 sur le dos : « Oui, c’est ce qui fait de lui un des meilleurs joueurs de BGL. J’ai eu la chance de jouer avec lui donc je le connais très bien. Et comme coach, je vois très bien que c’est quelqu’un qui donne une bonne énergie à l’équipe et je crois qu’il a progressé encore avec l’expérience qu’il a acquise. Et la saison que l’on fait actuellement, c’est grâce à lui. »
Et si l’on pouvait réécrire l’histoire, le joueur d’origine portugaise aurait-il pu rejoindre le monde professionnel ? « Oui, je suis persuadé qu’il aurait pu le faire. Malheureusement, pour être passé par là, je sais que c’est difficile. J’ai eu de la chance, mais il faut beaucoup de circonstances favorables pour passer dans le monde pro. Artur réalise une belle carrière au Luxembourg, c’est l’un des meilleurs et je ne serais pas étonné si un jour il était repris en équipe nationale. »
Dejvid Sinani, le métronome d’une machine bien huilée
Élu Dribble d’Or 2021 et 2022, Dejvid Sinani a des statistiques stratosphériques depuis maintenant trois saisons en BGL Ligue. Après un exercice 2021-2022 terminé avec 18 buts et 17 passes décisives en 27 apparitions, le milieu offensif luxembourgeois continue cette année sur les mêmes bases : 9 buts et tout autant de passes décisives lors de la première moitié de saison. Une régularité qui en a fait l’un des meilleurs joueurs du championnat. « Je dirais que c’est le vrai magicien de ce championnat », explique Carlos Fangueiro qui l’avait fait venir au F91 Dudelange lors de l’été 2021. « Depuis que je suis arrivé au Luxembourg, voire dans les équipes professionnelles dans lesquelles je jouais à l’époque, c’est l’un des joueurs les plus aisés pour trouver des espaces entre les lignes. Dans la dernière passe, la dernière frappe, le dernier geste, c’est un magicien. C’est un joueur que tout le monde aimerait avoir dans son effectif, même à l’étranger. Des joueurs aussi décisifs que lui, il y en a très peu. » Impliqué dans plus d’un but sur trois de son équipe (38 %), celui qui incarne certainement le mieux le numéro 10 « à l’ancienne », grâce à sa classe et son rendement, a encore de belles années devant lui, en BGL Ligue ou ailleurs… Quoi qu’il en soit, le métronome du club de la Forge du Sud a également connu sa toute première sélection en équipe nationale en novembre dernier, en disputant une heure face à la Hongrie. De quoi récompenser trois saisons rocambolesques.
Dylan Lempereur, l’archétype du latéral moderne
Grand espoir formé au FC Metz, Dylan Lempereur a même pénétré à trois reprises sur un terrain de Ligue 1 avec les Grenats. La suite s’est compliquée et l’aventure professionnelle a été mise entre parenthèses… pour le plus grand bonheur du FC Differdange 03 ! Après Metz, et un passage express à Amnéville, il se retrouve à Sarre-Union, où il côtoie déjà un certain Stéphane Léoni. Il s’engage à Differdange en janvier 2020. Et à 24 ans, le latéral gauche est un joueur qui compte énormément dans son équipe : « Il s’agit d’un latéral moderne, assez bon défensivement et qui apporte vraiment beaucoup offensivement. Pour moi, c’est le meilleur latéral gauche du pays, le plus complet », encense son coach.
Percutant, rapide, technique, solide, bon centreur, Dylan Lempereur étale son talent et ses facilités depuis qu’il foule les terrains de BGL Ligue. Déjà bien installé sous l’ère Pedro Resende, il a l’occasion de prendre une nouvelle dimension avec la confiance de Leoni. Il s’est en tout cas déjà adapté aux nouveaux principes de ce dernier : « Il est capable de jouer dans la défense à 4 que j’essaie de mettre en place, même si celle à 5 lui correspond mieux. Mais une de ses grandes qualités est justement sa polyvalence. »
Déjà utilisé 14 fois depuis le début de la saison, toutes compétitions confondues, le latéral a délivré 4 passes décisives. Mais il peut encore faire mieux lorsque l’on connaît ses capacités et son potentiel : « Il a encore une grosse marge de progression. Il peut être plus décisif offensivement et peser encore davantage dans le jeu », analyse Stéphane Leoni. L’entraîneur du FC Differdange espère aussi que son équipe prendra moins de buts en deuxième partie de saison. Dylan Lempereur devra donc assurer sur tous les fronts : poser sa patte sur son côté et apporter devant, sans oublier le repli défensif et la solidité lorsque l’équipe n’attaque pas.
