Le WTA Luxembourg 2021 aura été une belle aventure pour son dernier baroud d’honneur. Mandy Minella, aujourd’hui âgée de trente-cinq ans et mère de deux enfants, faisait fort certainement sa dernière apparition dans cette compétition à domicile. Et, après avoir débuté en 2008 par une défaite, suivie de douze rencontres infructueuses dès le premier tour, la tenniswoman avait enfin réussi à remporter une victoire contre Varvara Gracheva. Éliminée en huitièmes de finale par Alizé Cornet, Minella s’était alors offert une véritable standing ovation de la part de son public, et, en larmes, avait dit au revoir au public.
Le parallèle est facile à faire entre ce départ et la fin du WTA. La victoire de Clara Tauson face à Ekaterina Alexandrova restera donc dans les esprits comme la toute dernière rencontre qui aura eu lieu dans cette enceinte. On y aura assisté aux victoires de Jana Novotna, Martina Navratilova, Mary Pierce, Kim Clijsters ou encore Venus Williams, pour ne citer qu’elles. Mais au fil des années, le line up avait tout de même perdu de son prestige. « On a eu une pause d’une année en 2020 avec l’absence de tournoi, nous avons eu le temps de réfléchir, et on a bien vu que la situation s’était dégradée », explique Danielle Maas, directrice du tournoi. « Beaucoup de joueuses qui venaient régulièrement au tournoi avaient aussi arrêté de jouer, comme Julia Goerges ou Kiki Bertens. Tout le milieu des joueuses changeait, et on s’est rendu compte que l’intérêt du public avait diminué. Il n’y a aujourd’hui pas autant de grands noms qui rameutent la foule que dans le temps, comme Novotna, Pierce, Capriati… On s’est donc demandé si c’était encore cela qu’on voulait faire. »
Un constat évidemment amplifié par le coronavirus qui, au-delà de reporter l’édition 2020, a aussi joué sur les nerfs des organisateurs en 2021 : « Il était très important pour nous de ne pas s’arrêter sans offrir une dernière édition, en particulier pour le 25e anniversaire de la compétition. On voulait terminer en beauté et répondre au challenge d’organiser un tournoi avec toutes les règles et contraintes que la covid impose. Mais l’ambiance familiale et de proximité avec les joueuses avait plutôt disparu. Le règlement de la WTA a aussi évolué et cela devenait vraiment difficile de garder la même atmosphère. De manière générale, toutes les règles sont devenues très strictes et contraignantes, et on n’avait plus la même approche. Évidemment, la réflexion a été influencée par la situation sanitaire. Et cette dernière édition sous la contrainte a définitivement confirmé nos désirs de changement. »
Alors, à quoi ressemblera la prochaine édition de la compétition ?
Se déroulant du 20 au 23 octobre 2020 (avec un dîner de gala le 19), le tournoi retournera aux sources puisque, comme de 1991 à 1995, il s’agira à nouveau d’un invitational. Et le but est d’inviter de grands noms du tennis féminin tout en évitant des joueuses ayant actuellement un classement WTA. Ainsi, ce n’est pas moins que Martina Hingis, Daniela Hantuchova et Julia Görges qui sont déjà assurées de participer à cette première édition. En attendant d’autres noms… « Notre premier objectif est de faire la promotion du tennis féminin. Le second est de mettre en valeur le Luxembourg à travers le tennis. On a donc décidé de créer quelque chose de plus moderne, plus court, avec un gala et des grands noms, connus, des joueuses qui savent encore très bien jouer au tennis et avec des personnalités qui, à travers cette discipline, peuvent faire une belle publicité pour le Luxembourg. Avec Octagon, notre partenaire, nous avons organisé un nouveau tournoi, sur invitation. »
Le but sera d’offrir une compétition qui donnera l’occasion à de véritables stars de la balle jaune de promouvoir le tennis, mais également d’être une belle vitrine pour le Grand-Duché. Alors que ce qui s’appelle pour le moment « Luxembourg Ladies Tennis Masters »va voir des joueuses retraitées s’affronter, Danielle Maas tient à rappeler qu’ici, il ne sera pas simplement question de plaisir. « Ceci ne sera pas une exhibition. Nous voulons tout de même de la compétition. Les joueuses auront évidemment un cachet pour venir, mais avec un prize money conséquent de 100 000 euros ; nous sommes certains que les rencontres seront particulièrement disputées entre les huit joueuses. L’an dernier, la gagnante avait touché environ 24 000 euros. Cette année, cela sera 40 000. Nous sommes donc sur un prize pool bien plus intéressant que lors du WTA. »
Autre nouveauté : le lieu. Cette fois-ci, la compétition ne se déroulera plus à la Cloche d’Or, mais à la Coque, d’une capacité moindre, mais aux infrastructures plus modernes. « Kockelscheuer, c’est un hall où il n’y a rien. Que cela soit au niveau des tribunes, des infrastructures, des toilettes, des bureaux, etc. c’est très limité. Financièrement, cela impliquait toujours un grand investissement, et logistiquement, cela devenait d’année en année de plus en plus compliqué. Utiliser une si grande enceinte pour quatre jours de tournoi avec seulement deux rencontres maximum par jour, ce n’était pas nécessaire. L’idéal était donc la Coque. Cela nous facilite beaucoup la chose. L’événement est nouveau, le lieu est moderne et parfaitement adapté. Si nous avions continué avec le WTA, nous serions restés à Kockelscheuer, mais avec ce nouveau format, c’était plus logique de changer. »
Le WTA Luxembourg était indéniablement un des plus grands événements sportifs du pays. Mais ce n’est pas faire injure à cette compétition que d’admettre que ces dernières années, elle avait perdu de sa splendeur et que le public répondait moins présent. En ce sens, une décision forte a été prise pour tenter de rebattre les cartes et offrir un nouveau format qui pourrait à nouveau rameuter les foules. À l’image d’Eurosport, qui a déjà confirmé qu’il couvrirait l’événement ainsi que de nombreuses chaînes allemandes, l’optimisme – pour ne pas dire l’excitation – semble de mise. « Nous avons un concept nouveau et unique en Europe », confirme Danielle Maas.
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