Il y a des journées qui suscitent forcément une excitation particulière, au vu des affiches en jeu, et des répercussions potentiellement conséquentes. Et puis, il y en a d’autres, qui n’offrent pas leur lot de confrontations savoureuses. Ainsi va le hasard d’un calendrier conjugué aux dynamiques respectives de certains clubs. Si l’affrontement entre Hesperange et le F91 pouvait être coché avant même l’entame de la saison, le clash entre Pétange et le Progrès, lui, n’était pas nécessairement attendu comme si décisif. Et pourtant, c’est un fait : le week-end prochain sera de ceux à n’absolument pas rater.
Dès lors, comment se préparer du côté du Top 4 à cette 23e journée avec des adversaires moins « prestigieux » que ceux à venir ? Les huitièmes de finale de Coupe, suivis de chocs à six points dans une semaine peuvent-ils rentrer en compte et parasiter les têtes avant les rencontres de demain ?
« On est focalisé sur la stratégie contre Mondorf et rien d’autre. Chaque match a son histoire. »
Carlos Fangueiro
Hesperange et Dudelange, différence d’effectif
Pour Dudelange, toujours dans la lutte pour conserver son titre malgré trois points de retard et une différence de buts largement défavorable, les deux affrontements de la semaine prochaine, contre Pétange en Coupe et le Swift pour le choc tant attendu vont être sévèrement corsés. Au point de transformer la rencontre de ce samedi contre Mondorf en match piège, avec des joueurs déjà tournés vers le futur ? Pas selon l’entraîneur du F91. « Je ne pense pas que les joueurs auront la tête ailleurs. Depuis que mon staff et moi sommes ici, la mentalité mise en place est de toujours se rappeler que le prochain match est le plus important et le plus difficile. On est focalisé sur la stratégie contre Mondorf et rien d’autre. Chaque match a son histoire. Les joueurs savent qu’on travaillent comme ça, et je pense qu’ils partagent cet état d’esprit ».
« C’est certain que sur le terrain, tu penses au risque du carton, cela peut influer sur ton jeu... »
Clément Couturier
Un état d’esprit dans lequel se retrouve Clément Couturier, milieu de terrain d’Hesperange. « Je donne tout, que cela soit sur le terrain ou à l’entraînement, et advienne que pourra. C’est au staff de réussir à nous gérer, que cela soit avant le match ou en fonction du scénario du match. Et, dans l’équipe, on fait le maximum pour ne pas penser à la semaine prochaine, et de nous focaliser à 100% sur Mondercange ». Si l’ancien joueur du F91 n’entend pas calculer, il ne cache pas qu’« inconsciemment, c’est sûr que cela peut commencer à jouer dans la tête ». Et, au vu des enjeux, pourrait comprendre de ne pas être sur la pelouse contre Mondercange, dans le but d’être frais dès mercredi. « C’est sûr que si c’est pour me garder frais, ce n’est pas un problème. C’est certain que sur le terrain, tu penses au risque du carton, cela peut influer sur ton jeu. Mais le coach est assez intelligent pour gérer cette situation, et pour moi, vraiment, la meilleure manière d’aborder un match comme celui-là, c’est de ne rien changer, et de tout donner ».
Pour le Swift, qui avance avec un avantage précieux de trois points (pour ne pas dire quatre au vu de la différence de buts), et qui jouera après son adversaire, l’état d’esprit demeure assez simple, mais efficace : se focaliser sur soi-même. « Oui, on demandera sûrement le résultat de Dudelange avant de commencer » confirme Couturier. « Mais on part dans l’idée qu’ils ne feront plus le moindre faux-pas. Ce qu’on sait, c’est que si l’on gagne tout jusqu’à la fin de saison, le titre est à nous. C’est la meilleure manière de voir les choses. » Hesperange peut évidemment compter sur son effectif XXL, alors que les semaines à deux matchs risquent de se succéder. Un atout évidemment de taille à ce moment charnière de la saison. « C’est sûr qu’avec la possibilité de voir plusieurs semaines anglaises venir, avoir un groupe comme le nôtre va aider. On a pas mal de joueurs qui jouent de temps à autre et qui vont pouvoir apporter énormément. C’est la chance d’Hesperange, que les clubs concurrents n’ont pas forcément ».