L’ancien Messin possède quoi qu’il en soit une grande palette de qualités pour tirer son club vers les sommets. Et pourquoi pas, à titre personnel, s’ouvrir de nouveaux horizons : « S’il bosse et qu’il fait ce qu’il faut, c’est un joueur qui a tout pour retourner chez les pros », affirme son entraîneur.
Mehdi Kirch, le patron respecté
Régulièrement nommé par ses pairs comme l’un des meilleurs joueurs du championnat luxembourgeois, Mehdi Kirch peut se targuer d’être l’une des valeurs sûres de BGL Ligue depuis plus de dix ans. Au Grand-Duché depuis 2012, et après un passage de 7 ans au Fola Esch, comme ses deux autres compères dudelangeois présents dans cette liste, le latéral gauche français est l’un des artisans majeurs de la réussite du F91 Dudelange ces trois dernières saisons. Pour Carlos Fangueiro, « Mehdi est l’arrière gauche le plus fort du Luxembourg. C’est un garçon qui aurait pu avoir une carrière professionnelle dans un pays où le football est plus développé. Dans les petits espaces, c’est un joueur qui apporte de la magie, qui a une technique hors norme. » Une qualité technique au-dessus de la moyenne, d’autant plus pour un joueur à vocation défensive, qui lui permet de se démarquer. « Quand il est sous pression, il arrive presque toujours à s’en sortir. Il fait tout le couloir, il a une qualité de centre incroyable et surtout, il marque beaucoup de buts, et pour un latéral, c’est un vrai atout », poursuit le technicien portugais. Un défenseur décisif, à l’image de sa saison 2021-2022 où il avait inscrit 4 buts et délivré 6 passes décisives en 24 matchs disputés. À 32 ans, celui qui a été formé au Racing Club de Strasbourg est le véritable leader de son équipe, comme en atteste le brassard de capitaine qu’il porte depuis plus de deux ans. « Il est très poli, et il n’a pas besoin de crier pour être le leader de l’équipe, explique Carlos Fangueiro. Il impose le respect non seulement par sa qualité de jeu, mais aussi par sa personnalité. »
Alexandre Laurienté, le créatif
En dehors du rectangle vert, Alexandre Laurienté soigne son apparence : sacoche, casquette, lunettes teintées, tout est accordé, rien n’est laissé au hasard. Sur le terrain, maillot du Racing sur le dos, le latéral gauche foule aussi les pelouses du Luxembourg avec style. « Au football, tu es le joueur que tu es en dehors du terrain », reconnaît Fahrudin Kuduzovic, son entraîneur : « Il est très créatif pour un joueur de sa position, c’est un très bon dribbleur et il est très courageux. Il joue tout le temps offensif, avec beaucoup de risques. Avec ses capacités physiques, il n’a aucun souci à revenir en défense. Il est très impactant. » Archétype du latéral moderne, Alexandre Laurienté n’oublie pas sa mission première. « En plus de sa créativité, il défend très bien, il est très solide. Il a des qualités physiques très fortes. C’est un joueur consistant, qui a de la continuité dans les performances. Il est fantastique. »
« Physiquement, il peut faire ce qu’il veut »
Latéral box-to-box d’après son entraîneur au Racing, Laurienté distribue les caviars dans son couloir gauche. Résultat : il compte déjà quatre passes décisives en 13 matchs de BGL Ligue cette saison. « C’est une de nos consignes. On a besoin de beaucoup d’énergie et de courage pour prêter main-forte aux joueurs offensifs », résume Fahrudin Kuduzovic. À 33 ans, ce joueur « de caractère » a encore de belles saisons devant lui et peut se bonifier avec l’âge, comme du bon vin. « Physiquement, il peut faire ce qu’il veut. Il peut encore progresser. Chaque jour est une chance d’apprendre et de devenir meilleur. Ça se joue sur les petits détails : la concentration au quotidien, tout le temps. Il va continuer à performer. »
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