Frustrante. Voilà comment résumer la défaite du Swift face au Slovan Bratislava, mercredi au Stade de Luxembourg, synonyme d’élimination de la phase de qualification à la Ligue des Champions « Le focus de la concentration demandée n’était pas présent tout le match ». Lucide, Carlos Fangueiro pointe du doigt un manque d’attention de ses troupes qui a finalement coûté cher au club d’Hesperange. La décision s’est faite sur deux penaltys concédés, à la suite de deux contacts dans la surface de réparation. « C’est la frustration énorme d’avoir été beaucoup plus fort sur le terrain et de perdre 2-0 sur deux penaltys. Quand on joue ce type de compétition, on paie cher », résume le tacticien portugais.
Pourtant, comme à Bratislava, les joueurs du Swift ont été au niveau qu’implique un match d’une telle envergure et ce, dans tous les compartiments du jeu, obligeant le Slovan à se recroqueviller sur lui-même pendant une bonne partie du premier acte, où les joueurs offensifs de Bratislava ont semblé avoir du mal à suivre les latéraux hesperangeois. Vladimír Weiss a d’ailleurs confirmé en conférence de presse que les pistons du système de Fangueiro leur ont posé pas mal de problèmes. « On a très bien commencé, on a imposé notre idée de jeu. On a été beaucoup plus dangereux pendant trente-cinq minutes. On a eu la possession, on était dans leur moitié de terrain, on a eu des corners, des coups francs, des opportunités claires et franches, avec notamment ce penalty », analyse Fangueiro.
Avant de voir Vladimír Weiss écœurer Geordan Dupire d’une panenka et d’une frappe en force, Dominik Stolz a lui aussi eu droit à son penalty. Le numéro 10 hesperangeois pouvait mettre les siens devant après seulement huit minutes, à la suite d’une faute de Weiss sur Dejvid Sinani dans la surface. « Si on marque là, on est plus fort, la motivation et la concentration deviennent plus forts, l’envie de bien faire encore plus forte également », analyse Fangueiro. Malheureusement, l’Allemand, buteur à Bratislava en frappant sur la droite de Milan Borjan, change cette fois de côté et le Canadien s’interpose. Le premier regret d’une soirée riche en occasions pour le Swift, surtout en première mi-temps. À tel point qu’il était difficile d’imaginer Hesperange ne pas s’imposer à l’issue de cette soirée. « On pouvait rentrer aux vestiaires avec 2 ou 3-0. Je pense que si je pose la question à tout le monde ici, personne n’imaginait qu’on pouvait perdre ce match après avoir vu les trente-cinq premières minutes », concède Fangueiro.
Les Hesperangeois ont multiplié les incursions dans le camp adverse, sans parvenir à trouver la faille. Usés par une première demi-heure pleine d’intensité, les joueurs du Swift ont dû lever le pied avant la mi-temps. « On a demandé de démarrer fort, de montrer qu’on était là pour gagner. J’avais dit à mes joueurs que pendant les quinze premières minutes, il était très important de jouer de cette manière. Eux ont six semaines de préparation et c’est le Slovan, mais malgré ça, nous, équipe du Luxembourg, on pousse, presse, gagne nos duels, dépense une énergie énorme. C’est pour cette raison qu’on a diminué l’intensité, ce n’était pas possible de jouer pendant quarante-cinq minutes avec cette intensité », reconnaît Fangueiro. Le Slovan, de son côté, avait certainement prévu de laisser Hesperange s’épuiser, pour ensuite lui porter le coup de grâce. « Je savais que si on encaissait le premier but, on aurait du mal à tourner le résultat en notre faveur, parce que le Slovan est une équipe expérimentée ». Après ces deux penaltys concédés, le champion de Luxembourg repense logiquement à toutes ces occasions obtenues en première mi-temps : comment le ballon n’a-t-il pas pu rentrer au moins une fois ? « En deuxième mi-temps, après le but encaissé, j’étais obligé de faire des changements. C’est une finale, il n’y a pas d’autre match après, donc j’ai sorti un défenseur central pour jouer avec quatre joueurs offensif et donner plus de largeur, mais le Slovan est une équipe bien organisée défensivement ».
« on n’a pas marqué, mais on a créé
CARLOS FANGUEIRO
des occasions. »
Outre les occasions vendangées, le Swift peut s’en vouloir d’avoir raté le coche face à une équipe du Slovan Bratislava bien en place, mais largement prenable. Certes plus affutée, cette équipe était probablement moins compétitive que celle qui a échoué en huitièmes de finale d’Europa Conference League il y a quelques mois. Sans véritable numéro 9 dans le onze de départ, le Swift a-t-il manqué d’un finisseur, alors que Rachid Alioui n’était pas qualifié pour ce match ? « C’est simple de dire ça parce qu’on n’a pas marqué de but, mais on a créé des occasions. La différence, c’est la conviction des actions. Des super actions bien jouées, mais le dernier geste, la dernière passe, l’intensité de frappe, l’envie de marquer, c’est ça qui a fait la différence. Il y a eu des actions où le gardien prend la balle tranquillement. Si on avait eu quelqu’un qui frappe fort avec la conviction nécessaire pour marquer, je pense qu’on pourrait fêter en ce moment une victoire », conclut Fangueiro, « fier du travail » de ses joueurs. Si Carlos Fangueiro et le Swift ont joué la gagne à fond par leurs intentions de jeu et les changements tactiques, le club d’Hesperange peut regretter de ne pas avoir frappé le premier quand il en avait l’occasion, mais peut se consoler avec l’Europa Conference League, dès mardi, face aux Gallois de The New Saints. Avec cette fois l’obligation de convertir l’essai, pour montrer qu’il a retenu la leçon.
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