À l’image du F91 qui, au jeu de la comparaison, fait forcément pâle figure. Du propre aveu de son entraîneur, Dudelange dispose à l’heure actuelle de « 17 joueurs de BGL Ligue confirmés, dont deux sont sûrement blessés jusque la fin de saison ». Une nouvelle tuile pour le dauphin, mais que le coach utilise pour souligner l’engagement constant de ses hommes, et ce quel que soit les échéances à venir. « Djibril (Sidibé) s’est blessé il y a deux jours à l’entraînement, et on ne devrait plus le revoir d’ici la fin de saison. C’est malheureux, mais je peux vous assurer que s’il était dans le calcul, qu’il avait la tête aux matchs à venir, le scénario aurait été différent. Mes joueurs ne réfléchissent pas à ça et se donnent tout le temps à fond, ce qui est le plus important. Ils n’ont pas peur, ils sont agressifs dans le bon sens du terme, et ne calculent pas. Maintenant, c’est sûr qu’il y a beaucoup moins de concurrence ici qu’au Swift (rires) ! »
« Que cela soit une confrontation directe ou un adversaire plus éloigné du tableau, une victoire rapporte toujours trois points. »
Jeff Strasser
À Dudelange donc, malgré les aléas et un effectif moins fourni, de « continuer sur la dynamique du moment, le contenu produit, et les résultats du moment. Et d’avoir la tête à 100% à la rencontre contre Mondorf », conclut l’entraîneur lusitanien.
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Pétange – Progrès, le fameux « match après match »
Même son de cloche du côté de Niederkorn, où Jeff Strasser rappelle que depuis toujours, son optique en tant qu’entraîneur est la même : préparer la rencontre à venir. « On prépare le match de Strassen. Ensuite, on se focalisera sur Rumelange, et ainsi de suite. Comme on fait depuis toujours, on pense seulement au prochain match ».
« Tu te dis que les matchs les plus importants sont à venir, qu’on approche de toutes les rencontres décisives… Cela peut être une peur de se blesser maintenant »
Artur Abreu
Si le fait d’avoir trois matchs en une semaine change certaines choses en termes de gestion, le travail reste, pour le coach luxembourgeois, sensiblement le même. « On regarde la forme de chacun, on analyse si on a des blessés ou des suspendus, et en tant que coach, c’est notre rôle de trouver la meilleure solution, et la meilleure composition tactique. Et toute cette analyse est portée aujourd’hui sur le match de Strassen ». Quant à un prétendu avantage de jouer en connaissant le résultat de l’équipe la plus proche de lui au classement, si l’information sera prise, la stratégie, elle, ne changera pas. « Le résultat de Pétange ne va pas changer notre manière d’aborder le match par rapport à Strassen ». Avant de rappeler, encore une fois, que cet affrontement face à l’UNA revêt pour lui la même importance que celui à venir dimanche prochain contre l’Union Titus, ou toute autre rencontre. « Pour moi, il n’y a pas de match plus décisif que l’autre. Que cela soit une confrontation directe, ou un adversaire plus éloigné du tableau, une victoire rapporte toujours trois points. »
Du côté de Pétange, les huit jours à venir risquent eux aussi d’être chargés, en commençant par le match à la Jeunesse de demain. Pour Abreu, qui ne sera pas encore rétabli mais espère être présent contre le Progrès, ce match revêt un caractère périlleux. « C’est un match évidemment piégeux. On joue la Jeunesse, un adversaire pas simple, et logiquement, Niederkorn devrait gagner. Si on perd des points dans la lutte pour la troisième place, cela va devenir extrêmement compliqué ». Et, avec deux confrontations de prestige à venir contre le F91 et le Progrès, la peur de la blessure peut-elle influer sur la prestation individuelle ? « C’est sûr que ça peut jouer dans la tête. Tu te dis que les matchs les plus importants sont à venir, qu’on approche de toutes les rencontres décisives, y compris la Coupe. Cela peut être une peur de se blesser maintenant ». Et si, l’objectif est évidemment de « l’emporter, comme à chaque match », pourrait-on assister à quelques changements demain pour anticiper une semaine chargée ? « C’est possible que le coach face tourner quelques joueurs, mais je ne pense pas que cela soit bien de trop en faire. Pour les automatismes, cela peut être compliqué, et encore une fois, une défait ce week-end ferait très mal. Mais c’est clair qu’avec une nouvelle semaine anglaise, avoir un cadre composé de beaucoup de joueurs c’est important ».
Ainsi, malgré une semaine corsée à venir, tous les clubs du Top 4 se focalisent au maximum sur la prochaine rencontre. Si l’objectif est évidement d’éviter la moindre projection vers un futur encore lointain, les joueurs et entraîneurs sauront-ils associer l’acte à la parole, et se mettre dans les meilleures dispositions, avant une semaine décisive ? Réponse ce samedi. Car, après tout, rappelons-le une dernière fois : chaque chose en son temps.
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